Étiquette : opinion

EmploiEntrepreneuriatFemmesGabonOpinion

Femme au foyer ou pas, il faut travailler !

Travailler ce n’est pas seulement aller dans un bureau ou être directrice quelque part. Travailler c’est vendre, entreprendre, se débrouiller pour pouvoir s’en sortir.

Pourquoi le Féminisme encourage les femmes à travailler ? Ou même pourquoi moi je recommanderai toujours à mes sœurs, amies de travailler ?

1/ Un être humain a besoin de vie sociale, d’accomplir des choses, de mettre son énergie et sa passion dans quelque chose de rentable. Je ne doute pas du fait que pour certaines, être femme au foyer c’est un accomplissement pour elles, mais je dis juste que avoir une vie sociale, des collègues, des amis, prendre un verre avec des potes le soir, tout ça contribue à l’épanouissement d’un être humain.
Sauf que beaucoup de femmes en couple ou mariées ne sont plus des humains à part entière mais juste des épouses et mères.

2/ C’est dangereux de dépendre financièrement de quelqu’un. On a vu, on a entendu et même vécu ces histoires dans lesquelles les femmes ont choisi d’être femmes au foyer et, à la mort du mari, se sont retrouvées à pleurer car au final il fallait assumer toutes les charges seules sans travail.
Le travail sécurise la femme, il permet de lui garantir une porte de sortie également en cas de mariage abusif.
Si tu as 0f et que la personne qui te traumatise est aussi ta source de revenu, c’est très dur de sortir de là.

Bref, je vous vois venir avec vos « Arrêtez d’imposer, chacun fait ce qu’il veut. »
Je n’impose pas, je donne mon avis : cherchez l’argent, laissez d’abord les hommes, construisez-vous, soyez des femmes accomplies.
Vous passez votre temps à mettre votre énergie sur vos enfants, et quand ils grandissent vous attendez d’eux qu’ils mettent la même énergie sur vous.
Au final vous êtes déçues et les traitez d’égoïstes. Non, ils veulent juste faire le choix que vous n’avez pas su faire.

Je te dis tout

GabonOpinion

Le patriarcat flingue tout le monde. Point final.

On croit souvent que le patriarcat ne nuit qu’aux femmes. Que ses chaînes ne ligotent que celles qu’il relègue à des rôles d’appoint, de silence ou de dévouement. Mais détrompez-vous : ce système pourri jusqu’à l’os est l’ennemi de tous. Et quand je dis “tous”, j’inclus les hommes.

Qui peut sincèrement être heureux à l’idée de porter toute une vie sur ses épaules simplement parce qu’il est né avec un pénis ? Qui peut se réjouir de devoir se montrer fort, stable, riche, protecteur, performant, sans avoir le droit à l’erreur ni à la faiblesse ? Qui a décrété qu’un homme sans argent n’est rien, qu’il n’a pas voix au chapitre, pas de valeur, pas même le droit à l’amour ou à l’écoute ?

Le patriarcat, ce n’est pas juste un système de domination : c’est aussi une prison émotionnelle et sociale.

Regardez les chiffres. On parle souvent des violences que subissent les femmes (et à raison), mais on oublie de dire que les hommes aussi souffrent. Et souvent en silence. Le taux de suicide des hommes dans la quarantaine est terrifiant. Pourquoi ? Parce qu’à cet âge, on est censé avoir “réussi”, être “installé”, avoir “construit quelque chose”. Et quand ce n’est pas le cas ? On est moqué, jugé, ignoré. Même par soi-même.

Le patriarcat pousse à la performance constante, à la virilité toxique, à l’effacement des émotions. Il étouffe. Il tue.

Et le pire, c’est que beaucoup d’hommes n’ont jamais voulu de ce système. Il a été bâti par d’autres, bien avant nous. Et les générations actuelles ? Elles subissent. Elles tentent de se débattre, parfois maladroitement, parfois courageusement, mais elles n’ont pas inventé la machine infernale.

Le patriarcat n’est pas une règle naturelle. C’est une construction sociale. Alors arrêtons de perpétuer ces injonctions absurdes. Être un homme ne devrait pas être synonyme de sacrifice silencieux. Être une femme ne devrait pas rimer avec soumission ou suradaptation. Chacun doit pouvoir choisir son chemin, sans être enfermé dans des rôles assignés à la naissance.

