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Esdras Épiphanie : Une plume brillante, un cœur passionné, et… des goûts culinaires douteux 😒

Esdras Épiphanie aurait pu être journaliste. D’ailleurs, elle l’a été, et avec brio ! Ses articles étaient applaudis, sa plume inimitable, et ses mots ont la douceur d’un baume sur des vérités parfois amères. Mais voilà, ce n’était pas sa mission. Éducation

Son cœur appartenait à une salle de classe, à des élèves avides de connaissances et de découvertes. Quitter la France pour s’installer au Gabon, suivre cette vocation d’enseigner, c’était pour elle plus qu’un simple choix professionnel : c’était un appel.

On peut dire que la salle de classe est son royaume, un endroit où l’histoire prend vie, et où les élèves découvrent que le passé a bien plus de saveur que certains plats qu’elle a encore du mal à apprécier ! Mais ne lui demandez surtout pas de danser, car même le plus patient des instructeurs de danse renoncerait face à son “mal du rythme” légendaire. Vous la verrez se déhancher comme une feuille au vent un soir de tempête… mais ce qu’elle manque en coordination, elle le compense largement avec son enthousiasme.

Passons aux choses sérieuses. Derrière son sourire jovial et son accent français légèrement arrondi par le soleil gabonais, se cache une profonde tristesse face à l’état de l’éducation dans ce pays qu’elle aime tant. Depuis qu’elle enseigne ici, Esdras a constaté ce que beaucoup d’entre nous savent, mais ne disent pas assez fort : l’éducation nationale est dans un état de délabrement qui fait froid dans le dos.

Cela fait plus de 30 ans que l’État fait semblant de s’en soucier. Certes, on nous sert bien des inaugurations pompeuses de temps en temps, où les ministres coupent des rubans avec le sourire, mais la réalité est tout autre. Les classes sont surpeuplées. Des enfants entassés à trois ou quatre sur un banc, dans des salles où l’air manque et où les bulletins d’évaluation affichent des trous béants – deux ou trois matières parfois simplement “oubliées”. Ce sont des générations entières qu’on laisse dériver, tandis que nos dirigeants, eux, placent leurs enfants dans des écoles privées bien loin de ces réalités.

Esdras pourrait se contenter d’enseigner dans ces écoles privées. Mais non, elle reste fidèle à son rêve : former, éveiller, éduquer dans les conditions les plus difficiles, là où l’impact est le plus nécessaire. Ce n’est pas facile. Entre le manque de matériel, l’absence de soutien institutionnel, et les classes bondées, il y a de quoi perdre patience. Mais Esdras persévère, car elle croit que, malgré tout, un avenir meilleur est possible. Elle a choisi de se battre pour l’éducation de nos enfants, et pour cela, on ne peut que la saluer.

Alors, oui, elle ne sait pas danser, et non, elle ne valide pas toujours de bons artistes” comme il se doit. Mais qu’importe ! Ce qui compte, c’est son dévouement sans faille à l’enseignement et à l’avenir de nos enfants. Si seulement nos gouvernants pouvaient en dire autant…

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Quand défendre la famille au pouvoir devient une mission sacrée : les nouveaux kounabélistes ?

Sur internet ces derniers temps, on a une nouvelle catégorie de militants (sous l’ère CTRI hein) : les défenseurs de proches au pouvoir. Les gens refusent qu’on critique leurs tontons, tantines, cousins, ou amis parce qu’ils occupent des postes de responsabilité. Mais soyons sérieux, quand tu choisis de gérer la chose publique, tu signes aussi pour la critique. Ministre, sénateur, député ou conseiller, ce n’est plus une affaire de “c’est mon oncle, il est gentil”, c’est une affaire de résultats pour le pays.

