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Quand la transparence fait défaut : Le Gabon et la culture du mystère

Peut-être que le petit nom du Gabon, c’est « Martin Mystère », mais on ne sait pas hein. Ici, tout semble être entouré de secret et de non-dits, comme si révéler des informations allait provoquer le chaos.

Cette culture du mystère, qu’on retrouve dans plusieurs secteurs, fait plus de mal que de bien, surtout dans des domaines aussi sensibles que la justice. Tout commence souvent en grande pompe avec des annonces d’enquêtes, mais ensuite, silence radio.

Au Gabon, il y a une tendance à mystifier les choses, à les cacher sous couvert de secret ou d’exclusivité. On entend souvent des phrases comme “ça c’est réservé à…” ou “ça doit être connu de…“. Cette culture du mystère et du silence, censée préserver la confidentialité, crée en réalité plus de confusion que de clarté. Ce manque de transparence finit par compliquer les processus et créer des situations d’injustice ou d’incompréhension, particulièrement dans des secteurs cruciaux comme la justice.

Prenons l’exemple de la justice. Lorsqu’une enquête débute, elle est souvent médiatisée, mais une fois les premières mesures annoncées, plus rien. Le cas de Michaela, par exemple, a suscité un tollé public et des mesures ont été prises, mais depuis, plus de nouvelles sur l’évolution du dossier. Une magistrate a récemment déclaré : « On ne fait pas du sensationnel », pour justifier cette absence de communication. Mais est-ce vraiment une raison valable ? Cette attitude contribue au flou et au manque de confiance envers le système judiciaire, car les citoyens restent dans l’ignorance.

Comparons cela avec l’affaire Diddy à New York. Malgré son statut de milliardaire, son affaire est traitée avec une transparence totale : les éléments sont disponibles sur le site de la police, et le procureur a même donné une conférence de presse. Si dans une ville de plus de 8 millions d’habitants, des détails aussi sensibles peuvent être partagés publiquement, pourquoi au Gabon, où la population est bien moindre, est-ce vu comme un danger de communiquer sur l’avancement des enquêtes ? Au lieu d’éviter le “sensationnel“, ce silence laisse la place à des spéculations et renforce les frustrations.

En dehors de la justice, le secteur de l’administration publique est un autre exemple où la culture du mystère règne. Prenons par exemple les nominations ou les changements dans les postes-clés. Souvent, on entend parler de réformes, de réorganisations ou de remaniements ministériels, mais les critères de sélection ou les raisons réelles de certains départs restent flous. Parfois, des hauts fonctionnaires disparaissent de la scène publique sans aucune explication, et les citoyens n’ont aucune idée de ce qui motive ces décisions. Cela nourrit la frustration et l’impression que tout est décidé dans l’ombre, sans rendre de comptes à ceux qui sont directement concernés : le peuple.

Un autre exemple concerne les projets d’infrastructures. Lorsqu’on annonce la construction de nouvelles routes ou de bâtiments publics, il y a souvent un grand battage médiatique lors du lancement. Mais après cela, le suivi devient opaque. Des projets se retrouvent abandonnés, les délais ne sont pas respectés, et aucune communication claire n’est faite sur les raisons des retards ou des blocages financiers. Cela laisse les citoyens dans le flou, se demandant pourquoi les choses n’avancent pas alors que des milliards sont dépensés.

Cette culture du secret se retrouve dans tous les domaines. L’Assemblée nationale en est un autre exemple frappant. Tout semble se dérouler entre une poignée de collaborateurs, d’anciens fidèles du régime PDG, des opposants à ABO qui sont maintenant devenus pro-OLIGUI, tout en essayant de ramener les mêmes pratiques qu’ils dénonçaient autrefois. Cela crée un climat où le manque de transparence entraîne des aberrations, comme ces “éléphants blancs“, ces projets ou décisions qui n’aboutissent jamais. 

Le cas d’Alexis Ndouna, retrouvé à la frontière après avoir échappé à des sanctions, illustre bien ce mélange d’opacité et de réticence à communiquer, qui finit par brouiller les cartes et discréditer des institutions qui devraient pourtant incarner la transparence et l’intégrité. Je vais même loin, vous avez tous entendu l’histoire selon laquelle Sylvia et Nourredine étaient dans une villa et non à la Prison ? C’est tout ça qui fait en sorte qu’on ne croit plus au pays la.

