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Gabon Depuis le 30 août 2023……..Une Saga

Dans quelques semaines, le Gabon fêtera deux ans d’un nouveau régime, connu auparavant sous le nom de CTRI, dirigé par Monsieur Brice Clotaire Oligui Nguema, ancien officier et chef de la sécurité présidentielle du Gabon. Il a la distinction douteuse d’être un cousin du président Ali Bongo Ondimba.

Ici, sera évalué l’état des affaires du Gabon, depuis que Monsieur Brice Clotaire Oligui Nguema, a pris les rênes du pays.

Une partie de la population gabonaise a salué le nouveau régime politique qui a insufflé au Gabon un vent de nouveauté, le 30 août 2023, après avoir connu un régime vieillissant, sénile, fragile et incompétent dirigé par le président Ali Bongo. La population s’est réjouie de cette prise de pouvoir par la famille Bongo. Lassé du règne de la famille Bongo, le peuple aspirait au changement. Le changement est-il vraiment arrivé ?

D’un côté, le peuple accueille le nouveau président comme un fils du pays. Le président Ali Bongo était lui aussi un fils du pays, techniquement, mais la plupart des Gabonais ont accueilli ce changement avec enthousiasme.

Comme par hasard, le nouveau président s’est concentré sur la consolidation de sa position en conservant sa lassitude militaire et en se concentrant sur les questions qui intéressent immédiatement les Gabonais. Tous ceux qui étaient étroitement liés à l’ancien régime ont été diabolisés un à un. Cependant, certains proches du régime précédent, soutenus par le nouveau régime, ont du jour au lendemain relégué leurs allégeances respectives au profit du nouveau régime afin de conserver leur hégémonie sur les postes importants de la bureaucratie et des ministères. Les chefs d’entreprise et les commerçants sont également inclus dans cette catégorie de « loyauté déplacée ».

Le gouvernement s’est lancé dans une frénésie d’emprunts inconsidérés, inaugurant fréquemment des projets qui ont suscité l’intérêt des Gabonais. Des projets ont été inaugurés, des photos de visages souriants ont été prises, des réunions prestigieuses avec des capitaines d’industrie ont eu lieu, et des médias complaisants ont fait grand bruit. Globalement, l’impression a été donnée que le Messie était descendu sur le sol gabonais pour libérer les Gabonais de leurs malheurs.

Pendant ce temps, les médias ont été instrumentalisés pour diffuser de la propagande, à l’exception d’une partie qui, n’osant critiquer le nouveau Messie, a continué à présenter des faits inquiétants concernant le bien-être de l’État. Des contenus généreux ont commencé à apparaître sur la santé économique du Gabon, ce qui est vraiment très inquiétant. Selon les médias, la moitié des recettes de l’État est destinée au remboursement de la dette, le reste aux salaires et avantages des fonctionnaires et des ministres, ainsi qu’à leurs conseillers, le reste étant censé être utilisé pour le bien-être public.

En réalité, aucune allocation budgétaire n’a été allouée aux projets pilotés par les différents ministères. Cependant, des montants cumulés ont été annoncés dans les médias. Des photos ont été diffusées dans les médias. Globalement, des efforts concertés ont été déployés pour que le bien-être devienne une réalité pour tous les Gabonais.

En réalité, la situation n’est pas aussi rose qu’on le dit. L’environnement des affaires est profondément vicié en raison de décisions inconsidérées prises sans aucune consultation des parties prenantes, ce qui rend les investisseurs étrangers nerveux. Des prises de contrôle généralisées par l’État ont eu lieu (Assala et SNGB) par la grâce de Dieu Le rachat par Tullow Oil a d’abord été reporté, puis Tullow Oil a décidé de se retirer du Gabon. Les prix du pétrole fluctuent constamment au gré des fluctuations du marché.

Les recettes ou l’assiette fiscale restent inchangées. Les droits d’importation ont connu des pics importants, ce qui témoigne également d’une consommation croissante, dont les paiements sont effectués en devises étrangères. En réalité, aucun chiffre fiable n’est disponible concernant la collecte des impôts directs et indirects.

Les dépenses sont en hausse constante, car les fidélités ne sont pas bon marché. Elles sont, en effet, coûteuses. Récemment, la Banque mondiale et la BAD ont exprimé de sérieuses inquiétudes quant à la situation économique dans leurs rapports annuels publiés en juin et juillet 2025. De plus, World Economics a attribué la note « E » au Gabon pour la qualité des données fournies. L’agence a qualifié les données gabonaises d’« inutilisables pour une prise de décision sérieuse » et « indignes de confiance ».

Fitch a déjà abaissé la note souveraine du Gabon à « CCC », ce qui est suffisant pour dissuader les investisseurs, le risque étant très élevé. Les données du PIB étant profondément falsifiées, aucune conclusion définitive ne peut être tirée.

En un mot, l’économie gabonaise est dans un état de désastre absolu.