Ce n’est pas une guerre des sexes. C’est une lutte contre un système d’oppression qui se cache derrière des traditions, des proverbes, des “c’est comme ça”, et qui ne profite à personne.

Ce que nous avons entre les jambes ne devrait jamais définir ce que nous avons dans le cœur, ni ce que nous faisons de nos vies.

Il est temps de vivre autrement.

Je te dis tout

GabonOpinion

Entrepreneuriat au Gabon : cette folie qu’on appelle rêve

Depuis des années, on nous vend l’entrepreneuriat comme la solution miracle. L’outil d’autonomie ultime. Le raccourci vers la liberté, la clé du développement. Et on ne va pas se mentir, certains sont effectivement devenus “CEO” du jour au lendemain, dès qu’ils ont commencé à vendre des babouches, des crèmes éclaircissantes ou des jus detox sur Instagram.

Mais au-delà de cette vitrine marketing, il y a une vérité moins glamour qu’on cache trop souvent : l’entrepreneuriat demande du cardio. Du vrai. Du lourd. Et parfois, ça te rend fou.

Parce qu’entreprendre au Gabon, ce n’est pas juste avoir une idée et foncer. C’est jongler entre mille obstacles pendant que tout le monde s’attend à ce que tu réussisses vite, bien, sans faillir.

Pendant que dans d’autres pays on accorde des exonérations, des aides, du répit pour te laisser le temps de comprendre ton marché, de stabiliser ta trésorerie et de construire quelque chose de viable, ici, dès que l’ANPI t’a remis ta fiche circuit, tu deviens une vache à traire. Et tout le monde veut son seau de lait.

La mairie te taxe, la DGCCRF te visite comme si tu cachais des armes, les impôts t’alignent comme si tu gérais une multinationale. Même si tu n’as encore rien vendu, on t’explique que “c’est la procédure”. Et comme beaucoup ne connaissent pas leurs droits, ou n’ont pas de piston pour se défendre, tu peux te retrouver à fermer boutique ou à encaisser des amendes qui dépassent ton chiffre d’affaires.

Mais l’administration, ce n’est que le premier boss du jeu.
Viennent ensuite les clients.
Certains impolis, d’autres condescendants. Beaucoup pensent que consommer chez toi, c’est te faire une faveur. Que tu leur es redevable, et que tu dois presque t’excuser d’oser leur vendre un service. Parce que oui, ici, on a mal interprété l’expression “le client est roi”. On pense qu’elle donne droit au mépris, à la familiarité, au rabais systématique. Sauf que non. Un entrepreneur n’est pas ton larbin. Beaucoup sont diplômés, formés, passionnés. Ils ont fait un choix de cœur ou de raison. Ils méritent le respect, pas la condescendance.

Et puis il y a les saboteurs.
Ceux qui te mettent des bâtons dans les roues non pas parce que tu fais mal, mais parce que tu fais bien. Parce que tu proposes une solution simple, accessible, innovante. Et comme eux ont prospéré en embrouillant les gens, ta clarté les dérange. Alors on cherche un vice de forme, un manquement administratif, une faille dans ton parcours pour te faire tomber. Ici, réussir proprement, c’est presque suspect.

Tu proposes une application pour faciliter un service ? Tu deviens l’ennemi. Tu rends un processus transparent ? On crie au scandale. Parce que si tout devient fluide, les “mange-mille” ne peuvent plus mystifier les autres. Et plutôt que de s’adapter, ils préfèrent t’éliminer.

Et si tu as le malheur d’avoir du succès, prépare-toi à l’autre poison de notre époque : les rumeurs.
Il suffit qu’un inconnu sur Internet ne t’aime pas pour que ton nom devienne une cible. Faux avis, insinuations, calomnies… Et si ton entreprise en prend un coup ? Tant pis. Quand tu fermeras, ce seront les premiers à te dire : “Force à toi 🙏”. Hypocrisie 2.0.

Dans tout ça, tu continues.
Tu tiens ton salon de prothésie ongulaire, où tu sculptes des ongles pendant dix heures d’affilée. Tu tiens ton petit resto, où tu cuisines à feu doux tout en gérant les livraisons, les commandes, les pannes d’électricité et les clients qui veulent le menu à crédit. Tu vends tes habits, tu gères ton spa, tu proposes des services digitaux, tu formes d’autres jeunes. Bref, tu tiens la baraque. Même quand elle brûle.