Mystifier les procédures ne fait que retarder les choses, ajouter à la confusion, et parfois, condamner les innocents ou laisser les coupables échapper à la justice. C’est un modèle de gouvernance qui étouffe la confiance et la vérité, non seulement dans la justice, mais dans d’autres secteurs vitaux du pays.

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De la révolte aux conforts du pouvoir

Il fut un temps, pas si lointain, où ils étaient là, ces vaillants opposants, levant la voix, brandissant le poing et clamant haut et fort leur amour pour le peuple. Ils dénonçaient tout, du clientélisme à la mauvaise gestion des ressources publiques, en passant par la sacralisation d’un système qu’ils qualifiaient de “corrompu jusqu’à la moelle”.

Aujourd’hui ? Eh bien, il semblerait que ces anciens révolutionnaires, à l’âme enflammée, se soient transformés en ce qu’ils critiquaient le plus : les nouveaux kounabélistes. Oui, mes amis, bienvenue dans l’ère des pro-CTRI/OLIGUI. Un peu comme si leurs rêves de changement s’étaient dissipés dès qu’ils ont franchi la porte d’un bureau climatisé.

Vous vous souvenez de leurs discours d’antan ? Ces longues diatribes sur la transparence, la justice sociale, la nécessité de remettre le peuple au centre des décisions ? On dirait bien que tout ça a disparu sous la pile de dossiers qui traînent sur leurs bureaux de Ministres, Sénateurs, Députés ou des Directeurs de Cabinet. À croire qu’ils n’étaient pas vraiment là pour le peuple, mais plutôt pour voir ce que ça faisait, être khalife à la place du khalife. Eh oui, quand on regarde de plus près, on réalise que leurs véritables ambitions n’étaient pas de changer le système pour le mieux, mais de s’y installer confortablement.

Mais parlons franchement : ces gens-là n’enviaient pas tant la fin des privilèges que la chance de les vivre eux-mêmes. En fait, tout porte à croire que lorsqu’ils dénonçaient la “gabegie financière” et le “népotisme“, c’était plus une frustration de ne pas être dans le cercle des bénéficiaires qu’une réelle volonté de changer les choses. Parce qu’aujourd’hui, ils n’ont pas honte de s’asseoir à la même table que ceux qu’ils fustigeaient hier, et de savourer ces mêmes privilèges. Peut-être qu’à l’époque, la colère de ne pas avoir de véhicule de fonction ou de voyage en première classe les rendait plus bruyants que vraiment engagés, hein.

Alors, maintenant qu’ils ont changé de camp, ils défendent bec et ongles ce qu’ils attaquaient autrefois. Et si on les critique ? Là, ils ressortent un vieux discours, celui qu’on a entendu mille fois sous le règne d’Ali Bongo : “Il faut laisser le temps au gouvernement de travailler, vous ne voyez pas que les choses changent ?” Ah, d’accord. Mais, à l’époque, eux, ils n’avaient pas ce genre de patience, hein. Non, ils étaient dans les rues, en train de crier “On veut des résultats maintenant ! Ibubu Dégage“. Aujourd’hui, les rôles sont inversés, et ce sont eux qui demandent du temps. Comme quoi, la roue tourne… mais pas toujours dans le sens qu’on espérait.

Et on ne peut pas parler de cette transformation sans aborder la nouvelle mode : être pro-CTRI/OLIGUI. Hier, ils dénonçaient la mainmise d’un seul homme sur le pouvoir, aujourd’hui, ils défendent corps et âme un autre homme, parce que, tu sais, cette fois, “c’est différent“. Ce n’est plus la dictature, non, non, c’est la restauration de l’État. Vous n’aidez même pas le pauvre monsieur sincèrement. On aurait aimé croire à ce changement d’idéologie, mais à voir comment ils se sont si rapidement adaptés aux fauteuils en cuiiiiiiir, il y a de quoi se poser des questions.

Ce qui est encore plus fascinant dans toute cette histoire, c’est à quel point ils sont devenus sourds à la critique. Autrefois, ils disaient que la critique était nécessaire, qu’elle permettait d’améliorer les choses. Aujourd’hui, on ne peut plus dire un mot sur eux sans être accusé de “travailler contre la transition“. Ah, vraiment ? Parce que lorsque c’était eux qui étaient dans l’opposition, toutes les critiques étaient bonnes à prendre ? On dirait qu’on a droit à deux poids, deux mesures dans ce nouveau Gabon, hein.