Par ailleurs, il y a trois mois, le Gabon a connu de graves pannes d’électricité dues à une alimentation électrique irrégulière, ce qui a suscité un profond mécontentement parmi la population gabonaise. Par la suite, la SEEG, la société de distribution d’électricité, a pris des mesures de fortune, mais les dégâts sont déjà considérables. Les Gabonais n’ont jamais connu de problèmes aussi graves en matière d’approvisionnement en eau et en électricité.

Les infrastructures publiques de la capitale, Libreville, sont en très mauvais état.

Au niveau de la société, une jeune population désengagée représente toujours un danger potentiel, et la criminalité contre les femmes est en hausse. Il ne se passe pas un mois sans qu’un crime sexuel odieux contre des fillettes ne soit rapporté dans les médias. Ce phénomène se produit à intervalles réguliers. La brutalité d’Esther Ludivine, une fillette de 10 ans, illustre récemment la rapidité avec laquelle la société gabonaise dépérit : des briques tombent chaque jour.

Comme si ces événements ne suffisaient pas à tirer la sonnette d’alarme, l’histoire d’un scandale sexuel sur le point de se propager sur les réseaux sociaux et la xénophobie croissante au Gabon, qui a acquis une place disproportionnée sur tous les réseaux sociaux.

Le Gabon s’enfonce-t-il dans un ralentissement économique prolongé, transformant la société en un lieu de rivalité où chacun se battra pour chaque part du gâteau ? Voilà des pistes de réflexion pour que les Gabonais puissent tirer leurs propres conclusions…Le ressentiment généralisé de la société est un signe très inquiétant pour tout gouvernement..

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Forme de gouvernance appropriée pour le Gabon Présidentiel ou parlementaire

Le Gabon célébrera bientôt sa nouvelle fête de l’indépendance, le 17 août. Cette occasion sera propice à la réflexion sur le type de gouvernement que le Gabon a choisi.

Ce choix a-t-il été bénéfique pour le Gabon ? La forme de gouvernement choisie a-t-elle produit les résultats escomptés par les ancêtres gabonais ? A-t-elle permis aux Gabonais ordinaires de prospérer et de s’épanouir ? Approfondissons les réponses à ces questions… Avant d’aborder les réponses, gardons à l’esprit que la démocratie évolue au fil du temps, en résistant aux défis du temps.

La démocratie n’est pas un texte religieux immuable. Comme nous l’avons tous été à l’adolescence, nous fondons aujourd’hui des familles. Autrement dit, nous ne sommes plus ce que nous étions à l’adolescence : nous avons grandi, et la démocratie continue de se développer avec le temps.

La forme présidentielle de gouvernance convient à une démocratie très mature, où des « pouvoirs et contrepoids » ont été institutionnalisés au fil du temps afin de responsabiliser le Président devant son peuple. Parmi ces institutions, on trouve des commissions de contrôle législatif, un système judiciaire et une presse libre, des forces armées et une bureaucratie apolitiques, ainsi qu’une société civile dynamique, composée d’universitaires, d’avocats et de personnalités éminentes du monde de l’art, de la littérature et du théâtre.

Ces institutions appliquent des « pouvoirs et contrepoids » pour empêcher le Président de se montrer despotique.

Dans la forme parlementaire de la démocratie, un parti majoritaire à la Chambre des représentants dirige le pays.

Ce parti, ou gouvernement (exécutif), est contrôlé par l’opposition, qui ne jouit pas de la majorité, mais représente la circonscription qui l’a élu.

Dans ce cas, le rôle de l’opposition devient primordial, tout comme celui d’un système judiciaire libre, d’une presse libre, de forces armées et d’une bureaucratie apolitiques, ainsi que d’une société civile dynamique composée de personnalités éminentes du monde de l’art, de la littérature et du théâtre. Grâce à ces outils constitutionnels, l’opposition exerce un contrôle sur le gouvernement.

La séparation des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) devient primordiale. L’absence de séparation des pouvoirs est considérée comme l’une des principales raisons de la chute de l’URSS. Elle est donc essentielle.

Le Gabon a opté pour un régime présidentiel, comme la plupart des petits pays d’Afrique. Ce régime a-t-il été bénéfique pour tous ces pays ?

La réponse réside dans la configuration sociétale de toutes ces sociétés africaines. Toutes sont fortement patriarcales et toute l’autorité familiale est concentrée entre les mains du chef de famille. Cependant, une différence flagrante est à noter : la famille et l’État sont deux entités distinctes.

La gestion familiale ne peut être reproduite par l’État. Le Gabon doit réfléchir : ce mode de gouvernement a-t-il été fructueux ?

L’expérience du mode de gouvernance présidentiel a-t-elle porté ses fruits, donnant à chaque Gabonais le pouvoir ? Les réponses refléteront les résultats d’une gestion familiale, alors que nous parlons ici de gestion étatique. Le mode de gouvernance parlementaire est réputé inadapté en raison de sa faible population (dans le contexte africain).

De plus, il est initialement très chaotique et turbulent (voir le troisième paragraphe ci-dessus. L’évolution de la démocratie est un processus continu). Mais le meilleur dans tout cela, c’est qu’il oblige le représentant du peuple à se rendre auprès du peuple et à solliciter des voix pour sa victoire électorale.