Et oui, tout n’est pas parfait du côté des entrepreneurs non plus.
Certains ne sont pas professionnels. Certains livrent mal. D’autres ne respectent pas les horaires, ou confondent leadership et tyrannie. Il y a des managers toxiques, des abus internes, des caisses mal gérées. Mais ça, c’est un autre sujet. Et surtout, ce n’est pas une excuse pour écraser ceux qui, chaque jour, essaient de construire quelque chose à la sueur de leur front.

Entreprendre au Gabon, c’est un choix courageux.
C’est poser une brique là où tout le monde te dit que le mur va tomber.
C’est croire en ton rêve même quand tout pousse à l’abandon.
C’est créer de l’emploi, résoudre des problèmes, participer à l’économie locale avec les moyens du bord.
Et parfois, juste survivre, c’est déjà un exploit.

Alors, si on veut que les choses changent vraiment :
L’État doit accompagner au lieu d’étrangler.
Les clients doivent respecter au lieu de mépriser.
Les proches doivent soutenir au lieu de décourager.
Et nous tous, devons comprendre une chose simple :
Derrière chaque petite entreprise, il y a un rêve, un combat, un gagne-pain.

Et si on n’a rien de constructif à dire, qu’on apprenne simplement à se taire.

Je te dis tout

GabonOpinion

Des plateformes utiles mais invisibles : et si on croyait vraiment à la dématérialisation ?

Aujourd’hui, deux plateformes publiques méritent qu’on s’y attarde : cnamgs.ga et cnss.ga. La première permet aux assurés de consulter leurs droits, de s’inscrire et de suivre leur situation en ligne. La seconde facilite la vie des retraités et futurs retraités, avec un accès numérique à leurs relevés et à leurs démarches. Deux outils concrets, utiles, bien faits. Deux exemples de ce que pourrait devenir l’administration : un service.


Il faut le dire clairement : certaines choses avancent. Et parfois, dans le silence le plus total.

Mais voilà, ces plateformes existent dans un quasi-silence institutionnel. Pas de campagne de sensibilisation, pas de pédagogie, pas de mise en valeur. Comme si, une fois le chantier numérique lancé, il fallait surtout éviter que trop de gens l’utilisent. Et ce paradoxe, on le connaît : on parle de transformation digitale, mais on ne fait rien pour l’incarner.

La vérité, c’est que le numérique n’est pas une vitrine, c’est un outil. Et un outil, ça s’emploie. Dans un pays où les files d’attente sont encore la norme pour le moindre papier, dématérialiser, ce n’est pas faire moderne : c’est désengorger, simplifier, dignifier. C’est permettre à une veuve de province d’avoir accès à son dossier sans prendre le bus à 4 h du matin pour Libreville. C’est offrir à un jeune développeur la possibilité d’intégrer un service sans piston, juste avec son talent et un formulaire en ligne.

Et puis, il y a cette plateforme qu’on attend toujours : un portail national pour les examens et concours. Parce que soyons honnêtes, ceux qui ont déjà tenté de déposer un dossier savent ce que ça signifie : remplir un formulaire à la main, faire des photocopies en cascade, chercher des timbres fiscaux, puis faire la queue pendant des heures, parfois après avoir quitté une province entière pour venir à Libreville, avec l’espoir que le dossier ne sera pas refusé pour un détail.

Chaque année, ce sont des milliers de jeunes qui vivent ce parcours absurde, simplement pour déposer un dossier. On parle d’un pays où l’on prétend moderniser l’administration, mais où postuler à un concours relève encore d’un véritable parcours du combattant.

Une plateforme dédiée permettrait pourtant de :
 • centraliser les annonces de concours,
 • permettre le dépôt de dossier en ligne,
 • suivre l’évolution de son dossier ou la publication des résultats,
 • et surtout, rendre l’accès aux opportunités plus équitable, peu importe qu’on vive à Libreville ou à Makokou.

Et derrière cette absurdité, il ne faut pas oublier les fonctionnaires eux-mêmes. Ceux à qui l’on confie, bien souvent sans préparation ni moyens, la tâche de réceptionner, trier à la main des centaines voire des milliers de dossiers papier. En 2025. Pendant qu’ailleurs on parle d’intelligence artificielle, ici, un agent administratif doit passer ses journées à classer des photocopies, vérifier des dossiers incomplets, courir après des signatures.