La réalité est simple : pour beaucoup, la lutte n’a jamais été une question de principes ou de valeurs. C’était juste une envie d’être celui qui tient le bâton du commandement. Il n’y avait pas de réelle vision pour le changement, juste un désir de remplacer l’ancien occupant du trône. Ils voulaient être khalife à la place du khalife, et maintenant qu’ils le sont, ne vous attendez pas à des miracles. Ce qui les motivait, ce n’était pas le désir de réformer le système, mais plutôt celui d’en être les nouveaux bénéficiaires.

En fin de compte, que reste-t-il de ces fameux idéaux qu’ils prônaient si fièrement hier ? Pas grand-chose, semble-t-il. Mais attention, ne dites pas ça trop fort. Parce que si vous osez les critiquer aujourd’hui, vous risquez de finir avec une étiquette d’ennemi de la transition“, de “saboteur“, ou même de “nostalgique du régime précédent”. Ironie du sort, ces mêmes étiquettes qu’ils dénonçaient hier, ils les utilisent maintenant pour se protéger.

Alors oui, les combats d’hier semblent bien loin. Tout ce qu’il reste, c’est un groupe de gens bien installés, qui profitent des avantages qu’ils ont tant critiqués. Mais au fond, peut-être que ce n’était jamais vraiment une question de combats. Peut-être que, depuis le début, ils ne voulaient qu’une chose : être là où ils sont aujourd’hui. Et pour le peuple ? Eh bien… on verra ça plus tard, hein.

Et puis, on ne peut pas trop leur en vouloir, après tout. Peut-être qu’à leur place, on aurait fait pareil. Ou peut-être pas. Mais c’est quand même un peu décevant de voir le cerveau migrer lentement mais sûrement vers l’estomac, là où les idéaux ont été remplacés par des privilèges et des plats bien garnis. On espérait des réformes, et on se retrouve avec des ventres pleins. Triste histoire, non ?

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EmploiGabon

Ces nouveaux “contrats” : les stages interminables et les emplois précaires

Le marché du travail est cet endroit où se rencontre la demande effectuée par les employeurs qui recherchent des compétences et de la force de travail, et l’offre disponible auprès des chercheurs d’emploi.

Aujourd’hui, le contexte économique difficile & l’inadéquation formation-emploi rendent ce marché totalement déséquilibré. C’est un fait. 

Mais à mon sens cela n’excuse pas totalement le comportement véreux des entreprises et des employeurs. Aujourd’hui dans notre pays le Gabon, des entreprises proposent à des personnes compétentes et expérimentées des stages à peine rémunérés au SMIG d’une durée de 6 à 18 mois, ou encore des prestations rémunérées au SMIG sans perspective d’évolution de carrière ni de salaire

Mais les plus pernicieux dans cette situation restent les entreprises qui passent par des sociétés d’intérim. Ces dernières proposant des contrats de prestations renouvelable chaque mois et souvent sans assurance maladie ni congés payés.

On peut nous dire quelle est l’utilité de ces sociétés d’intérim ? Et pourquoi pullulent-elles en ce moment ?

Ces phénomènes qui gangrènent le marché de l’emploi gabonais sont la cause principale de la précarité chez les jeunes adultes qui aujourd’hui n’arrivent pas à se prendre en charge à 100%. Ils sont sujets à l’endettement, à la mendicité et pire font face au stress quotidien et à une dépression sans nom.

Cet article décrit les faits et situations actuelles dans le marché du travail gabonais mais de nombreuses questions se posent : 

  • Quelle politique réelle est mise en place pour diminuer le déséquilibre entre « offreurs » et « demandeurs » ?
  • Les politiques publiques en termes d’emploi ne devraient-elles pas s’associer à l’éducation nationale et à l’enseignement supérieur pour trouver des solutions concrètes ?
  • Quid d’une politique de réorientation professionnelle facile ?

– Miss Ka

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ÉducationGabonOpinion

Esdras Épiphanie : Une plume brillante, un cœur passionné, et… des goûts culinaires douteux 😒

Esdras Épiphanie aurait pu être journaliste. D’ailleurs, elle l’a été, et avec brio ! Ses articles étaient applaudis, sa plume inimitable, et ses mots ont la douceur d’un baume sur des vérités parfois amères. Mais voilà, ce n’était pas sa mission. Éducation

Son cœur appartenait à une salle de classe, à des élèves avides de connaissances et de découvertes. Quitter la France pour s’installer au Gabon, suivre cette vocation d’enseigner, c’était pour elle plus qu’un simple choix professionnel : c’était un appel.