Ce n’est pas le cas du mode de gouvernance présidentiel, où de grands rassemblements sont organisés dans tout le pays, mais où la représentation populaire reste difficile à atteindre.

Sans porter de jugement, je laisse la réponse à la sagesse du peuple gabonais. Je souhaite à tous les Gabonais une joyeuse fête de l’indépendance ! Que la République gabonaise soit bénie par la vertu divine

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Réforme des partis politiques : pluralisme ou verrouillage ?

Le gouvernement récemment élu au Gabon a adopté une réforme qui redéfinit en profondeur les conditions d’existence des partis politiques. Désormais, pour être reconnu légalement, un parti devra réunir 18 000 adhérents, 5 parlementaires, 30 élus locaux, posséder un siège officiel et un compte bancaire. Présentées comme des mesures d’assainissement de la vie politique, ces exigences soulèvent de nombreuses inquiétudes sur l’avenir du pluralisme démocratique dans le pays.

Un seuil d’adhésion excluant

Dans un pays de moins de trois millions d’habitants, le seuil de 18 000 adhérents constitue une barrière d’entrée massive. Il favorise de fait les grandes formations déjà installées et écarte les mouvements citoyens émergents, les partis d’opposition naissants ou les initiatives indépendantes qui n’ont ni les moyens financiers ni l’appareil logistique nécessaire pour atteindre une telle mobilisation.

Des élus pour exister, un paradoxe démocratique

Exiger de disposer de 5 parlementaires et 30 élus locaux avant d’exister légalement revient à imposer une condition impossible à remplir pour un parti qui ne peut pas encore se présenter aux élections. Ce mécanisme crée un cercle fermé, où seuls les partis déjà représentés peuvent continuer à exister — retardant voire verrouillant ainsi l’accès à la scène politique.

Une politique réservée aux puissants

L’obligation de disposer d’un siège et d’un compte bancaire, bien qu’elle puisse sembler administrative, renforce encore cette logique d’exclusion. Elle transforme l’engagement politique en un luxe réservé à ceux qui ont les ressources matérielles et l’accès aux institutions bancaires et immobilières.
Pour beaucoup de formations, notamment issues de la société civile, ces critères sont dissuadifs, voire inaccessibles.

Un risque de monopole politique

Si l’objectif officiel est de rationaliser un paysage politique fragmenté, cette réforme pourrait, en pratique, aboutir à une concentration du pouvoir entre les mains de quelques partis “autorisés”.
Le danger est clair :

  • affaiblissement du débat démocratique,
  • disparition de la diversité idéologique,
  • renforcement du contrôle étatique sur la vie politique.

Conclusion : un recul masqué ?

La démocratie gabonaise a besoin d’ouverture, pas de restrictions. Toute réforme visant à améliorer le fonctionnement des institutions doit se faire dans un esprit d’inclusion et de participation.
En l’état, ces nouvelles conditions risquent d’étouffer l’expression politique et de transformer le pluralisme en illusion.

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Le pouvoir sans la charge : à quoi rêvent-ils vraiment ?

Le pouvoir fascine. Il attire, il séduit. Mais ce n’est pas la mission de service public qui séduit le plus grand nombre — c’est le confort qu’on lui associe. Voitures de luxe, voyages internationaux, résidences secondaires… Le fantasme du pouvoir éclipse trop souvent la notion même de responsabilité. Et c’est ainsi que l’on en arrive à gouverner sans aimer son pays.

Ils veulent le prestige, les titres, les salamalecs. Qu’on les appelle “Excellence”, “Honorable”, “Monsieur le Ministre”. Mais dès qu’il s’agit de se salir les mains avec des réformes douloureuses, de rendre des comptes, de faire face à la colère légitime d’un peuple en souffrance, il n’y a plus personne. Le pouvoir est vu comme un privilège, pas comme une charge. Ils en veulent les avantages. Les responsabilités ? Très peu pour eux. Et soyons honnêtes : ils n’ont d’ailleurs ni les épaules ni la volonté pour les assumer.

C’est simple. Quand on aime, on en prend soin. Or, à voir l’état de nos hôpitaux, de nos écoles, de nos routes, il est légitime de se demander si ceux qui nous dirigent aiment vraiment ce pays. Car on ne détruit pas ce que l’on chérit. Et dans les actes de ceux qui gouvernent — ou qui prétendent gouverner — on ne lit que mépris et désintérêt. Et ce désintérêt ne se limite pas au gouvernement. Que dire de l’Assemblée nationale et du Sénat ? Ces institutions qui devraient être des contre-pouvoirs ne sont devenues que des chambres d’enregistrement, plus préoccupées par leurs propres privilèges que par la défense de l’intérêt général.

Combien de députés ont véritablement proposé des lois utiles ? Combien de sénateurs ont élevé la voix face aux dérives, aux abus, à l’urgence sociale que vit une partie croissante de la population ? Trop peu. Ils sont là, souvent silencieux, parfois absents. Pour quoi faire ? Le rôle d’un parlement, ce n’est pas de faire de la figuration. C’est de défendre les citoyens. C’est de refuser l’inacceptable. C’est de dire non quand il le faut, pas de courir après des promotions et des décorations.