Vous gérez les affaires publiques, donc oui, on va parler de vous. On ne va pas s’attaquer à vos physiques (sauf si vous y tenez hein), mais quand c’est mal fait, on va le dire. C’est ça la démocratie. Bien sûr, on comprend que ça pique un peu quand on critique quelqu’un de proche, surtout si c’est sur des sujets personnels. Si quelqu’un se met à commenter le tour de taille de votre parent ou ses cheveux, là, on peut comprendre que ça chauffe. Mais quand il s’agit de sa gestion, ses décisions ou ses manquements publics, il faut bien accepter que les gens aient leur mot à dire. Reprocher aux gens de critiquer un ministre parce que vous étiez voisins à Mindoubé ou qu’il vous a payé un verre au maquis du pivot, ce n’est pas un argument. On ne va pas arrêter de parler parce que c’est votre oncle ! ON S’EN FOUT DE ÇA.

Vous êtes libres de défendre vos proches hein, on ne va pas se battre pour ça. Mais à un moment donné, regardez-vous dans le miroir et demandez-vous si vous ne devenez pas une photocopie de ces mêmes PDGistes que vous insultiez il y a quelques années. Vous les traitiez de “KOUNABÉLISTES” parce qu’ils étaient prêts à tout avaler sans broncher, pourvu qu’Ali reste au pouvoir. 

Aujourd’hui, vous faites pareil, mais c’est pour vos propres proches. Vous défendez bec et ongles des gens qui ont une obligation de résultats envers le peuple. Vous vous souvenez quand vous disiez “y’a les routes qui manquent, l’eau et l’électricité qui sautent” ? Eh bien, maintenant que c’est votre cousin qui est responsable, c’est maintenant la faute du peuple, c’est ça ?!

Soyons clairs : si vos proches sont critiqués pour leur gestion, vous ne pouvez pas demander aux gens de se taire. Ce n’est pas une affaire personnelle, c’est une affaire publique. Ils ont pris des engagements en entrant dans ces postes, et les citoyens ont le droit de demander des comptes. Alors non, on ne va pas empêcher votre défense de famille, mais à force de tout justifier, vous devenez exactement ce que vous détestiez. Même si vous refusez de le reconnaître, sachez que vous êtes des KOUNABÉLISTES 2.0 ! Oui, c’est ça votre nouveau statut. Vous avez échangé la vérité contre l’allégeance aveugle, et maintenant vous passez vos journées à défendre l’indéfendable.

Mais bon, continuez à être les gardiens du temple familial, à défendre bec et ongles vos proches au pouvoir, comme si leur succès ou leur échec étaient vos affaires personnelles. Ce qui est sûr, c’est que nous, on ne va pas se fatiguer. Le Gabon ne peut pas devenir la propriété privée d’une poignée de familles ou d’amis bien placés. Ce pays appartient à tous les Gabonais, pas juste à ceux qui ont un parent dans un bureau climatisé.

Nous, on va continuer à critiquer quand ça ne va pas, à poser les vraies (ou fausses) questions, à exiger des comptes. Parce qu’au final, les ministres, députés, conseillers, tous ces gestionnaires des affaires publiques, ne travaillent pas pour leur cercle d’amis ou de proches, mais pour la nation. Et si vous ne comprenez pas cela, si vous continuez à les défendre aveuglément en ignorant leurs manquements, vous contribuez à maintenir ce système dysfonctionnel qui nous bloque tous.

Alors oui, défendez vos parents, c’est votre droit. Mais sachez qu’à chaque excuse que vous trouvez, à chaque critique que vous balayez d’un revers de main, vous ne faites que renforcer ce que vous détestiez il y a quelques années : un système fermé, opaque, où ceux qui critiquent deviennent des ennemis, et où ceux qui posent des questions gênent. 

Mais nous, on ne se taira pas. Parce que le Gabon, c’est notre affaire à tous. Et si vous refusez d’accepter la critique, peut-être que le problème n’est pas tant dans la critique elle-même, mais dans la façon dont vous défendez un système qui, au fond, ne fait pas beaucoup mieux que celui que vous prétendiez vouloir changer.

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GabonOpinion

Binationaux : Sommes-nous vraiment les ennemis de notre pays ?

