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La Savane en Ordre

Dans le royaume de la Grande Savane, on venait tout juste de festoyer. L’intonisation du nouveau roi avait été un moment grandiose. On avait dansé, chanté, mangé jusqu’à plus soif. Tout le monde semblait heureux. Ou du moins, tout le monde faisait semblant.

Mais à peine les tambours rangés, le roi convoqua ses hyènes. “Il est temps de faire le ménage.” Les hyènes, toujours promptes à bien se faire voir, hochèrent la tête avec un zèle peu rassurant. Sans demander plus de précisions, ou peut-être en ayant très bien compris les sous-entendus, elles se mirent à quadriller la savane.

Leur mission ? Ranger. Leur méthode ? Chasser.

Ce sont d’abord les antilopes qu’on somma de déguerpir. Trop nombreuses, pas assez utiles, pas dans le bon coin. Certaines avaient pourtant grandi là. D’autres avaient même reçu autrefois l’autorisation des anciens rois de bâtir leur terrier près des baobabs. Mais l’époque avait changé.

Tu vis ici ? Et à quoi sers-tu exactement ?” lança une hyène en déchirant une paillote. Être antilope ne suffisait plus. Il fallait maintenant justifier son utilité dans la savane. Les plus lentes furent délogées sans autre forme de procès. Les plus rapides coururent, non pas pour survivre, mais pour sauver leur case, leur marmite, leur souvenir.

Pendant ce temps, les hyènes se servaient. Elles arrachaient les toitures, transportaient les pierres, prenaient le peu qu’il restait aux antilopes — tout en répétant que *“le roi l’a demandé”*. Et puisque le roi, du haut de sa termitière dorée, ne disait mot, chacun comprit qu’il consentait.

Le peuple se taisait.

Ou murmurait seulement.

Et dans le silence, une nouvelle règle s’imposa : ici, désormais, seuls les forts restent. Les autres, qu’ils déguerpissent.

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Le premier rôle de l’État est de protéger les citoyens.

Il serait peut-être temps que notre gouvernement revienne à cette évidence. On ne peut pas maltraiter le peuple en exerçant le pouvoir « pour son bien ». Diriger, ce n’est pas improviser dans l’urgence. C’est prévoir, anticiper, organiser. C’est surtout éviter que des milliers de citoyens se retrouvent, du jour au lendemain, dans la précarité la plus totale.

Le sujet brûlant du moment, c’est le déguerpissement de certaines zones urbaines. On parle de plus de 1 000 familles qui se retrouvent sans toit.

Bien sûr, on peut rester sur le terrain administratif et discuter des modalités : ont-elles été prévenues ? Ont-elles été indemnisées ? Mais cette focalisation, en réalité, en arrange beaucoup. Elle permet de gagner du temps. De détourner l’attention de ce qui devient une urgence humanitaire vers une querelle bureaucratique sur des documents que personne ne retrouvera jamais.

Et on le sait : même si des erreurs sont reconnues, aucun fonctionnaire ne sera sanctionné. Le vrai problème — celui du relogement, celui de la planification, celui de la dignité humaine — restera sans réponse.

Pire : il est même susceptible de créer de nouveaux désastres. En l’absence d’une politique claire et ambitieuse en matière de logement social, ce genre d’opérations ne fait que repousser le problème ailleurs. On détruit d’un côté, et de l’autre, des bidonvilles se reforment. En silence. À la hâte. Par nécessité. Parce que depuis des années, la demande explose, et l’offre, elle, ne suit pas.

Alors, quelle est la réponse du gouvernement face à cette détresse humanitaire ?

Si vous l’avez entendue, n’hésitez pas à la partager. Pour ma part, je ne vois rien de bon pour ces personnes désormais en errance, poussées à la rue pour des raisons plus esthétiques qu’humaines.

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Chut… On communique

« Les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. »
Dans un pays où les discours s’éloignent trop souvent des actes, il est plus que jamais impératif que chaque acteur politique et chaque décideur procède à un véritable examen de conscience.

« Les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. »

Dans un pays où les discours s’éloignent trop souvent des actes, il est plus que jamais impératif que chaque acteur politique et chaque décideur procède à un véritable examen de conscience.

Il y a quelques mois déjà, l’affaire du visuel du Salon national de l’orientation avait soulevé une vive polémique : généré par intelligence artificielle, il avait suscité l’incompréhension, alors même que notre pays regorge de talents créatifs capables de produire des œuvres de qualité. Malheureusement, les mêmes erreurs se répètent. En empruntant la route des affaires étrangères vers le centre-ville, on découvre que le visuel annonçant la construction de la tour H est, lui aussi, issu de l’IA.