À force de confondre pouvoir et opportunité personnelle, on a oublié que diriger un pays est un engagement. Un vrai. Un sacerdoce. Le Gabon n’a pas besoin de nouveaux gestionnaires d’intérêts privés drapés dans des habits d’État. Il a besoin de gens sincères. De femmes et d’hommes qui aiment vraiment ce pays, et qui le prouvent dans leurs décisions, dans leurs renoncements, dans leurs sacrifices. Car le vrai prestige, c’est de servir.

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#JusticePourMichaëla : quand l’injustice au Gabon porte un visage

Il y a plus d’un an, Michaëla Dorothée Ngoua, une jeune Gabonaise de 18 ans, pleine de rêves et d’avenir, voyait sa vie fauchée de la manière la plus atroce. Depuis, sa mère pleure chaque jour devant un vide que rien ne peut combler, tandis que le pays observe, impuissant, une justice qui ne mérite même plus ce nom. 

Parce que oui, ce n’est pas de la justice, c’est une farce macabre qu’on nous sert. Et pendant ce temps, les coupables dansent littéralement sur nos douleurs. Est-ce cela, le Gabon ? Un pays où mourir est une fatalité et où la justice n’est qu’un rêve inaccessible pour les familles des victimes ?

Une justice en charpie, une mère en larmes

Les suspects dans l’affaire Michaëla, Chris Anderson Nounamou et Herwann Siadous, avaient avoué leur crime. Deux jeunes, à peine sortis de l’adolescence, ont brisé une vie et détruit une famille. Un finalement libéré et l’autre condamné à 10 ans de prison après un tollé sur la toile qui a poussé les autorités à faire un procès. Mais au lieu de rester derrière les barreaux, le condamné se pavane. Monsieur Siadous, le père, depuis la France, se permet de poster des vidéos sur les réseaux sociaux, comme si tout cela n’était qu’un mauvais rêve. Il défie ouvertement la justice gabonaise, nargue un pays entier, et on le laisse faire.

Comment expliquer qu’un individu reconnu coupable d’homicide involontaire et condamné à 10 ans de réclusion criminelle puisse tranquillement ignorer un verdict et décide de comment il va purger sa peine ? Comment un père, en toute impunité, peut-il organiser la fuite de son fils pour échapper à la justice ? Et le plus choquant : ce même père, Stephane Siadous, a l’audace de publier des vidéos TikTok pour défier les autorités gabonaises. C’est une insulte à Michaëla, à sa famille, et à nous tous.

Le Gabon, royaume de l’impunité

Ne nous voilons pas la face : le Gabon est devenu un territoire où la justice est un luxe que seuls les puissants peuvent se permettre. Tu peux plus facilement aller en prison pour avoir fait le pitre avec le t-shirt du président que celui qui a commis un meurtre, détourné des milliards… ? En fait ici on aime ériger les bandits et malfaiteurs en bon exemple. Jurisprudence : La source, Bilie, Omar…

La corruption gangrène chaque niveau du système, transformant nos tribunaux en marchés où tout se négocie. Ici, les riches et leurs alliés rient des lois, tandis que les familles comme celle de Michaëla doivent se battre simplement pour que leur douleur soit reconnue.

C’est à vomir. 

Aristote disait : « Quel fléau plus terrible que l’injustice qui a les armes à la main ? » Au Gabon, cette injustice est armée de silence, de complicité et d’arrogance. Elle tue deux fois : une fois en arrachant des vies innocentes, et une deuxième fois en privant les victimes et leurs familles du droit à la vérité et à la justice.

Dina en Turquie, Michaëla au Gabon : le même cri de douleur

Le drame de Michaëla rappelle celui de Dina, cette jeune Gabonaise assassinée en Turquie. Mais à la différence de Dina, Michaëla est morte sur sa propre terre. Si la-bas on peut tenter de justifier la mort de cette pauvre innocente jeune fille par le racisme ambiant, quelle est l’excuse pour des faits qui se sont passés sur le territoire Gabonais ?

Pourtant, la justice est tout aussi absente. Alors, soyons honnêtes : si même entre Gabonais, on ne peut pas compter sur notre justice, comment peut-on espérer que d’autres nations prennent au sérieux nos douleurs ? Dina a attendu des mois pour que ses bourreaux soient jugés. Michaëla attend toujours, et chaque jour qui passe aggrave l’insulte faite à sa mémoire.

Dans cette mer d’indignité, ce sont les jeunes qui montent au front. Des voix comme celle de Yann Ndong, alias “Badecon en Chef”, résonnent avec force sur les réseaux sociaux pour exiger des comptes. Mais pourquoi est-ce à eux de porter ce combat ? Pourquoi faut-il que des citoyens ordinaires prennent la place d’institutions censées faire leur travail ? C’est épuisant, c’est révoltant, mais c’est notre réalité.