Ce n’est plus seulement un manque d’efficacité. C’est une forme de maltraitance institutionnelle. On oublie que les premiers à souffrir de l’absence de numérisation, ce sont aussi les agents de l’État, coincés dans des tâches répétitives, chronophages, frustrantes – là où des outils simples pourraient les soulager, leur faire gagner du temps, et leur permettre de se concentrer sur des missions à plus forte valeur.

Automatiser le dépôt, le tri et la présélection des candidatures, ce n’est pas une utopie. C’est un standard ailleurs. Et ce n’est même pas une question d’argent. C’est une question de volonté.


Je te dis tout

GabonOpinion

93,5 % de gré à gré : et si le vrai problème, c’était le mépris des talents locaux ?

Quand j’ai vu le chiffre, je n’ai pas été surpris. Juste un peu plus triste que d’habitude : 93,5 % des marchés publics passés de gré à gré. Autrement dit, sans appel d’offres, sans mise en concurrence, sans transparence. Pour bien comprendre, revenons à la définition.


Un marché passé de gré à gré, c’est un contrat attribué directement à une entreprise, sans compétition. En théorie, cela peut se justifier par l’urgence, la spécificité d’un savoir-faire ou une situation exceptionnelle. Mais en pratique, c’est souvent la porte ouverte à la corruption, au népotisme et à l’enrichissement illicite. Rien de nouveau.

Ce qui me choque le plus, ce n’est même plus ça. C’est qu’on n’a toujours pas tiré les leçons. Je parle ici en tant que développeur, entrepreneur du numérique, témoin régulier de cette économie de la débrouille qu’on maquille sous des mots comme « partenariat stratégique ». En vérité, le vrai problème aujourd’hui, c’est la communication – ou plutôt, son absence.

Où sont publiés les appels d’offres ? Sur quelles plateformes ? Qui les consulte ? Qui les comprend ? Trop souvent, les entreprises ne savent même pas qu’un marché existe avant qu’il soit attribué. L’information n’est pas centralisée, pas accessible, pas vulgarisée. Un premier pas vers plus de justice serait simplement de créer un portail public unique, à jour, où tous les marchés seraient listés – avec des critères clairs, des délais raisonnables et des résultats accessibles à tous.

Deuxième point, le choix des prestataires. Prenons l’exemple du BTP ou du numérique : on continue à faire venir des entreprises étrangères pour développer des sites web, poser des câbles ou bâtir des bâtiments, alors qu’on a les compétences ici, au Gabon. La préférence nationale ne devrait pas être un slogan. C’est un levier économique. C’est ce qui crée des emplois durables, ce qui donne un avenir à des entreprises locales qui peinent à remplir leur carnet de commandes.

Enfin, parlons du critère de l’expérience. Il est temps d’arrêter de juger une entreprise uniquement sur son nombre d’années d’existence. Dans un pays jeune comme le nôtre, avec une population active jeune, la majorité des structures ont moins de cinq ans. Et pourtant, elles sont portées par des professionnels qui, eux, ont dix, quinze, parfois vingt ans d’expérience dans leur domaine. Ces gens-là ne devraient pas être écartés des marchés publics sous prétexte que leur entreprise est « trop jeune ». Ils doivent pouvoir prouver leur talent, démontrer leur expertise, accéder à des opportunités. Sinon, on bloque l’initiative, on étouffe l’innovation, et on perpétue une élite fermée.

Alors oui, 93,5 %, c’est choquant. Mais ce n’est pas qu’un problème moral. C’est aussi un symptôme de ce qu’on refuse encore de construire : un système juste, transparent, ouvert. Un système qui croit en ses propres talents.

Je te dis tout

GabonOpinion

Daddy Issues chez les hommes : le tabou dont personne ne veut parler

« Le père absent : une plaie invisible dans la construction des hommes ». L’absence d’un père dans la vie d’un enfant n’est jamais anodine. Elle laisse des traces profondes, et parfois silencieuses. Elle influence l’équilibre émotionnel, la capacité à aimer, à s’aimer, à se positionner dans le monde.