La communication, ce n’est pas seulement des textes joliment tournés ou un univers graphique flatteur. Elle repose sur des objectifs précis, un plan stratégique clair, et surtout une responsabilité partagée par chaque intervenant. Alors, que s’est-il passé au niveau de la communication visuelle de la cérémonie d’investiture ?

Entre les photos à la qualité inégale, les résolutions aléatoires, les prises de vue mal cadrées ou captées au mauvais moment, on s’interroge. Et ce constat devient encore plus amer lorsqu’on regarde du côté de la communication présidentielle des pays invités. Eux, ont su proposer des contenus riches, dynamiques, bien montés, capturant l’essence de l’événement avec justesse.

Essor vers la félicité ou envers des affinités ?
Que nous faut-il de plus pour comprendre que notre communication institutionnelle est en retard ?
Aujourd’hui, certaines entreprises privées communiquent cent fois mieux que des institutions dotées pourtant de cellules de communication officielles. Il est temps d’ouvrir les yeux.

S’il vous plaît : mettez les hommes qu’il faut à la place qu’il faut.

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Projet Oligui Nguéma : Des promesses, en veux-tu ? En voilà !

Alors que le Gabon s’apprête à vivre une élection présidentielle historique, le projet de société du Général Brice Clotaire Oligui Nguema, porté par la transition post-coup d’État, se veut celui d’une renaissance nationale. Entre volonté de rupture avec l’ancien régime, réformes ambitieuses et réaffirmation de la souveraineté, que peut-on retenir de ce programme ?

Une volonté de refondation politique assumée

Les atouts d’un projet de rupture

Le projet s’inscrit dans une dynamique de refonte institutionnelle profonde. S’appuyant sur une transition militaire présentée comme un « coup de la libération », le candidat mise sur une refondation politique complète. Parmi les propositions phares figurent :

  • Une nouvelle Constitution, soumise à référendum, pour garantir des institutions renouvelées.
  • Un Code électoral repensé afin d’assurer la transparence des scrutins.
  • L’organisation d’un Dialogue national inclusif (DNI) pour reconstruire le contrat social et restaurer la confiance citoyenne.
  • Une décentralisation affirmée, avec un transfert de compétences vers les collectivités locales et un renforcement de la gouvernance territoriale.

Les limites d’un pouvoir toujours centralisé

Cependant, derrière cette volonté de réforme, le programme maintient une centralisation forte autour de l’exécutif. La conduite des réformes et les grands chantiers restent dans les mains de l’État central, soulevant des inquiétudes sur une possible dérive autoritaire, accentuée par le passé militaire du candidat. Par ailleurs, l’indépendance de la justice, bien que mentionnée, reste peu détaillée dans sa concrétisation institutionnelle.

Un projet économique ambitieux, mais à clarifier

Des initiatives fortes pour la souveraineté économique

Sur le plan financier, le projet affiche une volonté de maîtriser la dette publique, avec notamment le remboursement anticipé d’un eurobond. Il prévoit également le rachat d’actifs stratégiques, comme Assala Energy et la SNBG, pour renforcer la souveraineté sur les ressources naturelles. Parmi les mesures marquantes :

  • Création d’une Banque publique pour l’entrepreneuriat (BCEG) dotée d’un fonds de 20 milliards FCFA à destination des jeunes.
  • Recours accru aux Partenariats Public-Privé (PPP) pour financer les infrastructures (ports, routes, hôpitaux…).

Des flous budgétaires persistants

Malgré ces orientations, le coût global du programme n’est pas chiffré de manière détaillée. Les investissements annoncés – dans les infrastructures, l’agriculture, la digitalisation ou la défense – sont ambitieux, mais aucune projection pluriannuelle n’est fournie. Le risque d’une dépendance persistante aux recettes extractives (pétrole, mines) reste également élevé, malgré les intentions affichées de diversification économique.

Une vision sociale inclusive mais perfectible

Une ambition d’inclusion à large spectre

Sur le plan social, le projet affirme une orientation fortement inclusive, ciblant la jeunesse, les femmes, les personnes en situation de handicap, les retraités ou encore les populations marginalisées. Il prévoit :

  • Des investissements dans l’éducation et la santé (pôles hospitaliers, réhabilitation des écoles, retour des bourses).
  • Un soutien renforcé à l’emploi des jeunes (formation, alternance, soutien aux startups).
  • Une réforme des systèmes de protection sociale (CNSS, CNAMGS, CPPF).

Des objectifs sociaux encore flous

Cependant, plusieurs mesures phares manquent de précisions techniques : la promesse « Un Gabonais, un titre foncier » ou la réforme du logement social souffrent d’un manque de cadrage opérationnel. En outre, aucun indicateur d’impact social chiffré n’est présenté pour mesurer les progrès en matière de pauvreté, chômage ou inégalités. Enfin, le rôle très central de l’État dans tous les domaines laisse peu de place aux initiatives citoyennes ou privées.