Aujourd’hui, un sentiment de rejet grandit au Gabon. Je le ressens dans les discussions quotidiennes, sur les réseaux sociaux, dans les murmures de conversations. Ce sentiment cible une partie bien précise de la population : les binationaux.  Chaque fois que j’entends ce terme, une question me traverse l’esprit : « Suis-je vraiment l’ennemi de mon propre pays ? » 

Je suis né ici, dans les années 80, et j’ai grandi à Nzeng Ayong, un quartier qui m’a façonné et appris l’importance des valeurs humaines. J’ai passé mes journées à courir dans les rues, à jouer au foot avec mes amis, à partager des fous rires. Ces souvenirs sont gravés dans ma mémoire, tout comme ceux des merveilleuses années passées au Lycée Technique Omar Bongo. Chaque matin, je me levais avec l’excitation de retrouver mes camarades, de kongosser, des matchs de football, et des rêves qui nous animaient. Ces moments de camaraderie et de partage, je ne les échangerais pour rien au monde.

Je n’ai jamais connu d’autre foyer que le Gabon. Ce pays est mon seul et unique repère, présent dans chaque souvenir de mon enfance et chaque étape de ma vie. Mon père est Gabonais, ma mère ne l’est pas, mais ma double nationalité n’a jamais défini qui je suis. Ce qui me définit, c’est mon amour pour ce pays et ma participation à sa construction. Pourtant, il semble que certains perçoivent en moi une menace. Pourquoi ? Parce que je suis binational ?

Le régime déchu a laissé des cicatrices profondes. Il est vrai que certains des responsables des abus qui ont marqué ce régime étaient des binationaux. Des proches du pouvoir ont joué un rôle central dans ce système de corruption. Mais est-il juste de condamner tous les binationaux pour les actes de quelques-uns ? Est-ce équitable de diriger la colère populaire vers ceux qui, comme moi, n’ont connu d’autre pays que le Gabon ?

Réfléchissez-y. Où voulez-vous vraiment diriger cette colère ? Est-ce vers nous, les binationaux qui avons grandi ici et partagé les mêmes épreuves que vous ? Ou est-ce vers un système corrompu qui a permis à quelques individus, binationaux ou non, de piller les ressources de notre nation ?

Nous, binationaux, sommes souvent placés sous un regard suspicieux, constamment obligés de prouver notre appartenance à cette terre. Obtenir un simple document administratif devient un véritable parcours du combattant. Il ne suffit plus d’être né ici ou d’avoir un parent gabonais. On nous demande de prouver notre loyauté, comme si nous devions justifier notre droit d’exister pleinement en tant que Gabonais.

Mais quelle est notre faute ? Sommes-nous responsables d’un crime ? Non, notre seul « péché » est d’être issu de l’amour sincère entre un Gabonais et une étrangère. Cet amour, souvent né au cours de leurs études à l’étranger, a donné naissance à une génération d’enfants qui n’ont connu que le Gabon comme foyer. Nos parents, partis pour se former et contribuer à l’essor de leur pays, ont formé des familles profondément enracinées ici. Nous sommes le fruit de ces histoires et de ces espoirs partagés.

Cependant, cette méfiance grandissante crée une forme de discrimination systémique. Un apartheid silencieux s’installe, où certains citoyens se voient privés de leur pleine appartenance à la nation. On nous fait comprendre, subtilement ou non, que notre lien avec le Gabon est moins légitime. Mais comment peut-on remettre en question l’attachement de ceux qui n’ont jamais connu d’autre foyer ? Devrions-nous passer notre vie à prouver que nous sommes “vraiment” Gabonais ? N’est-ce pas une injustice qui menace l’unité nationale ?

Prenons des exemples inspirants comme Halle Berry, actrice acclamée et première femme de couleur à remporter un Oscar, qui a brillamment représenté la diversité tout en mettant en avant ses racines. Pensez également à Zinedine Zidane, né en France d’un père algérien et d’une mère française, qui a marqué l’histoire du football tout en restant attaché à ses origines. N’oublions pas Pierre-Emerick Aubameyang, qui a brillé sur les terrains tout en restant fier de son héritage. Ces figures montrent à quel point les binationaux peuvent enrichir nos sociétés par leurs talents et leurs contributions. Pourtant, même eux pourraient un jour être confrontés à des doutes sur leur identité, car pour certains, leur double appartenance les rend suspects.