On peut dire que la salle de classe est son royaume, un endroit où l’histoire prend vie, et où les élèves découvrent que le passé a bien plus de saveur que certains plats qu’elle a encore du mal à apprécier ! Mais ne lui demandez surtout pas de danser, car même le plus patient des instructeurs de danse renoncerait face à son “mal du rythme” légendaire. Vous la verrez se déhancher comme une feuille au vent un soir de tempête… mais ce qu’elle manque en coordination, elle le compense largement avec son enthousiasme.

Passons aux choses sérieuses. Derrière son sourire jovial et son accent français légèrement arrondi par le soleil gabonais, se cache une profonde tristesse face à l’état de l’éducation dans ce pays qu’elle aime tant. Depuis qu’elle enseigne ici, Esdras a constaté ce que beaucoup d’entre nous savent, mais ne disent pas assez fort : l’éducation nationale est dans un état de délabrement qui fait froid dans le dos.

Cela fait plus de 30 ans que l’État fait semblant de s’en soucier. Certes, on nous sert bien des inaugurations pompeuses de temps en temps, où les ministres coupent des rubans avec le sourire, mais la réalité est tout autre. Les classes sont surpeuplées. Des enfants entassés à trois ou quatre sur un banc, dans des salles où l’air manque et où les bulletins d’évaluation affichent des trous béants – deux ou trois matières parfois simplement “oubliées”. Ce sont des générations entières qu’on laisse dériver, tandis que nos dirigeants, eux, placent leurs enfants dans des écoles privées bien loin de ces réalités.

Esdras pourrait se contenter d’enseigner dans ces écoles privées. Mais non, elle reste fidèle à son rêve : former, éveiller, éduquer dans les conditions les plus difficiles, là où l’impact est le plus nécessaire. Ce n’est pas facile. Entre le manque de matériel, l’absence de soutien institutionnel, et les classes bondées, il y a de quoi perdre patience. Mais Esdras persévère, car elle croit que, malgré tout, un avenir meilleur est possible. Elle a choisi de se battre pour l’éducation de nos enfants, et pour cela, on ne peut que la saluer.

Alors, oui, elle ne sait pas danser, et non, elle ne valide pas toujours de bons artistes” comme il se doit. Mais qu’importe ! Ce qui compte, c’est son dévouement sans faille à l’enseignement et à l’avenir de nos enfants. Si seulement nos gouvernants pouvaient en dire autant…

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Quand défendre la famille au pouvoir devient une mission sacrée : les nouveaux kounabélistes ?

Sur internet ces derniers temps, on a une nouvelle catégorie de militants (sous l’ère CTRI hein) : les défenseurs de proches au pouvoir. Les gens refusent qu’on critique leurs tontons, tantines, cousins, ou amis parce qu’ils occupent des postes de responsabilité. Mais soyons sérieux, quand tu choisis de gérer la chose publique, tu signes aussi pour la critique. Ministre, sénateur, député ou conseiller, ce n’est plus une affaire de “c’est mon oncle, il est gentil”, c’est une affaire de résultats pour le pays.

Vous gérez les affaires publiques, donc oui, on va parler de vous. On ne va pas s’attaquer à vos physiques (sauf si vous y tenez hein), mais quand c’est mal fait, on va le dire. C’est ça la démocratie. Bien sûr, on comprend que ça pique un peu quand on critique quelqu’un de proche, surtout si c’est sur des sujets personnels. Si quelqu’un se met à commenter le tour de taille de votre parent ou ses cheveux, là, on peut comprendre que ça chauffe. Mais quand il s’agit de sa gestion, ses décisions ou ses manquements publics, il faut bien accepter que les gens aient leur mot à dire. Reprocher aux gens de critiquer un ministre parce que vous étiez voisins à Mindoubé ou qu’il vous a payé un verre au maquis du pivot, ce n’est pas un argument. On ne va pas arrêter de parler parce que c’est votre oncle ! ON S’EN FOUT DE ÇA.

Vous êtes libres de défendre vos proches hein, on ne va pas se battre pour ça. Mais à un moment donné, regardez-vous dans le miroir et demandez-vous si vous ne devenez pas une photocopie de ces mêmes PDGistes que vous insultiez il y a quelques années. Vous les traitiez de “KOUNABÉLISTES” parce qu’ils étaient prêts à tout avaler sans broncher, pourvu qu’Ali reste au pouvoir. 