C’est tout ça qui a transformé les réseaux sociaux en tribunal, c’est à cause de ça que quand les citoyens ont un souci, ils préfèrent ‘’afficher’’ leur bourreau plutôt que de porter plainte. Les gens ont beaucoup plus peur d’être exposés sur facebook que de se retrouver devant un tribunal. D’autant plus que si tu joues bien tes cartes, tu crains seulement de finir sur Tik Tok en trend pour avoir dansé sur le son de Petit Mandela.

Justice pour Michaëla, une exigence nationale

Le combat pour Michaëla est celui de tous les Gabonais. Parce que tant que des familles continueront à pleurer leurs morts sans justice, personne n’est en sécurité. Aujourd’hui, c’est Michaëla. Demain, ce sera qui ? Ta sœur ? Ton fils ? Toi ?

Le Gabon doit se relever. Nous devons exiger des réponses, des sanctions, et un changement profond. Parce que pour l’instant, la justice gabonaise n’est qu’un mépris affiché envers ses propres citoyens. Michaëla aurait pu être notre fille, notre amie, notre sœur.

Sa vie comptait. Sa mort doit compter. Et si nous laissons passer cela, alors nous sommes complices. On nous avait promis la restauration des institutions, on en est à des années lumières. 

Justice pour Michaëla. Justice pour nous tous. Mais surtout, justice pour un pays qui ne peut plus se permettre d’abandonner les siens.

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Nouvelle Constitution au Gabon : et maintenant ?

Gloire à Dieu, le Gabon a une nouvelle Constitution ! Les Gabonais ont majoritairement voté « Oui » lors du récent référendum. Mais au-delà de ce succès apparent, la grande question demeure : que fera-t-on de ce texte maintenant qu’il est adopté ?

Soyons réalistes : ce pays n’a jamais manqué de Constitutions. Ce qui a toujours fait défaut, c’est leur véritable mise en œuvre. Trop souvent, ces textes ont été façonnés pour servir un homme ou un régime, plutôt que d’incarner un véritable pacte social. Cette fois, sera-t-elle différente ?

D’abord, rappelons que la notion de “majorité” est relative. Avec un taux d’abstention avoisinant les 46 %, près d’un Gabonais sur deux n’a pas voté. Parmi ceux qui se sont exprimés, une partie a dit “Non”. Cela relativise l’idée d’un large consensus autour de cette réforme. Cette observation souligne le besoin urgent de rétablir la confiance entre les institutions et le peuple.

Ensuite, les défis ne manquent pas. Cette nouvelle Constitution promet de rompre avec les pratiques du passé, mais cela ne pourra se faire qu’à travers des institutions fortes et crédibles. Trop souvent, la Cour constitutionnelle a été perçue comme un simple outil validant les revendications du parti au pouvoir, au détriment de l’intérêt général. Et que dire de l’article de la Charte de la Transition sur l’humiliation, régulièrement bafoué ? Ces incohérences illustrent les lacunes d’un système encore trop fragile.

Le véritable enjeu réside donc dans l’application de ce texte. Une Constitution, aussi parfaite soit-elle, ne vaut rien sans une volonté politique ferme de la respecter. Les Gabonais ne demandent pas des mots bien alignés dans un livret. Ils veulent des actes, des résultats, et un leadership qui incarne les principes de justice sociale, de transparence et d’inclusivité promis par cette réforme.

La transition actuelle place cette nouvelle Constitution sous une surveillance accrue, tant au niveau national qu’international. Chaque réforme devra être mesurée à l’aune de son impact réel sur la vie des citoyens. Ce texte sera-t-il un outil de gouvernance inclusif ou un écran de fumée servant à perpétuer des privilèges ?

La réponse se trouve autant dans les actions des dirigeants que dans l’implication du peuple. Les Gabonais doivent s’approprier cette Constitution, comprendre ses enjeux, et l’utiliser comme un levier pour revendiquer leurs droits. Les organisations de la société civile, les médias et les leaders communautaires ont un rôle crucial à jouer pour garantir que ce texte ne reste pas lettre morte.

Le Gabon ne peut plus se permettre une réforme de façade. Cette Constitution doit être le socle d’une nouvelle ère politique, marquée par l’intégrité, la responsabilité et le respect des principes démocratiques. Les dirigeants ont l’occasion de prouver leur engagement envers le peuple. Le feront-ils ?

Il est encore temps d’écrire une nouvelle page de l’histoire gabonaise, mais cela ne se fera qu’à condition que chacun joue son rôle. Sinon, cette réforme ne sera qu’un chapitre de plus dans l’interminable livre des occasions manquées.

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Réfléchir c’est déjà s’engager

Dimanche 17 novembre 2024, les chiffres du référendum sur la nouvelle Constitution gabonaise sont tombés : 53,54 % de participation, avec 91,80 % pour le oui. Le reste ? Silence radio ou 46 % d’abstention, une majorité assise confortablement sur son droit à… ne pas choisir. Et si l’on parlait un peu de cela ?

Ce chiffre, ce n’est pas juste un pourcentage. Ce sont des voix étouffées, des esprits anesthésiés par des décennies d’une politique où l’on préfère penser et décider à leur place. Ces 46 % ne sont pas simplement “fainéants” ou “indifférents” comme certains aiment le croire.