Pourtant, lorsqu’on parle des conséquences de cette absence, le débat semble souvent tourner autour de l’impact sur les filles.
Comme si les garçons, eux, en sortaient indemnes.

« L’absence physique… et l’absence émotionnelle »

Il y a les pères qui sont partis, volontairement ou non.
Et il y a ceux qui sont là sans être là.
Présents physiquement, mais absents émotionnellement.
Ces pères-là parlent peu, écoutent moins voire pas du tout.
Leur silence, souvent perçu comme la norme virile, est en réalité une forme d’éloignement affectif qui conditionne leurs fils à faire de même.

« Les hommes antipathiques : l’héritage silencieux »

Qui sont ces hommes incapables de dire “je t’aime” à leur compagne, à leurs enfants, ou même à eux-mêmes ?
Ceux qui ravalent leurs larmes dans la salle de bain ou qui se perdent dans des aventures sans lendemain ?
Ces hommes-là ne sortent pas de nulle part.
Beaucoup sont les fils d’un vide, d’un modèle masculin absent, instable et défaillant.

On les voit parfois comme des coureurs de jupons, accros au sexe, mais derrière cette façade se cache souvent une quête désespérée de connexion.
Parce que dans une société qui a fait du sexe le seul espace acceptable d’intimité masculine, beaucoup finissent par confondre affection et performance.

Certains hommes ne savent recevoir de l’affection qu’à travers un contact physique sexuel, parce qu’ils n’ont jamais reçu de tendresse autrement.
Une étreinte, un regard, un mot doux ?
Trop vulnérable.
Trop féminin.
Trop dangereux.

« Une masculinité sous pression »

« Un homme ne pleure pas. »
« Un homme doit être fort. »
« Un vrai garçon ne montre pas ses émotions. »

Ces phrases, nous les avons tous entendues.
Elles se transmettent de génération en génération, comme des malédictions collectives ayant pour conséquence, une armée d’hommes qui saignent en silence.
Qui s’effondrent intérieurement en gardant un masque de maîtrise.

« Et les femmes dans tout ça ? »

Paradoxalement, beaucoup de femmes, elles aussi conditionnées, ont du mal à accueillir la vulnérabilité masculine.
L’homme fort, protecteur, pilier, c’est encore un fantasme collectif.
Alors quand un homme pleure, doute, ou se montre fragile, il arrive que cela crée un malaise, voire un rejet.
La vulnérabilité d’un homme est encore trop souvent perçue comme une faiblesse.

« Briser le silence, c’est guérir »

Il est temps de briser le mythe de l’homme invulnérable.
Un homme invulnérable, ça n’existe pas.
C’est un fantasme qui gangrène nos relations, notre société, notre santé mentale collective.

Oui, l’absence du père affecte aussi les hommes.
Ils sont parfois les conjoints, les frères ou les pères que vous regardez avec sévérité et jugement sans jamais comprendre ce qu’ils ont traversé.

Parler de ces réalités n’est pas une excuse pour leurs comportements dysfonctionnels.
Voyons plutôt ceci comme une tentative de comprendre, de réparer et de ne plus transmettre ces traumas aux générations suivantes.

Aux pères, soyez là, vraiment là.
Pas parfaits, pas tout-puissants mais présents.

Aux mères, encouragez vos fils à ressentir, à parler, à pleurer.

Aux femmes, soyez un espace sûr pour la vulnérabilité de vos maris, tout comme vous souhaitez qu’il soit un refuge pour la vôtre.

Aux hommes, vous avez le droit d’avoir mal, le droit d’en parler et surtout le droit de guérir.

Solomoni

Je te dis tout

GabonOpinionPolitique

Les ministres caméléons : un jour ici, demain là-bas… mais jamais à leur place

Chez nous, au Gabon, y’a un phénomène qu’on connaît trop bien. C’est le “ministre multi-usage”. Un jour tu le vois ministre de l’Énergie, deux semaines après il est ministre de la Justice, et le mois suivant il atterrit à la Culture comme s’il avait fait théâtre au lycée. C’est comme s’il jouait à “pioche une carte, t’as gagné un ministère”. Sans diplôme adapté, sans formation, même sans boussole, il est là… ministre que douah.