Il est crucial de se poser cette question : voulons-nous vraiment aller dans cette direction ? Celle d’un pays où certains citoyens doivent sans cesse justifier leur nationalité, prouver leur amour pour leur terre ? Où les binationaux deviennent des citoyens de seconde zone, soupçonnés d’être des traîtres ? Ne devrions-nous pas plutôt concentrer notre énergie à unir nos forces contre les véritables responsables des abus du passé ?

Je ne suis pas l’ennemi. Aucun des binationaux qui ont grandi ici ne l’est. La vraie trahison vient de ceux qui ont choisi de mettre leurs intérêts personnels au-dessus de ceux de la nation. Mais au lieu de reconnaître cette réalité, nous nous enfonçons dans un cycle de méfiance et de division, transformant cette méfiance en discrimination institutionnalisée.

Le Gabon traverse une phase cruciale de son histoire. Nous avons l’occasion de reconstruire sur des bases justes et équitables. Mais cette reconstruction ne doit pas se faire au prix de divisions internes inutiles. Ne laissons pas la douleur des années passées nous pousser à diviser une société déjà meurtrie.

Alors, à vous qui lisez ceci, je pose la question : nous, binationaux, sommes-nous vraiment les ennemis de ce pays ? Ou sommes-nous, comme vous, des Gabonais cherchant à construire un avenir meilleur pour notre patrie commune ? 

Les binationaux, et moi en particulier, sommes des “Gabonais Normaux”. L’avenir de notre nation dépend de notre capacité à reconnaître nos véritables ennemis et à ne pas nous tromper de combat.

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Histoire d’expropriation au Gabon : Déshabiller l’un pour habiller l’autre

La nouvelle puissance Oyé ! Terrain Cadeau pour certaines personnes encore appelées “les eux”, nous qui pensions que cela se serait arrêté le 30 août de l’année dernière.

Hélas, il nous reste que nos yeux pour constater que certains usent de la stratégie de  Robin des bois à l’envers. 

Encore, si c’était pour redonner aux nécessiteux, on comprendrait mais lorsque c’est pour donner à ceux qui ont la possibilité de s’en procurer à coût de dizaines de millions, mon coeur saigne. 

Ceci se passe dans la commune de Ntoum, qui m’a vue grandir. J’ai vu notre terrain familial de plusieurs hectares nous être arraché. J’ai vu ce camion à coup de pelle terrasser notre verger. Même le manguier qui nous a nourri en des saisons depuis plusieurs décennies s’est vu renversé, fruits au sol et racines en l’air. Je repense à tonton Koumba  qui n’a pas pu résister à ce triste spectacle. Pauvre tonton Koumba achevé par sa tension ! 

En interrogeant les ravisseurs, on nous informe qu’il faut retenir qu’il n’y a pas d’autochtones oh! 

C’est clair : “Les hectares de terrain appartenant aux familles depuis des décennies arrachés aux populations seront morcelés en 500m2 et revendus sur le marché. Une famille ne peut détenir à elle seule 2 hectares de terrain. L’État vous cédera 500 m2  sur vos deux hectares, le reste sera morcelés et si vous souhaitez obtenir plus de terres vous devez les racheter auprès des ministères en charge de la question.  Notez que vos enfants bi-nationaux ne pourront pas réclamer les terres cédées par leurs arrières grand-parents”

À croire que nos enfants bi-nationaux n’ont plus droit à rien dans ce pays. Bref. 

Pourtant le Président a dit qu’aucun gabonais ne devrait être exproprié de sa terre puis sur le bitume nous vivons le contraire. 