Ces citoyens sont les victimes silencieuses d’un système qui leur a longtemps appris à se taire, à obéir et surtout à ne pas s’imaginer capables d’un changement. Pendant des décennies, on leur a dit :

“On décide pour vous.” Traduction : Restez tranquilles, le pouvoir ne vous appartient pas.

“Vous n’avez pas le niveau.” Traduction : Vous n’êtes pas assez intelligents pour comprendre ce qui est bon pour vous.

“Si vous parlez trop, vous pourriez perdre votre travail, votre tranquillité, ou même votre vie.” Traduction : Votre silence est plus sûr que vos idées.

Le résultat ? Une méfiance viscérale envers la politique, mais aussi une fatalité qui pousse à l’inaction. “À quoi bon voter, de toute façon ? Rien ne changera.” Cette phrase n’est pas un simple constat : c’est le symptôme d’un peuple qui a longtemps été dépossédé de son pouvoir.

Mais ce qui est alarmant, ce n’est pas seulement l’abstention. C’est l’absence de débat, de discussions ouvertes, et surtout de questions posées.

S’engager, c’est poser des questions

L’engagement citoyen commence par une chose très simple : poser des questions. Pourquoi ce référendum ? Pourquoi cette nouvelle Constitution ? Quels impacts sur nos vies quotidiennes ? Ce ne sont pas des questions réservées à une “élite”. Elles appartiennent à chaque Gabonais, qu’il soit étudiant, commerçant, fonctionnaire ou retraité.

Et s’engager, ce n’est pas obligatoirement rejoindre un parti politique ou monter une association. Cela commence par des discussions autour de vous, avec vos proches, vos collègues, vos voisins. Ce sont ces moments de partage qui créent une conscience citoyenne, celle qui pousse à réfléchir, à agir, et surtout à croire que chaque voix compte.

Pourquoi votre voix compte ?

Ce référendum n’était pas pour un candidat ou un parti, mais pour poser les fondations d’un système nouveau. Une Constitution, c’est la base. C’est elle qui définit nos droits, nos devoirs, et l’organisation de la société. Ne pas voter, c’est laisser à d’autres le soin de décider pour vous.

Alors pourquoi se lever ? Parce que le silence ne change rien. Parce que voter, même pour dire “non”, c’est une façon de reprendre la place qui vous revient. Parce que vous avez le droit de ne pas être d’accord, mais vous avez aussi le devoir de vous faire entendre.

Engagez-vous, même depuis votre canapé

Aujourd’hui, nous avons un outil puissant : les réseaux sociaux. Ces plateformes ne servent pas qu’à partager des photos ou des vidéos amusantes. Elles sont une arme pour diffuser vos idées, poser des questions, et interpeller ceux qui nous gouvernent.

Imaginez si chaque Gabonais prenait quelques minutes pour écrire un post, partager un article ou même commenter une publication liée à ce référendum. Le débat public serait plus riche, plus vivant. Même depuis votre salon, allongé sur votre lit, vous pouvez vous engager.

Avec seulement 53,54 % de participation, on ne peut pas parler de véritable adhésion populaire. Cela montre que près de la moitié des Gabonais n’a pas saisi l’importance de ce vote. Mais ce n’est pas entièrement leur faute.

Pendant trop longtemps, on leur a arraché le droit de croire en leur pouvoir. On leur a appris que s’exprimer, c’était dangereux. Il est temps de briser cette chaîne. Le Gabon n’avancera que si chaque citoyen comprend qu’il a un rôle à jouer, aussi petit soit-il.

L’engagement, ce n’est pas un luxe réservé à une minorité. C’est une nécessité. Ne laissez pas votre voix s’éteindre, car c’est par elle que le changement commence.

Alors, à tous ceux qui se posent encore la question : “Pourquoi s’engager ?”, dites-leur ceci :

  • Parce que rester silencieux, c’est accepter.
  • Parce que critiquer sans agir, c’est inutile.
  • Parce que votre opinion a du poids, mais seulement si vous l’exprimez.

Le Gabon a besoin de vous. Pas demain, pas après-demain, mais maintenant. Engagez-vous. Même en pyjama. Engagez-vous.

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Le Référendum : Un Droit pour Tous, sauf pour ceux de l’Intérieur du pays ?

À l’approche du référendum, le Ministère de l’Intérieur a bien déployé les moyens pour garantir aux citoyens la possibilité de voter. En effet, à Libreville, l’effervescence est au rendez-vous. Des numéros de téléphone, des équipes

À l’approche du référendum, le Ministère de l’Intérieur a bien déployé les moyens pour garantir aux citoyens la possibilité de voter. En effet, à Libreville, l’effervescence est au rendez-vous. Des numéros de téléphone, des équipes dédiées, et même le stade d’Angondjé mis à disposition pour faciliter le changement de bureau de vote.

Une organisation presque digne du grand événement que nous allons vivre. Mais alors, pourquoi ce déploiement impressionnant de moyens semble-t-il s’arrêter aux frontières de la capitale ?