Ces gens-là, c’est pas parce qu’ils sont experts dans quoi que ce soit qu’on les nomme. Non. C’est parce qu’ils sont fidèles, utiles politiquement ou juste disponibles, comme une chaise vide qu’on peut déplacer où on veut. Ils signent des décrets qu’ils ne comprennent même pas, posent la première pierre d’un projet qu’ils ne reverront jamais, et lancent des programmes qu’ils ne maîtrisent pas. Bref, ils sont là pour meubler.

Parfois même lors des interviews on pose une question à gauche, il répond à droite tu te demandes juste ce que la personne fout là en fait. Et nous on regarde ça depuis des années comme si c’était normal. Mais franchement, vous trouvez ça sérieux de faire passer quelqu’un de l’Économie à l’Éducation nationale sans même une petite formation accélérée ? Ou quelqu’un qui sort de nul part et BOUM direct ministre de l’industrie. Il comprend même d’abord quoi à ça ? Genre il découvre le secteur en même temps que nous. Il apprend sur le tas, pendant qu’il prend des décisions pour des millions de personnes. C’est grave !

Être ministre, c’est pas juste mettre la cravate et parler à la télé (encore que même les prises de parole sont souvent aval ezing). C’est prendre des décisions qui changent la vie des gens. C’est porter une vision, impulser des réformes. Mais comment tu réformes un truc que tu ne connais même pas ? On en arrive à des situations bizarres où ce sont les fonctionnaires du ministère qui doivent former le ministre fraîchement nommé. C’est eux qui expliquent, qui répètent, qui mâchent le travail pendant que monsieur ou madame apprend à faire la différence entre un budget d’investissement et un budget de fonctionnement. On dirait un stage d’intégration.

Résultat : les projets prennent du retard, les vraies priorités passent à la trappe, les réformes patinent. On dit que l’administration est continu hein mais il ya des dossiers qui doivent à chaque fois faire l’objet d’étude parce que la personne à la tête du ministère, NE CONNAÎT RIEN. Et pendant ce temps, les techniciens, les vrais, ceux qui connaissent le terrain, sont mis de côté. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas les bons contacts, ou qu’ils ne disent pas “oui chef” à tout.

En fait, tout ça montre un truc : ici, le pouvoir, c’est d’abord des calculs, des équilibres, des promesses entre amis. La compétence ? Elle arrive en dernier, quand il reste de la place. Et pourtant, gérer un pays, ce n’est pas comme organiser un anniversaire. Tu ne peux pas improviser avec la justice, la santé ou l’école des enfants. Ces trucs-là demandent des gens solides, qui savent ce qu’ils font. Pas des touristes institutionnels qui viennent faire coucou le temps d’un remaniement et qui plus tard mettront ça dans leur CV.

On doit vraiment changer cette manière de faire. Personne ne dit qu’il faut enlever toute la politique. Mais au moins, un peu de sérieux. Un pays qui veut avancer ne peut pas continuer à nommer des gens au hasard comme s’il tirait au sort. Les décisions prises impactent quand même tout le pays. Parce qu’à force de jouer avec les nominations, c’est nous, le peuple, qui payons l’addition. On en a marre de subir l’improvisation au sommet.

Maintenant, il faut choisir : soit on gère ce pays avec des gens compétents, soit on continue de le survoler comme un drone en panne.

Je te dis tout

GabonOpinion

Gabon : 93,25 % des marchés publics attribués en gré à gré…

Vendredi 30 mai 2025, en Conseil des ministres, le gouvernement s’est dit « vivement préoccupé » par une révélation qui aurait dû provoquer un audit général depuis au moins trois législatures : 93,25 % des marchés publics ont été attribués en gré à gré, sans appel d’offres. Oui, tu lis bien : 93,25 %. C’est plus qu’un chiffre, c’est un aveu.

Et le gouvernement s’étonne comme nous quand on a appris qu’Ali était en Angola

Mais en réalité, ce n’est pas un oubli. Ce n’est pas un bug. C’est un système. Rodé. Huilé. Et protégé.

Et là, dans une envolée bureaucratique, on nous annonce que cela viole l’article 71 du Code des marchés publics, qui limite cette procédure à… 15 %. Sincèrement ? Ils viennent de le découvrir ? Parce que nous, peuple, on pensait que les contrats étaient signés par le gouvernement lui-même, pas par une divinité invisible avec un tampon magique.