Aujourd’hui, vous faites pareil, mais c’est pour vos propres proches. Vous défendez bec et ongles des gens qui ont une obligation de résultats envers le peuple. Vous vous souvenez quand vous disiez “y’a les routes qui manquent, l’eau et l’électricité qui sautent” ? Eh bien, maintenant que c’est votre cousin qui est responsable, c’est maintenant la faute du peuple, c’est ça ?!

Soyons clairs : si vos proches sont critiqués pour leur gestion, vous ne pouvez pas demander aux gens de se taire. Ce n’est pas une affaire personnelle, c’est une affaire publique. Ils ont pris des engagements en entrant dans ces postes, et les citoyens ont le droit de demander des comptes. Alors non, on ne va pas empêcher votre défense de famille, mais à force de tout justifier, vous devenez exactement ce que vous détestiez. Même si vous refusez de le reconnaître, sachez que vous êtes des KOUNABÉLISTES 2.0 ! Oui, c’est ça votre nouveau statut. Vous avez échangé la vérité contre l’allégeance aveugle, et maintenant vous passez vos journées à défendre l’indéfendable.

Mais bon, continuez à être les gardiens du temple familial, à défendre bec et ongles vos proches au pouvoir, comme si leur succès ou leur échec étaient vos affaires personnelles. Ce qui est sûr, c’est que nous, on ne va pas se fatiguer. Le Gabon ne peut pas devenir la propriété privée d’une poignée de familles ou d’amis bien placés. Ce pays appartient à tous les Gabonais, pas juste à ceux qui ont un parent dans un bureau climatisé.

Nous, on va continuer à critiquer quand ça ne va pas, à poser les vraies (ou fausses) questions, à exiger des comptes. Parce qu’au final, les ministres, députés, conseillers, tous ces gestionnaires des affaires publiques, ne travaillent pas pour leur cercle d’amis ou de proches, mais pour la nation. Et si vous ne comprenez pas cela, si vous continuez à les défendre aveuglément en ignorant leurs manquements, vous contribuez à maintenir ce système dysfonctionnel qui nous bloque tous.

Alors oui, défendez vos parents, c’est votre droit. Mais sachez qu’à chaque excuse que vous trouvez, à chaque critique que vous balayez d’un revers de main, vous ne faites que renforcer ce que vous détestiez il y a quelques années : un système fermé, opaque, où ceux qui critiquent deviennent des ennemis, et où ceux qui posent des questions gênent. 

Mais nous, on ne se taira pas. Parce que le Gabon, c’est notre affaire à tous. Et si vous refusez d’accepter la critique, peut-être que le problème n’est pas tant dans la critique elle-même, mais dans la façon dont vous défendez un système qui, au fond, ne fait pas beaucoup mieux que celui que vous prétendiez vouloir changer.

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Tom Sawyer au Gabon : Un Paradis pour les Farceurs

Tom Sawyer, le célèbre garçon espiègle de Saint-Pétersbourg, Missouri, aurait-il pu imaginer qu’un jour il trouverait un terrain de jeu encore plus vaste pour ses aventures ? Si Mark Twain avait décidé de le transporter dans le futur, il aurait peut-être choisi le Gabon !

Tom Sawyer au Gabon : Un Paradis pour les Farceurs

Imaginez la scène : Tom débarque à Libreville, un carnet à la main, prêt à documenter ses nouvelles escapades. Il ne lui faut pas longtemps pour comprendre que le système éducatif gabonais est une véritable mine d’or pour les amateurs de farces et d’aventures.

En effet, chaque problème du système éducatif gabonais représentait pour Tom une nouvelle opportunité de s’amuser. “Effectifs immenses dans les salles” ? Pour lui, c’était l’occasion rêvée d’organiser des batailles de papier, de lancer des messages codés et de semer le chaos organisé. Avec autant d’élèves, personne ne remarquerait jamais qu’il n’écoutait pas le cours !

Mais ce n’était pas tout. Le manque d’enseignants dans des matières importantes était une aubaine pour Tom. Il pourrait passer ses journées à discuter avec ses amis, à explorer les environs de l’école ou à inventer de nouvelles histoires. Et si jamais un inspecteur venait à passer, il pourrait toujours prétendre être en train d’étudier en autonomie !

De plus, les enseignants, souvent non formés aux nouvelles méthodes pédagogiques, offraient à Tom l’opportunité de devenir le professeur le plus populaire de l’école. Il pourrait enseigner aux autres élèves ses propres méthodes d’apprentissage, basées sur l’expérience et l’imagination.