Le projet d’Oligui Nguema se présente comme celui d’un changement en profondeur, porté par une transition exceptionnelle. Si les ambitions sont grandes et les chantiers multiples, la réussite dépendra de la capacité à concrétiser, chiffrer et équilibrer les pouvoirs, tout en impliquant durablement la société civile et les acteurs non étatiques.

Cependant, cette vision soulève aussi une interrogation de fond : le respect effectif des engagements. Depuis sa prise de pouvoir, plusieurs promesses formulées par le Général – notamment en matière de transparence, de réformes urgentes ou de calendrier de transition – ont été partiellement tenues ou repoussées. Cette tendance à l’ajustement en cours de route appelle à la vigilance et au suivi rigoureux de l’exécution de son programme. Au-delà des intentions affichées, c’est la cohérence entre le discours et l’action qui permettra de juger de la portée réelle de ce projet de société.

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CommunicationGabonPolitique

Monsieur le Président, il va falloir conjuguer autrement…

Il y a des habitudes qu’on adopte sans trop y penser. Des tics de langage, des façons de s’exprimer qui, au fil du temps, finissent par dire plus sur nous que ce qu’on voudrait bien laisser transparaître. Vous, Monsieur le Président, avez un faible pour le “Je”. Un “Je” appuyé, omniprésent, indéboulonnable.

C’est “Je” qui a lancé ce projet. C’est “Je” qui a décidé d’augmenter les salaires. C’est “Je” qui a financé la réhabilitation de cet hôpital. C’est “Je” qui a offert cette enveloppe aux étudiants en difficulté.

Un “Je” qui s’infiltre partout, comme un refrain entêtant. Sauf qu’ici, ce n’est pas une chanson, c’est une gouvernance. Et il y a un problème.

L’État, ce n’est pas vous.

Que l’on s’entende bien : nul ne conteste votre rôle de chef d’orchestre de cette transition. Vous êtes celui qui donne le tempo, qui impulse les décisions. Mais derrière chaque mesure, chaque action, chaque avancée, il y a des ministres, des techniciens, des fonctionnaires, des forces vives qui œuvrent, qui exécutent, qui traduisent vos orientations en actes concrets.

Alors pourquoi les effacer ? Pourquoi donner cette impression que l’État se résume à votre personne ? Ce pays n’est pas une start-up où l’on glorifie le “self-made-man” aux décisions visionnaires. C’est une République, avec des institutions, une administration et des moyens qui appartiennent à tous.

Quand vous octroyez une aide financière, ce n’est pas une donation personnelle, c’est de l’argent public. Quand vous inaugurez un projet, ce n’est pas le fruit de votre seule générosité, c’est un processus collectif financé par l’impôt des citoyens.

Le “Je” confisque, le “Nous” rassemble.

Votre insistance à tout personnaliser finit par dessiner un portrait qui ne joue pas forcément en votre faveur.

Au sein de votre équipe, certains doivent commencer à ressentir un léger agacement. Travailler dans l’ombre, se démener, et voir, au final, toutes les réalisations estampillées d’un “Je” exclusif… Ça finit par créer du ressentiment. Et à long terme, cela peut miner la cohésion de votre entourage.

Quant aux citoyens, le message qu’ils reçoivent est biaisé. Ce culte du “Je” donne l’impression d’un chef solitaire, d’un pouvoir centralisé, d’une gouvernance où le collectif s’efface devant une seule figure.

À l’international aussi, l’image peut être mal perçue. Les partenaires étrangers, toujours attentifs aux signaux de personnalisation excessive du pouvoir, pourraient y voir un excès d’ego, une dérive vers un autoritarisme feutré. L’histoire africaine regorge de leaders qui, à force de tout ramener à eux, ont fini par confondre leur destin personnel avec celui de leur pays. Or, la transition a été portée sur la promesse d’un renouveau.

Médias training en urgence : insérer “Nous” dans le discours

Monsieur le Président, il est encore temps de corriger le tir. Vos collaborateurs doivent être mis en avant. Il faut valoriser le travail d’équipe, montrer que la transition est l’œuvre d’un ensemble et non d’un seul homme.

Un bon exercice serait de reprendre vos derniers discours et de remplacer chaque “Je” par un “Nous”. Vous verrez : c’est plus rassembleur, plus humble, plus efficace.

En politique, les mots ne sont pas anodins. Ils construisent une perception. Et si vous voulez que l’histoire retienne que cette transition a été une œuvre collective, il faut commencer dès maintenant à le dire.

Alors, Monsieur le Président, la prochaine fois que vous prendrez la parole, essayez : “Nous avons décidé”, “Nous avons fait”, “Nous avons œuvré”.

Vous verrez, ça sonne bien aussi.