Derrière cette avalanche de gré à gré, il y a des PME locales de façade, souvent des sociétés-écrans montées à la va-vite par des proches de décideurs, des frères, des cousins, des épouses, parfois même le ministre lui-même. Résultat ? Des marchés attribués à soi-même, via des prête-noms, dans un jeu d’écriture aussi grossier qu’impuni.

Les conséquences sont visibles à l’œil nu : chantiers bâclés, routes en carton-pâte, écoles sans fenêtres, hôpitaux sans lits. Et pourtant, ces marchés ont tous reçu le feu vert… validé, paraphé, payé. Le miracle gabonais, c’est de réussir à transformer l’argent public en ruine certifiée.

Mais plus grave encore, c’est le silence complice des organes censés contrôler.

La Direction générale des marchés publics (DGMP) n’a-t-elle rien vu ? La Cour des comptes ? Muette. Et que dire du Contrôle budgétaire, dont l’un des logiciels censé bloquer automatiquement les dépassements de seuils en gré à gré a tout simplement été désactivé. Oui, désactivé. En interne. Par des instructions venues d’en haut. Comme ça, tout passe. Tout glisse.

Et maintenant, on nous parle de transparence, de sursaut, de moralisation ? Ces mots-là sont devenus des rideaux de fumée. Même les communicants doivent bailler en les écrivant.

Pendant ce temps, nous on slalome entre les nids-de-poule géants, on attend des infrastructures promises à coups de tambours et de caméras, on regarde nos impôts financer des pratiques qu’on aurait crues abolies. Et le plus fou ? C’est qu’on fait semblant d’être surpris.

Mais quand un gouvernement est surpris par les conséquences d’un système qu’il a lui-même mis en place, ce n’est pas une dérive. C’est une politique.

Alors il est temps de poser les vraies questions :

  • Qui sont les bénéficiaires réels de ces marchés ?
  • Combien de sociétés-écrans ont été montées entre 2020 et 2024?
  • Pourquoi a-t-on désactivé les garde-fous techniques censés prévenir ces abus ?
  • Et surtout : pourquoi rien ne bouge, même quand tout le monde sait ?

Parce qu’à ce rythme, le prochain Conseil des ministres nous annoncera avec consternation que “les caisses sont vides”, tout en jouant les étonnés. Comme nous, le jour où on a appris qu’Ali Bongo, Sylvia et Nourredin faisaient du tourisme médical à Luanda alors qu’on nous avait certifié quelques jours avant que les deux derniers cités étaient derrière les barreaux.

Je te dis tout

GabonOpinion

Hier, j’étais heureux.

Hier, c’était une journée plutôt normale, plutôt routinière. Je n’ai rien fait d’extraordinaire. Je me suis réveillé comme d’habitude. J’ai préparé mon petit café, comme toujours, puis je me suis installé devant mon ordinateur pour travailler. Évidemment, j’ai pris une douche entre les deux.

Et j’ai travaillé toute la journée. Entre deux tâches, j’ai échangé quelques messages avec la famille sur WhatsApp. Rien de plus.

Je ne suis pas allé sur les réseaux sociaux. Et cela a fait toute la différence.

À aucun moment de la journée, je n’ai eu l’occasion de m’indigner. À aucun moment, je n’ai vu passer une information déplaisante. À aucun moment, l’actualité ne m’a irrité. Aucun contact ne m’a interpellé sur un sujet susceptible de me fâcher ou de me troubler. Je suis resté dans mon coin, et j’ai savouré cette solitude choisie.

Ce que j’ai fait hier, c’est ce que j’aime faire : travailler.

Parce que lorsque je travaille, je réfléchis. Je conçois. Et dans cet exercice, je touche à ce que je considère comme un attribut divin : la créativité. C’est là que je m’épanouis.

Hier, j’étais heureux de pouvoir avancer à mon rythme. Pas pour remplir une obligation. Pas nécessairement pour gagner de l’argent. Je ne parle pas ici de mon emploi, mais d’un travail plus personnel, plus intime — celui qui me stimule. Celui dans lequel j’ai un objectif à atteindre. Et en progressant, palier après palier, j’accumulais de petites réussites.

Et cela m’a rendu heureux.

C’est ça, pour moi, la définition du bonheur : ces instants simples, suspendus, où l’on se retrouve face à soi-même, occupé à pratiquer ce qu’on aime — sans penser au reste.