Les changements fréquents de manuels scolaires étaient une autre source de réjouissance pour Tom. Une semaine avant la rentrée scolaire, l’annonce du changement des manuels de 6e et 5e était une catastrophe pour les élèves, mais une aubaine pour lui ! Il pourrait profiter de cette confusion pour ne pas faire ses devoirs et inventer toutes sortes d’excuses.

Enfin, le fait que les classes d’examens soient privilégiées au détriment des autres était une aubaine pour Tom, qui n’a jamais été un grand fan des examens. Il pourrait passer tout son temps à explorer les classes délaissées, à construire des forts et à organiser des expéditions secrètes.

Pour Tom, le taux de redoublement et de décrochage scolaire était la preuve que le système éducatif gabonais était complètement dépassé. Il pourrait devenir le porte-parole des élèves et organiser des grèves de l’école pour réclamer des changements.

Imaginez Tom, assis à son bureau, en train d’écrire dans son journal : “Le Gabon est le paradis des farceurs. Ici, l’école est plus une aventure qu’un devoir. Je crois que je vais rester ici un bon moment !”

Et la ministre de l’éducation nationale, elle, serait représentée comme le personnage de Jeff Thatcher, toujours en train de chercher des moyens de compliquer la vie des élèves. Mais Tom, avec son esprit malin et sa soif d’aventure, serait toujours là pour déjouer ses plans et semer la pagaille.

Cette histoire, bien sûr, est une exagération humoristique. Mais elle met en lumière les problèmes réels du système éducatif gabonais. Tom Sawyer, avec son regard d’enfant espiègle, nous rappelle que l’école devrait être un lieu de découverte, d’épanouissement et de plaisir, et non un lieu de stress et de frustration.

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Lycée Blaise Pascal : Quand déposer ses enfants devient une affaire nationale sur l’axe Camp de Gaulle-Rond-point Charbonnages !

Ah, le fameux axe Camp de Gaulle-Rond-point Charbonnages ! En temps normal, il est déjà assez compliqué à emprunter. Mais dès qu’il est 7h du matin ou 16h30, on dirait que cet axe est devenu la propriété privée du Lycée Blaise Pascal.

Tu passes par là à ces heures-là ? C’est simple : patience, zenitude, et surtout, prépare-toi à te retrouver coincé dans un embouteillage qui n’a rien à envier aux heures de pointe de New York. La cause ? Les parents d’élèves qui viennent déposer ou récupérer leurs petits génies. Eh oui, apparemment, la voie publique est aussi leur parking.

Les parents d’élèves, nouveaux “gendarmes” de la route ?

On dirait bien que sur cette portion de route, les feux de signalisation et les panneaux de priorité ont été remplacés par les clignotants des voitures garées en vrac. Ils se garent en mode “ça va aller” et “je reviens tout de suite“, sans se soucier des pauvres automobilistes qui, eux, doivent continuer leur chemin vers d’autres destinations.

Les voitures se mettent en double file, en triple file parfois (soyons créatifs !), bloquant tout le monde, sans que personne ne semble trouver ça problématique. Mais qui pourrait les blâmer ? Après tout, ils ne font que déposer leurs enfants dans un établissement très prestigieux, n’est-ce pas ? Peut-être même que cet axe leur appartient en partie, qui sait ?

Le stress des automobilistes : « Qui a signé ça ? »

Si tu es un usager lambda qui emprunte cet axe par obligation, bon courage ! En plein embouteillage, tu te demandes sûrement : « Mais, qui a signé ça ? » Tu pourrais penser qu’il y a une intervention des autorités pour réguler tout ça, mais non, chacun fait ce qu’il veut. On croirait que l’axe Camp de Gaulle-Rond-point Charbonnages est devenu une annexe de l’établissement, avec ses propres règles de circulation… ou plutôt l’absence totale de règles !

Et si tu te plains un peu trop, attention ! Tu pourrais bien être regardé de travers. Parce que visiblement, ce n’est pas toi qui as l’urgence de déposer un enfant à l’école. Ton retard au travail ? Tes rendez-vous manqués ? Ça peut attendre. L’essentiel, c’est que Kevin et Marie-Sophie arrivent à l’heure en cours de maths.