On nous vole pour faire plaisir aux autres. Remplir une fiche de réclamations nous vaut au préalable un long discours visant à nous décourager à déposer toutes sortes de réclamation. “Nous n’avons plus de formulaire de réclamation”, “De toutes façons, c’est terminé. Si vous voulez vous plaindre allez voir les militaires”

Mboukou ! Tant pis pour nous autres là qui n’avons pas de longs bras espérons que notre plume portera haut notre voix…

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Lycée Blaise Pascal : Quand déposer ses enfants devient une affaire nationale sur l’axe Camp de Gaulle-Rond-point Charbonnages !

Ah, le fameux axe Camp de Gaulle-Rond-point Charbonnages ! En temps normal, il est déjà assez compliqué à emprunter. Mais dès qu’il est 7h du matin ou 16h30, on dirait que cet axe est devenu la propriété privée du Lycée Blaise Pascal.

Tu passes par là à ces heures-là ? C’est simple : patience, zenitude, et surtout, prépare-toi à te retrouver coincé dans un embouteillage qui n’a rien à envier aux heures de pointe de New York. La cause ? Les parents d’élèves qui viennent déposer ou récupérer leurs petits génies. Eh oui, apparemment, la voie publique est aussi leur parking.

Les parents d’élèves, nouveaux “gendarmes” de la route ?

On dirait bien que sur cette portion de route, les feux de signalisation et les panneaux de priorité ont été remplacés par les clignotants des voitures garées en vrac. Ils se garent en mode “ça va aller” et “je reviens tout de suite“, sans se soucier des pauvres automobilistes qui, eux, doivent continuer leur chemin vers d’autres destinations.

Les voitures se mettent en double file, en triple file parfois (soyons créatifs !), bloquant tout le monde, sans que personne ne semble trouver ça problématique. Mais qui pourrait les blâmer ? Après tout, ils ne font que déposer leurs enfants dans un établissement très prestigieux, n’est-ce pas ? Peut-être même que cet axe leur appartient en partie, qui sait ?

Le stress des automobilistes : « Qui a signé ça ? »

Si tu es un usager lambda qui emprunte cet axe par obligation, bon courage ! En plein embouteillage, tu te demandes sûrement : « Mais, qui a signé ça ? » Tu pourrais penser qu’il y a une intervention des autorités pour réguler tout ça, mais non, chacun fait ce qu’il veut. On croirait que l’axe Camp de Gaulle-Rond-point Charbonnages est devenu une annexe de l’établissement, avec ses propres règles de circulation… ou plutôt l’absence totale de règles !

Et si tu te plains un peu trop, attention ! Tu pourrais bien être regardé de travers. Parce que visiblement, ce n’est pas toi qui as l’urgence de déposer un enfant à l’école. Ton retard au travail ? Tes rendez-vous manqués ? Ça peut attendre. L’essentiel, c’est que Kevin et Marie-Sophie arrivent à l’heure en cours de maths.

Les solutions ? Peut-être un parking VIP pour les parents

Certains automobilistes proposent des solutions (histoire d’arrêter de souffrir). Pourquoi ne pas construire un “parking VIP” spécial parents d’élèves ? Peut-être même avec un service de voiturier ! Ainsi, on libère la route pour les autres usagers. Sinon, peut-être qu’un petit effort de la part des responsables administratifs du lycée et des autorités locales pour réguler tout ce trafic pourrait sauver des vies… ou au moins sauver la patience des automobilistes.

En attendant, bon courage !

Alors, que faire ? Si vous devez passer par là le matin ou l’après-midi, préparez-vous mentalement. C’est devenu un incontournable du quotidien : comme boire un bon verre d’eau, sauf que là, c’est un embouteillage que vous devez avaler !

Espérons qu’un jour, quelqu’un quelque part aura l’idée lumineuse de résoudre ce problème. Mais en attendant, chers automobilistes, sortez votre meilleure playlist et votre dose de patience. Parce que, visiblement, cet axe appartient encore (et toujours) aux parents du Lycée Blaise Pascal.

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Chronique d’un Gabonais au chômage : VIVE SOBRAGA

Il est 13h, le soleil tape fort à Libreville, mais ce n’est pas la chaleur qui pèse le plus. C’est le poids du chômage, cette espèce de mal silencieux qui étouffe les ambitions et rend les jours longs et vides.