Pourtant, le discours officiel est clair : Hermann Immongault, Ministre de l’Intérieur, invite les électeurs éloignés, en particulier ceux enregistrés dans des zones difficiles d’accès, à « se faire connaître aux équipes du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité sur le site du Stade d’Angondjé. » Alors quoi ? Le Ministère de l’Intérieur n’a-t-il d’yeux que pour Libreville ? Serait-il le “Ministère de l’Estuaire” ? Il semble que les Gabonais des autres villes et provinces, de Port-Gentil à Bitam, n’aient pas le même accès aux solutions pratiques pour pouvoir voter sereinement.

En effet, comme l’a relevé une twitto, « J’ai regardé les communications du ministère de l’intérieur, ils ont fait une opération spéciale à Libreville pour ceux qui ont voté en province en 2023. Mais pas dans le sens inverse, sauf si j’ai raté l’info. » Une remarque qui révèle le paradoxe de la situation : le ministère aurait donc pensé aux électeurs originaires des provinces qui résident dans la capitale, mais pas à l’inverse. Que doivent faire ces citoyens déplacés dans d’autres régions et sans moyens de rejoindre Libreville ? Accomplir leur devoir civique semble relever d’une épreuve de force, là où d’autres n’ont qu’à tendre la main.

La démocratie se construit sur un principe d’équité : chaque voix compte, indépendamment de l’endroit où elle se trouve. Mettre les moyens à disposition d’une seule ville et négliger les autres, c’est ignorer le sens même du mot “république”. Que vaut un référendum si certains citoyens sont indirectement empêchés d’y participer ? À quoi bon ce battage médiatique si, au final, on ne donne pas à chacun la possibilité de se faire entendre ?

Il est encore temps que les responsables prennent conscience que le Gabon ne se limite pas à Libreville et que le devoir citoyen s’accompagne d’un droit citoyen.

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27 Milliards pour le Référendum : subvention ou subterfuge ?

C’est donc ça, 27 milliards, le prix de la démocratie pour un référendum qui nous fait rêver… ou pas. Ça coûte cher, très cher. On aurait pu imaginer qu’une telle somme s’accompagnerait d’une mise en scène où chaque camp, Oui comme Non, aurait ses moyens pour s’exprimer. Mais non, il semble qu’il n’y ait qu’un côté qui chante, danse et parade.

Le Oui, côté de la majorité et bien sûr du pouvoir, est partout. T-shirts, casquettes, concerts, bus, il ne leur manque que les feux d’artifice. Un festival d’unité et de slogans. En face ? Le camp du Non semble chercher son micro, son porte-voix, son T-shirt. Pire, on se demande même s’ils ont reçu un centime pour leur permettre d’aligner trois mots et faire valoir leurs idées. Peut-être que le Non, c’est bien pratique justement parce qu’il ne fait pas de bruit ?

Mais, sérieusement, où est passé l’argent pour le camp du Non ? Car c’est ça, la démocratie. Un débat, avec des armes égales pour chaque camp. Un jeu de questions et de réponses, sans silence imposé. Si le Oui a des bus, le Non devrait avoir le droit de louer quelques scooters, au moins ! S’ils n’ont rien, alors on nous vend la démocratie comme une loterie truquée : à la fin, toujours le même ticket gagnant.

Au Sénégal, il y a quelques années, un référendum n’a coûté « que » 2 milliards pour une population de 13 millions d’habitants. Mais ici, pour un pays d’à peine 2 millions, la note est de 27 milliards. Il va falloir nous expliquer comment un référendum peut valoir si cher et à quoi sert réellement tout cet argent.

Et si on avait imaginé autrement ces 27 milliards ? On parle d’un pays où des agents attendent toujours leurs soldes, où des fonctionnaires s’accrochent à des promesses de salaires, où les routes urbaines se transforment en casse-tête quotidien entre nids-de-poule et chaussées dégradées. Sans parler de nos bâtiments administratifs, usés par le temps, qui tiennent plus de la ruine que de l’institution. Combien de ces problèmes aurait-on pu résoudre avec cette enveloppe ?

Mais non, la priorité est ailleurs, nous dit-on, et cet argent doit servir le référendum. Si encore il servait à assurer un débat équitable, où chaque camp aurait les mêmes moyens pour s’exprimer… Mais ce qu’on voit est une démocratie qui penche dangereusement d’un côté.

Alors, ce n’est plus seulement un enjeu de référendum mais bien de transparence et d’égalité. Comment, après tant d’années à dénoncer ces pratiques, on en est toujours là ? Peut-être que c’est une question de nostalgie pour certains, une envie de retrouver les bonnes vieilles méthodes qui garantissent un certain confort, un silence complice.

Si on veut être franc, cet argent aurait dû servir à garantir un espace de débat où chacun pourrait s’exprimer avec des moyens équitables. Un référendum, c’est deux camps qui s’affrontent, avec des arguments, pas une mascarade où l’un danse et l’autre se tait. Parce que dans une vraie démocratie, 27 milliards ne sont pas faits pour embellir le Oui et étouffer le Non.

