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Le vagabondage sexuel, ce poison discret.

On ne le dit pas assez, mais beaucoup de foyers ne sont pas détruits par un manque d’amour. Ils le sont par l’accumulation de mauvaises habitudes prises pendant les années de célibat, puis importées sans filtre dans la vie de couple.

Prenons un exemple. Un homme, chef d’entreprise, marié, père de famille. Image publique impeccable. Mais dans les couloirs de son entreprise, il cumule les liaisons : avec la DRH, avec ses assistantes, parfois même avec des stagiaires. À chacune, il fait des promesses : promotion, stabilité, avenir, amour. Mais en réalité, il ne promet rien. Il utilise, puis écarte.
Et quand l’une tombe enceinte et vient frapper à la porte de la maison familiale, c’est tout l’édifice qui s’effondre.

Mais ce discours-là, on ne te l’a sans doute jamais tenu.
On t’a appris, au contraire, que “plus tu as de femmes, plus tu es un homme”.
On t’a fait croire qu’un homme respecté est celui qui “peut avoir toutes les femmes qu’il veut”. Et tu l’as cru. Parce que dans un certain monde, c’est vrai : le pouvoir donne accès aux femmes. Ou plutôt, il donne accès à des corps. Mais pas à l’amour. Pas au respect profond. Pas à la stabilité.

Alors tu as voulu “jouir de la vie”. Tu as expérimenté. Tu as profité. Mais à quel prix ? Combien de cœurs blessés ? Combien de foyers détruits ? Combien de mensonges empilés sous ton oreiller ?

Frère, jouir sans réfléchir, c’est facile.
Mais réfléchir avant de jouir, c’est ça, être adulte. Ce n’est pas s’infliger une souffrance. C’est éviter d’en créer pour les autres. Parce qu’au bout de tout ça, il y a souvent :

  • Une épouse qui doute d’elle-même
  • Un enfant qui découvre qu’il a des “demi-frères” au bureau de papa
  • Une jeune femme au chômage, enceinte, abandonnée
  • Une équipe démotivée, un climat malsain
  • Et toi… au milieu, fier de rien, vide de tout.

Le vagabondage sexuel n’est pas une liberté. C’est une fuite
Tu fuis l’intimité vraie. Tu fuis la vulnérabilité. Tu fuis l’effort de te contenir, de te tenir, de tenir parole. Mais plus tu montes, plus ta chute est bruyante. Et plus les dégâts sont profonds. Alors pose-toi. Pas pour être parfait. Mais pour être cohérent. Pas pour faire plaisir à la société. Mais pour ne pas finir esclave de ce qui est censé te servir

La virilité n’est pas dans la quantité. Elle est dans la clarté. Dans la maîtrise. Dans la responsabilité.

Je te dis tout

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Pourquoi tant de redoublements en 6e ?

Esdras est prof. Et pas de ceux qui survolent. Elle voit, elle vit, elle constate. Et elle a fini par dresser un constat simple, froid, mais lucide : en 6e, beaucoup redoublent. Beaucoup trop. Et les raisons sont souvent les mêmes. Pas les notes, pas le bulletin. Non, des causes plus profondes. Plus structurelles.

1. Parce qu’ils sont trop jeunes.
Dans ce pays, on confond précocité et performance. Il faut sauter des classes pour briller. Résultat : des enfants de 9, parfois 8 ans, atterrissent en 6e. Une classe censée être celle du passage, du changement, de l’entrée dans un autre monde scolaire. Mais ils n’ont ni l’âge, ni la maturité pour ce saut.

2. Parce qu’ils ne s’adaptent pas.
Le passage du primaire au secondaire, c’est brutal. Fini le maître ou la maîtresse unique qui guide et accompagne. Bonjour les dix profs différents, chacun avec sa méthode, ses exigences, ses évaluations. Bonjour la prise de notes, les cahiers à tenir à jour, les devoirs à noter soi-même, les stylos perdus toutes les deux heures. C’est trop. Trop pour des gamins de 10 ans balancés dans une jungle scolaire sans boussole.

3. Parce que les conditions sont déplorables.
Des salles bondées, des effectifs ingérables. Comment espérer une attention individualisée quand on parque 100 enfants dans une même classe ? Même un enseignant motivé ne peut pas faire de miracles avec une telle surcharge.

4. Parce que les parents lâchent trop vite.
Déposer l’enfant le matin à l’école ne suffit pas. Il faut vérifier les devoirs, relire les leçons, écouter ses doutes, l’aider à s’organiser. Le collège, surtout en 6e, demande un accompagnement rapproché. Beaucoup trop d’enfants sont livrés à eux-mêmes dans ce saut périlleux.

5. Parce qu’ils n’ont pas le niveau.
Triste à dire, mais certains n’ont pas les bases. Ils arrivent avec un “bon dossier”, sautent les classes au primaire, mais une fois en face des exigences du secondaire, tout s’effondre. Esdras raconte que certains ne savent même pas écrire leur nom en entier. Ce n’est plus un problème de pédagogie. C’est un mensonge institutionnalisé.

Alors oui, ils redoublent.
Mais ils ne redoublent pas parce qu’ils sont “nuls”.
Ils redoublent parce qu’on a failli. Collectivement. Famille, système, politiques publiques.
Et eux, ils paient.

Je te dis tout