Encore un jour sans appel. Encore un jour où le téléphone ne sonne pas pour annoncer cette opportunité tant attendue. Alors, on fait ce qu’on sait faire de mieux : s’occuper l’esprit avec ce qui ne manque jamais, même quand les poches sont vides… une bonne bière fraîche.

Oui, on est “nguémbé, sans un sou, fauchés comme des rats. Mais mystère de la vie gabonaise, on a toujours les moyens de prendre un pot, une dernière pour la route en fin de journée. C’est comme si, dans l’équation du chômage, il y avait toujours un budget secret, réservé à la bière. On peut galérer à payer le loyer, sauter des repas, mais la bière, elle, est inamovible.

Toujours là. Toujours présente. Et comment ne pas la remercier, cette bière salvatrice, fidèle compagnon de l’inactivité imposée ? VIVE SOBRAGA, hein ! Les promotions n’arrangent rien. À chaque fois qu’on se dit “je vais lever le pied”, Sobraga arrive avec ses offres : « 3 bières à kolo, la formule » « Festival de la bière avec des prix hors du commun », et la tentation devient irrésistible.

Le chômage nous fait tourner en rond, et la bière devient la béquille, la pause dans ce cercle infernal d’attente et de promesses non tenues. On se dit qu’on s’en sortira, que cette dépendance n’est que temporaire. “J’arrêterai de boire quand j’aurai trouvé un boulot“, on se rassure ainsi, tout en levant une autre bouteille.

Le pire, c’est qu’on sait. On sait que ce n’est pas la meilleure solution. On sait que cette bière qu’on boit chaque soir avec les amis du quartier ne règle rien. Mais la vérité est que c’est devenu une habitude. Une fuite douce, un refuge collectif. Parce qu’en réalité, cette bière, c’est le seul luxe que beaucoup d’entre nous peuvent encore s’offrir.

Et si demain, Sobraga devait fermer ses portes, c’est probablement là qu’on se lèverait pour protester. Pas quand le chômage frappe, pas quand les factures s’accumulent ou que les promesses d’emploi ne se réalisent jamais. Non, c’est à la fermeture des brasseries qu’on sortirait dans les rues. Parce que, bizarrement, tant que la bière coule, on arrive à oublier le reste. Le chômage ? Oh, ça va s’arranger.

Voilà ce qu’on se dit, au fond du verre. Mais la réalité, c’est qu’entre les promotions de Sobraga et les difficultés du marché de l’emploi, on devient doucement mais sûrement des alcooliques fonctionnels. On se ment à nous-mêmes, croyant qu’on maîtrise la situation. “Je vais arrêter quand ça ira mieux”, on se le répète.

Mais ça, c’est juste un mensonge pour survivre à la dureté du quotidien. Parce que tant qu’on sera dans cette situation, tant que le travail restera un mirage, la bière, elle, restera une certitude. Et c’est bien là le problème. VIVE SOBRAGA, hein…

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Népotisme et piston : c’est mauvais jusqu’au jour où ou c’est toi qui en bénéficies

On dit souvent que le développement d’un pays passe d’abord par la mentalité de sa population. Où voudriez-vous qu’on aille lorsque cette dernière est déjà matrixée ou a banalisé certains actes ?

On aime critiquer le népotisme et le piston sur les réseaux sociaux mais personne ne refusera une nomination si son père est au pouvoir, personne ne refusera d’être pistonné pour un poste à responsabilité dans une entreprise et je suis sûr que parmi les lecteurs, si quelqu’un était appelé à former une équipe, il ferait d’abord appel à des proches et personnes de confiance avant de choisir au mérite.

Maintenant que le décor est planté, j’aimerais surtout partager mon ressenti après que le Président de CESE ait nommé tout son village. J’ai constaté que les gens faisaient juste des comparaisons du genre “Quand c’était Ndong Sima ceci, quand c’était Chambrier cela” et on m’a ressorti le fameux “Si c’était toi tu allais faire pareil, arrête de mentir”.