Au final, à ceux qui gèrent cette somme et décident de son partage, la question n’est plus : “Où est l’argent pour le Non ?”. Elle devient plutôt : “Voulez-vous vraiment que ce soit un référendum ou juste un spectacle de propagande déguisé ?”

Alors oui, 27 milliards, c’est beaucoup d’argent. Mais visiblement, ce n’est pas suffisant pour garantir un semblant d’équité. Et ça, ça ne coûte rien de le dire.

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Dysfonctionnements politiques en période de référendum au Gabon

« Qui côtoie les chiens, se lève avec des puces ». Alors que le Gabon s’apprête à franchir une nouvelle étape démocratique avec la campagne référendaire en cours, les jeux de pouvoir et les comportements douteux de certains acteurs politiques viennent jeter une ombre sur cette période décisive.

Une cohabitation imposée, fruit des héritages de l’ancien régime et du manque de renouvellement des pratiques, maintient le Parti Démocratique Gabonais (PDG) au cœur de plusieurs institutions publiques, suscitant une certaine frustration chez les Gabonais.

Depuis la prise de pouvoir par le CTRI (Comité de Transition pour la Restauration de l’Intégrité), nombreux étaient ceux qui espéraient un profond renouvellement des structures étatiques et une rupture avec les pratiques passées. Cependant, le choix de maintenir certains membres du PDG dans des postes stratégiques laisse perplexe. Cette situation ne résulte pas seulement d’un choix politique, mais semble davantage traduire une réticence à démanteler un réseau établi. Aujourd’hui, ce qui aurait pu être un tournant pour le pays s’apparente plus à une continuité teintée de familiarité pour les citoyens, qui observent une transition inachevée et une stagnation des institutions.

Une campagne référendaire au goût de déjà-vu

Avec le référendum en vue, la campagne du « Oui » orchestrée par le CTRI rappelle étrangement les anciennes méthodes. Les stratégies employées, telles que la distribution de t-shirts, les concerts de rue improvisés et la désinformation auprès des électeurs, semblent issues des livres de stratégie de l’ancien régime. L’esprit de manipulation, qui sous-entend que voter « Non » serait un acte d’opposition envers le CTRI ou qu’un vote favorable garantirait des projets d’infrastructures, alimente les doutes sur les intentions réelles des dirigeants. Plutôt qu’une campagne transparente, les citoyens sont confrontés à un jeu d’ombre et de confusion, où la politique de l’ambiguïté semble triompher.

Ces pratiques, que l’on croyait révolues, sont révélatrices d’un certain immobilisme politique. L’utilisation des ressources publiques pour mobiliser un soutien populaire au profit d’une campagne révèle une approche qui n’a que peu évolué. Cette scène politique opaque donne l’impression d’un retour en arrière, une résurgence d’un passé politique qui refuse de céder la place.

Un conflit d’intérêt au cœur du CTRI ?

Pourquoi le CTRI, censé être l’organe de transition, tolère-t-il ces pratiques de l’ancien régime ? Les décisions de laisser certains vétérans du PDG occuper des postes de coordination ne semblent pas être dues au hasard. Ces figures, bien connues des Gabonais, sont souvent associées à des réseaux financiers solides, un levier d’influence non négligeable en période électorale. Ce maintien, voire cette intégration de membres aux finances avantageuses, ouvre la voie à des soupçons : le CTRI serait-il réellement intéressé à promouvoir la transparence, ou joue-t-il lui aussi le jeu des alliances tacites ?

Cette période référendaire, au lieu d’unifier le pays vers un avenir démocratique, semble plutôt révéler un Gabon tiraillé entre des influences passées et une transition politique aux airs de continuité. Les Gabonais aspirent à une véritable rupture, une gouvernance intègre et une administration au service des citoyens, sans arrière-pensée électorale.

Un défi perdu pour la restauration de l’intégrité ?

Le CTRI a aujourd’hui l’opportunité de redresser la barre et de faire de ce référendum un modèle de probité et de transparence. Cela nécessiterait toutefois un abandon des comportements du passé, en écartant les pratiques de manipulation et en engageant une réelle réorganisation des structures politiques. Le Gabon a besoin d’un message clair : la période de transition ne doit pas être un simple remaniement de façade, mais un véritable tournant vers un renouveau politique.

Pourtant, certains alliés du 30 août 2023, qui devaient incarner ce changement, tiennent aujourd’hui plus du boulet que de l’envol libérateur, empêchant le pays de s’élever vers une vision partagée de prospérité et de stabilité. Cette transition, qui aurait pu être un envol vers une gouvernance exemplaire, semble davantage alourdie par les vestiges d’un système ancien.

Ce référendum aurait pu être l’occasion pour le CTRI de prouver son engagement en faveur de la transparence et de l’intégrité, en instaurant une campagne authentique, respectueuse de l’intelligence et de la liberté des électeurs. Mais, à ce stade, il est difficile de ne pas penser qu’il est déjà trop tard pour espérer un changement en profondeur.

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