Les solutions ? Peut-être un parking VIP pour les parents

Certains automobilistes proposent des solutions (histoire d’arrêter de souffrir). Pourquoi ne pas construire un “parking VIP” spécial parents d’élèves ? Peut-être même avec un service de voiturier ! Ainsi, on libère la route pour les autres usagers. Sinon, peut-être qu’un petit effort de la part des responsables administratifs du lycée et des autorités locales pour réguler tout ce trafic pourrait sauver des vies… ou au moins sauver la patience des automobilistes.

En attendant, bon courage !

Alors, que faire ? Si vous devez passer par là le matin ou l’après-midi, préparez-vous mentalement. C’est devenu un incontournable du quotidien : comme boire un bon verre d’eau, sauf que là, c’est un embouteillage que vous devez avaler !

Espérons qu’un jour, quelqu’un quelque part aura l’idée lumineuse de résoudre ce problème. Mais en attendant, chers automobilistes, sortez votre meilleure playlist et votre dose de patience. Parce que, visiblement, cet axe appartient encore (et toujours) aux parents du Lycée Blaise Pascal.

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Chronique d’un Gabonais au chômage : VIVE SOBRAGA

Il est 13h, le soleil tape fort à Libreville, mais ce n’est pas la chaleur qui pèse le plus. C’est le poids du chômage, cette espèce de mal silencieux qui étouffe les ambitions et rend les jours longs et vides.

Encore un jour sans appel. Encore un jour où le téléphone ne sonne pas pour annoncer cette opportunité tant attendue. Alors, on fait ce qu’on sait faire de mieux : s’occuper l’esprit avec ce qui ne manque jamais, même quand les poches sont vides… une bonne bière fraîche.

Oui, on est “nguémbé, sans un sou, fauchés comme des rats. Mais mystère de la vie gabonaise, on a toujours les moyens de prendre un pot, une dernière pour la route en fin de journée. C’est comme si, dans l’équation du chômage, il y avait toujours un budget secret, réservé à la bière. On peut galérer à payer le loyer, sauter des repas, mais la bière, elle, est inamovible.

Toujours là. Toujours présente. Et comment ne pas la remercier, cette bière salvatrice, fidèle compagnon de l’inactivité imposée ? VIVE SOBRAGA, hein ! Les promotions n’arrangent rien. À chaque fois qu’on se dit “je vais lever le pied”, Sobraga arrive avec ses offres : « 3 bières à kolo, la formule » « Festival de la bière avec des prix hors du commun », et la tentation devient irrésistible.

Le chômage nous fait tourner en rond, et la bière devient la béquille, la pause dans ce cercle infernal d’attente et de promesses non tenues. On se dit qu’on s’en sortira, que cette dépendance n’est que temporaire. “J’arrêterai de boire quand j’aurai trouvé un boulot“, on se rassure ainsi, tout en levant une autre bouteille.

Le pire, c’est qu’on sait. On sait que ce n’est pas la meilleure solution. On sait que cette bière qu’on boit chaque soir avec les amis du quartier ne règle rien. Mais la vérité est que c’est devenu une habitude. Une fuite douce, un refuge collectif. Parce qu’en réalité, cette bière, c’est le seul luxe que beaucoup d’entre nous peuvent encore s’offrir.

Et si demain, Sobraga devait fermer ses portes, c’est probablement là qu’on se lèverait pour protester. Pas quand le chômage frappe, pas quand les factures s’accumulent ou que les promesses d’emploi ne se réalisent jamais. Non, c’est à la fermeture des brasseries qu’on sortirait dans les rues. Parce que, bizarrement, tant que la bière coule, on arrive à oublier le reste. Le chômage ? Oh, ça va s’arranger.

Voilà ce qu’on se dit, au fond du verre. Mais la réalité, c’est qu’entre les promotions de Sobraga et les difficultés du marché de l’emploi, on devient doucement mais sûrement des alcooliques fonctionnels. On se ment à nous-mêmes, croyant qu’on maîtrise la situation. “Je vais arrêter quand ça ira mieux”, on se le répète.

Mais ça, c’est juste un mensonge pour survivre à la dureté du quotidien. Parce que tant qu’on sera dans cette situation, tant que le travail restera un mirage, la bière, elle, restera une certitude. Et c’est bien là le problème. VIVE SOBRAGA, hein…

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Népotisme et piston : c’est mauvais jusqu’au jour où ou c’est toi qui en bénéficies

On dit souvent que le développement d’un pays passe d’abord par la mentalité de sa population. Où voudriez-vous qu’on aille lorsque cette dernière est déjà matrixée ou a banalisé certains actes ?