Je vais être honnête avec vous, si j’ai une nomination et je suis appelé à former mon cabinet, je ne vais faire appel à une agence de placement de personnel, je vais bien fouiller dans mon répertoire, relancer un frangin, qui cherchait le travail, puis je verrai du côté de la famille et une fois entouré de mes proches je vais chercher certains profils et je mettrai ma main au feu que toi, oui, TOI QUI EST TRAIN DE LIRE, tu feras pareil. Tes parents sont-ils plus méritants ? Peut-être pas mais certains ont le profil.

Du coup, qu’est ce qui est choquant ? Qu’une personne préfère d’abord fouiller dans son entourage ou parce que ce n’est juste pas vous qu’on a appelé ? Parce qu’en vérité, derrière les dénonciations de népotisme, il y’a des douloureux pro max.

J’ai l’impression que nombreux ne dénoncent népotisme et piston que parce qu’ils n’en bénéficient guère, ils sont triés de partout.

Votre combat est-il noble ou intéressé ?

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Chronique d’un Gabonais en entreprise : Tais-toi quand tu parles

Imagine tu es employé dans une des plus grandes entreprises de la place. Pour avoir ce travail, tu es passé par l’UOB, où tu as essuyé quelques échecs parce qu’un prof ne t’aimait pas, car en concurrence avec toi sur une femme, des mauvaises notes dues à ton manque d’assiduité et les années blanches… Tu en sors finalement à 30 ans avec 2/3 enfants de mères différentes et commence à chercher du travail.

Après 3 années à enchaîner les « bricoles », et à rendre des services à Tonton Jean-Claude, ce dernier prend ton cas au sérieux et donne ton dossier à son ami Hilaire, DG de l’entreprise citée plus haut. Et c’est là que tu découvres le monde de l’entreprise gabonaise.

Tu commences à travailler donc normalement. Puis, au bout de quelques mois, tu te rends compte des frappes sont organisées par la Direction. Et tu te rends surtout compte que tout le monde le sait. Les bruits de couloir sont alimentés par ces informations car les processus de détournements même sont connus de tous. Gaspard, un ancien de la boite, t’explique que ça a toujours fonctionné ainsi. Et que personne ne dit rien parce que « C’est leur entreprise oh ! Pardon ! »

D’abord révolté par la découverte, ton sang ne fait qu’un tour mais très rapidement tu te rappelles de la précarité de ta situation. De plus, la dernière fois que quelqu’un a évoqué cette histoire d’argent et de détournement, il a été viré. C’était y a 4 ans et il est toujours sans emploi… Le silence. C’est tout ce que tu as comme option. Parce que tu ne peux pas te permettre de risquer ce job qui nourrit tes enfants, qui paye ton loyer et te permet, si maigre qu’il soit, de te soigner quand nécessaire.

Et chaque jour passant, tu es de moins en moins sensible à ce qui se passe. Tu te demandes même comment tirer partie de ces processus de détournements utilisés par les chefs. Tu te rapproches d’eux et profites de leurs largesses. De toute façon, « c’est leur entreprise » et tu ne peux rien y faire. Tu es résigné… Mais tu veux ta part du gâteau aussi. Après tout, personne n’est là pour souffrir et de toute façon, c’est sans conséquence. C’est ce que tu te dis…

Ceci n’est pas une fiction… Et c’est loin d’être fini.

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Ton indifférence face à la violence n’est pas une solution

Je comprends que chacun a son vécu, et je ne veux pas minimiser ton expérience. Tu as grandi dans un environnement où la violence était banale, une triste réalité pour beaucoup d’entre nous dans certains quartiers. Mais je t’écris pour te dire que ce que tu as vécu ne doit pas définir ta réaction aux atrocités que nous voyons aujourd’hui.

Quand tu dis que tu restes indifférent face à des actes de violence, comme un homme qui frappe sa femme ou un parent qui maltraite son enfant, parce que « tu as déjà vu ça », tu dois réaliser que cette indifférence, c’est aussi une part du problème. 