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GabonOpinion

Ah, donc maintenant, le peuple est impatient ?

Il fut un temps où vous étiez comme nous, dans la galère, à dénoncer les injustices, à exiger des comptes, à réclamer des résultats immédiats. Vous nous expliquiez, PowerPoint à l’appui, comment, en six mois, on pouvait redresser un pays, relancer l’économie et ramener l’électricité partout.

Mais ça, c’était avant. Avant que le vent tourne, avant que les bureaux climatisés, les véhicules de fonction et les indemnités confortables ne fassent leur apparition dans vos vies. Maintenant que vous êtes ministres, députés, conseillers et autres figures très occupées, vous avez découvert que 18 mois, c’est trop court pour changer les choses.

Ah bon ? Pourtant, hier encore, vous traitiez d’incompétents ceux qui demandaient du temps. Vous étiez les premiers à crier qu’ils dormaient sur leurs lauriers. Et maintenant que vous êtes assis sur ces mêmes fauteuils, vous voulez nous expliquer que la patience est une vertu ?

Vous croyez que parce que vos vies ont changé, les nôtres aussi ? Vous avez troqué la colère populaire pour la sagesse du pouvoir. Nous, on est toujours nguembé au pivot. Toujours dans le noir à cause des coupures, toujours en train de payer des factures exorbitantes pour des services inexistants, toujours à jongler entre l’inflation et la survie. Mais maintenant, c’est nous qui sommes trop pressés ?

Hier, c’était des promesses, aujourd’hui, c’est des sermons.

On vous voit. On vous entend. Vous avez changé de camp et maintenant vous vous érigez en donneurs de leçons. “Le peuple doit comprendre…“, “Les réformes prennent du temps…“, “Il faut être patients…

Vous qui, hier, nous promettiez la lune avec des tableaux chiffrés et des formules magiques, voilà que vous nous demandez maintenant d’attendre. Donc finalement, tout ce que vous racontiez avant, c’était du vent ? Du marketing pour votre carrière ?

C’est drôle comme le temps transforme les révolutionnaires en bureaucrates. Vous êtes passés de “On ne peut plus tolérer ça !” à “Soyez raisonnables” en un claquement de doigts.

Et le plus cocasse, c’est qu’en plus de nous demander d’être compréhensifs, vous commencez à nous gronder. À nous faire la morale, comme si nous étions des enfants capricieux. Comme si nous n’avions pas le droit d’exiger ce que vous-mêmes réclamiez il n’y a pas si longtemps.

Mais la réalité, c’est que votre seul problème aujourd’hui, c’est que vous êtes de l’autre côté du mur.

Les retournements de veste sont devenus un sport national.

Regardons un peu ceux qu’on a enlevés du jeu. Certains, hier, étaient des monstres à abattre. Aujourd’hui, ils sont les premiers à nous donner des leçons de gouvernance et à jouer les analystes politiques de comptoir. Ah, donc maintenant, vous avez des conseils à donner ?

D’autres, qui crachaient sur le système, qui juraient qu’ils ne feraient jamais de compromis, sont aujourd’hui les premiers à quémander un strapontin. Ceux-là sont devenus des carpettes vivantes, prêts à tout pour se faire remarquer.

Et puis il y a les plus zélés. Ceux qui lancent des pétitions pour exiger que le général se présente en 2025, comme si leur vie dépendait de sa candidature. Pourtant, lorsqu’il s’est agi de signer une pétition pour exiger des comptes à la SEEG sur les coupures d’électricité, silence radio.

Le peuple qui souffre ? Ça, ce n’est pas leur combat. Leur seul souci, c’est de rester à proximité du pouvoir, de s’accrocher aux basques du chef, peu importe ce qu’il fait ou ne fait pas.

Voilà les perfides trompeurs dont parle la Concorde.

Des lions déguisés en moutons, des loups qui hurlent avec la meute quand ça les arrange et qui se font passer pour des agneaux dès qu’ils ont quelque chose à perdre. Des sorciers qui jurent vouloir le bien du peuple, mais qui ne pensent qu’à leur propre sort.

Ne vous méprenez pas : ce texte ne s’adresse pas à ceux qui travaillent vraiment, à ceux qui tentent, malgré les obstacles, de changer les choses. Il vise ceux qui ont retourné leur veste si vite qu’ils en ont attrapé le tournis.

Ceux qui ont oublié d’où ils viennent, qui nous regardent maintenant de haut, et qui osent nous dire que nous sommes trop impatients.

Alors un conseil : respirez un bon coup, regardez-vous dans un miroir, et demandez-vous si vous n’êtes pas devenus exactement ce que vous dénonciez hier. La réponse c’est oui hein, ne faites pas genre vous voulez vous remettre en question, vous savez au fond de vous que même vous regarder dans la glace est devenu insoutenable.

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