Je te dis tout

CultureÉducationFemmesGabonOpinion

« Désolé les mecs…vos mères ne vous ont pas dit la vérité. »

Vous êtes nombreux à vous plaindre des femmes d’aujourd’hui. Trop indépendantes, difficiles à satisfaire, pas comme nos mères…
Et si justement, vos mères ne vous avaient pas tout dit ?

Et si ce modèle de femme silencieuse, dévouée, toujours présente et jamais conflictuelle que vous avez observé chez elles n’était pas tout à fait le reflet de la réalité ?

« Ce que vous avez vu VS ce que vous n’avez pas vu »

Peut-être avez-vous grandi dans une maison où votre père était le pilier visible, celui qui travaillait, qui décidait.
Votre mère, elle, s’occupait de la maison, des enfants, elle ne se plaignait pas du moins, pas devant vous.
Elle semblait tenir la maison sans jamais se plaindre.

Mais ce que vous n’avez pas vu, c’est que beaucoup de ces femmes souffraient en silence.
Elles n’avaient ni les moyens de partir ni l’espace pour exprimer leurs frustrations.
Elles enduraient des relations déséquilibrées parce qu’elles n’avaient pas d’autre choix.
Le divorce était stigmatisé et la dépendance financière à l’homme était totale.

Elles ne vous ont pas dit ce qu’elles vivaient vraiment. Pas parce qu’elles voulaient vous mentir, mais parce qu’elles vous aimaient et parce que dans leur esprit, protéger les enfants signifiait taire sa douleur.

Ce qu’elles ont dit à vos sœurs…

En revanche, à vos sœurs, vos mères ont parlé.
Elles leur ont dit d’étudier et de ne pas dépendre d’un homme.
Pourquoi ? Parce qu’elles savaient.
Parce qu’elles voulaient éviter à leurs filles de revivre ce qu’elles avaient traversé.

Elles ont transmis un héritage de prudence et d’autonomie à leurs filles.
Pas contre les hommes, mais contre un système qui avait fragilisé leur position.
Ce que vous interprétez aujourd’hui comme de l’insoumission ou de l’orgueil chez les femmes modernes est une armure transmise dans la majorité des cas par vos propres mères.
Ces filles dont vous vous plaignez sont les enfants de vos mères.
Ce changement de mindset généralisé chez les femmes ne peut donc pas être le fruit du hasard.

« Ce qu’on ne vous a pas appris »

Le problème, c’est que vous n’avez pas reçu la même éducation. On vous a laissé croire que l’amour d’une femme devait être inconditionnel, que l’homme est le chef de la maison, que fournir de l’argent suffisait.
On ne vous a pas appris à dialoguer, à partager le pouvoir, à accueillir une partenaire qui n’est pas là par nécessité, mais par choix.

Les conséquences sont claires, vous entrez dans des relations où vos attentes sont figées dans le passé.
Pendant ce temps, les femmes ont évolué.
Le choc est donc inévitable.

« Le vrai modèle, ce n’est pas la longévité du mariage, c’est sa qualité »

Dire que les mariages d’avant duraient plus longtemps ne veut rien dire si on ne parle pas des conditions dans lesquelles ils duraient.
Beaucoup de femmes restaient pour les enfants, par peur du jugement, par manque de ressources.
Ce n’était ni de l’amour ni le résultat d’une supposée meilleure éducation des femmes.
C’était souvent de la survie.

Aujourd’hui, les femmes peuvent partir si elles ne sont pas respectées. Et cela ne veut pas dire qu’elles sont capricieuses. Cela signifie qu’elles ont le choix que beaucoup de vos mères n’avaient pas.

« On fait quoi maintenant ?

Il ne s’agit pas de se culpabiliser ou de se sentir attaqué. Il s’agit de comprendre.
Comprendre que vous avez été élevés avec une version édulcorée de l’histoire.
Comprendre que si vous voulez vivre des relations épanouissantes dans le monde actuel, il faut désapprendre certaines choses et en apprendre de nouvelles, le respect mutuel, la remise en question, la gestion des émotions…

Vos mères vous ont aimés, mais elles ne vous ont pas toujours tout dit.
Ce n’est pas votre fautes mais aujourd’hui, c’est votre responsabilité de faire bouger les choses.

Solomoni.

Je te dis tout