On aime critiquer le népotisme et le piston sur les réseaux sociaux mais personne ne refusera une nomination si son père est au pouvoir, personne ne refusera d’être pistonné pour un poste à responsabilité dans une entreprise et je suis sûr que parmi les lecteurs, si quelqu’un était appelé à former une équipe, il ferait d’abord appel à des proches et personnes de confiance avant de choisir au mérite.

Maintenant que le décor est planté, j’aimerais surtout partager mon ressenti après que le Président de CESE ait nommé tout son village. J’ai constaté que les gens faisaient juste des comparaisons du genre “Quand c’était Ndong Sima ceci, quand c’était Chambrier cela” et on m’a ressorti le fameux “Si c’était toi tu allais faire pareil, arrête de mentir”.

Je vais être honnête avec vous, si j’ai une nomination et je suis appelé à former mon cabinet, je ne vais faire appel à une agence de placement de personnel, je vais bien fouiller dans mon répertoire, relancer un frangin, qui cherchait le travail, puis je verrai du côté de la famille et une fois entouré de mes proches je vais chercher certains profils et je mettrai ma main au feu que toi, oui, TOI QUI EST TRAIN DE LIRE, tu feras pareil. Tes parents sont-ils plus méritants ? Peut-être pas mais certains ont le profil.

Du coup, qu’est ce qui est choquant ? Qu’une personne préfère d’abord fouiller dans son entourage ou parce que ce n’est juste pas vous qu’on a appelé ? Parce qu’en vérité, derrière les dénonciations de népotisme, il y’a des douloureux pro max.

J’ai l’impression que nombreux ne dénoncent népotisme et piston que parce qu’ils n’en bénéficient guère, ils sont triés de partout.

Votre combat est-il noble ou intéressé ?

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GabonOpinion

Ton indifférence face à la violence n’est pas une solution

Je comprends que chacun a son vécu, et je ne veux pas minimiser ton expérience. Tu as grandi dans un environnement où la violence était banale, une triste réalité pour beaucoup d’entre nous dans certains quartiers. Mais je t’écris pour te dire que ce que tu as vécu ne doit pas définir ta réaction aux atrocités que nous voyons aujourd’hui.

Quand tu dis que tu restes indifférent face à des actes de violence, comme un homme qui frappe sa femme ou un parent qui maltraite son enfant, parce que « tu as déjà vu ça », tu dois réaliser que cette indifférence, c’est aussi une part du problème. 

Tu vois, les gens qui s’indignent sur les réseaux sociaux, ce n’est pas juste pour faire du bruit. Ils veulent du changement. Ces discussions, même si parfois elles paraissent futiles, sont souvent à l’origine de réelles mobilisations, d’enquêtes, et même de procès. Tu as entendu parler de ces grandes causes qui ont débuté sur Twitter, n’est-ce pas ? Des dénonciations qui ont amené des coupables devant les tribunaux. C’est ça le pouvoir de la voix collective. Si on reste tous dans nos coins en se disant « ce n’est pas mon problème », eh bien, rien ne changera jamais. 

Dire que « quand un homme bat sa femme, ça ne te fait rien » ou que quand un parent maltraite son enfant, tu trouves ça normal, ce n’est pas juste une opinion. C’est dangereux. C’est toi qui choisis de fermer les yeux sur quelque chose d’injuste, alors que tu sais très bien, au fond de toi, que ça ne devrait pas arriver. Parce que, mani, si on attend que la violence frappe nos proches pour se sentir concernés, alors il sera trop tard.

La guerre en Irak dure depuis des années, mais ceux qui y vivent continuent de vouloir que ça s’arrête. Ils ne disent pas que c’est devenu normal juste parce qu’ils y sont habitués. Nous ne devons jamais nous résigner face à la violence ou à l’injustice.

Alors frangin, je t’invite à réfléchir à une chose : ton silence ne te protège pas. Ça ne protège pas non plus les victimes. Et en vérité, ça ne fait que renforcer les injustices. Nous avons tous le devoir de réagir, même quand cela ne nous touche pas directement. Parce que ce que tu juges comme normal aujourd’hui pourrait affecter quelqu’un que tu aimes demain.

Être insensible à la douleur des autres ne rend pas la société plus forte, bien au contraire, ça nous affaiblit tous. Ensemble, en prenant position, on peut changer les choses.

J’espère que ce message atteint le cœur de la personne, et qu’elle prendra le temps de réfléchir à la gravité de son indifférence. Si tu ne veux pas aussi, je m’en fous.

Je te dis tout