Tu vois, les gens qui s’indignent sur les réseaux sociaux, ce n’est pas juste pour faire du bruit. Ils veulent du changement. Ces discussions, même si parfois elles paraissent futiles, sont souvent à l’origine de réelles mobilisations, d’enquêtes, et même de procès. Tu as entendu parler de ces grandes causes qui ont débuté sur Twitter, n’est-ce pas ? Des dénonciations qui ont amené des coupables devant les tribunaux. C’est ça le pouvoir de la voix collective. Si on reste tous dans nos coins en se disant « ce n’est pas mon problème », eh bien, rien ne changera jamais. 

Dire que « quand un homme bat sa femme, ça ne te fait rien » ou que quand un parent maltraite son enfant, tu trouves ça normal, ce n’est pas juste une opinion. C’est dangereux. C’est toi qui choisis de fermer les yeux sur quelque chose d’injuste, alors que tu sais très bien, au fond de toi, que ça ne devrait pas arriver. Parce que, mani, si on attend que la violence frappe nos proches pour se sentir concernés, alors il sera trop tard.

La guerre en Irak dure depuis des années, mais ceux qui y vivent continuent de vouloir que ça s’arrête. Ils ne disent pas que c’est devenu normal juste parce qu’ils y sont habitués. Nous ne devons jamais nous résigner face à la violence ou à l’injustice.

Alors frangin, je t’invite à réfléchir à une chose : ton silence ne te protège pas. Ça ne protège pas non plus les victimes. Et en vérité, ça ne fait que renforcer les injustices. Nous avons tous le devoir de réagir, même quand cela ne nous touche pas directement. Parce que ce que tu juges comme normal aujourd’hui pourrait affecter quelqu’un que tu aimes demain.

Être insensible à la douleur des autres ne rend pas la société plus forte, bien au contraire, ça nous affaiblit tous. Ensemble, en prenant position, on peut changer les choses.

J’espère que ce message atteint le cœur de la personne, et qu’elle prendra le temps de réfléchir à la gravité de son indifférence. Si tu ne veux pas aussi, je m’en fous.

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Violence – De quelle violence tu parles ?

Lorsqu’un sujet éclate sur les réseaux sociaux, les avis sont souvent partagés. Quand on parle de violence, d’agressions sexuelles, de détournement et consort, chacun donne son avis et lorsqu’un avis sort du lot pour son manque d’humanité, la personne prend cher, c’est pourquoi je ne me suis jamais exprimé dessus.

J’ai grandi dans un quartier du 1er arrondissement de Libreville où la violence conjugale, la violence verbale, physique, les menaces et les blessures étaient monnaie courante. Nous étions en face de la prison centrale, derrière la gendarmerie, nous vivions auprès des gens qui devaient faire respecter la loi mais on subissait les injustices et la pire des violences sous leurs yeux. Quand tu n’as connu que ça dans ton enfance, ça marque à vie et certains en deviennent insensibles : Moi.

Aujourd’hui, lorsqu’il y a une polémique sur telle affaire,les 241 s’affolent, moi je regarde de loin, limite je m’en fous car ce sont des choses que j’ai vécues, ce sont des choses que j’ai connues et je n’en ai jamais fait un plat. History repeats again.

Je ne suis pas en train de dire que j’encourage ces actes, je dis juste que dans mon monde, c’est banal. 

● Tu vas entendre qu’un homme a battu sa femme, les gens seront choqués, moi ça ne me fera rien .

● Tu vas apprendre qu’un parent a levé la main sur son enfant et ce dernier s’est enfui, j’ai souvent tendance à me dire que l’enfant est juste une fiotte car nous, on nous tapait et on n’a jamais mûri cette idée.

Et il y a plusieurs situations où je ne suis juste pas en mesure de montrer une once d’empathie parce que je ne vois rien de choquant.

Nous n’avons pas tous la même façon de voir le monde, d’appréhender les situations, ce qui est choquant pour toi peut-être normal pour d’autres et vice versa.

Je deviens comme cette personne qui n’a connu que népotisme, détournement, intimidation, Kounabelisme et qui ne croit juste plus au redressement économique, politique ou sociétal.

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