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Nouvelle Constitution au Gabon : et maintenant ?

Gloire à Dieu, le Gabon a une nouvelle Constitution ! Les Gabonais ont majoritairement voté « Oui » lors du récent référendum. Mais au-delà de ce succès apparent, la grande question demeure : que fera-t-on de ce texte maintenant qu’il est adopté ?

Soyons réalistes : ce pays n’a jamais manqué de Constitutions. Ce qui a toujours fait défaut, c’est leur véritable mise en œuvre. Trop souvent, ces textes ont été façonnés pour servir un homme ou un régime, plutôt que d’incarner un véritable pacte social. Cette fois, sera-t-elle différente ?

D’abord, rappelons que la notion de “majorité” est relative. Avec un taux d’abstention avoisinant les 46 %, près d’un Gabonais sur deux n’a pas voté. Parmi ceux qui se sont exprimés, une partie a dit “Non”. Cela relativise l’idée d’un large consensus autour de cette réforme. Cette observation souligne le besoin urgent de rétablir la confiance entre les institutions et le peuple.

Ensuite, les défis ne manquent pas. Cette nouvelle Constitution promet de rompre avec les pratiques du passé, mais cela ne pourra se faire qu’à travers des institutions fortes et crédibles. Trop souvent, la Cour constitutionnelle a été perçue comme un simple outil validant les revendications du parti au pouvoir, au détriment de l’intérêt général. Et que dire de l’article de la Charte de la Transition sur l’humiliation, régulièrement bafoué ? Ces incohérences illustrent les lacunes d’un système encore trop fragile.

Le véritable enjeu réside donc dans l’application de ce texte. Une Constitution, aussi parfaite soit-elle, ne vaut rien sans une volonté politique ferme de la respecter. Les Gabonais ne demandent pas des mots bien alignés dans un livret. Ils veulent des actes, des résultats, et un leadership qui incarne les principes de justice sociale, de transparence et d’inclusivité promis par cette réforme.

La transition actuelle place cette nouvelle Constitution sous une surveillance accrue, tant au niveau national qu’international. Chaque réforme devra être mesurée à l’aune de son impact réel sur la vie des citoyens. Ce texte sera-t-il un outil de gouvernance inclusif ou un écran de fumée servant à perpétuer des privilèges ?

La réponse se trouve autant dans les actions des dirigeants que dans l’implication du peuple. Les Gabonais doivent s’approprier cette Constitution, comprendre ses enjeux, et l’utiliser comme un levier pour revendiquer leurs droits. Les organisations de la société civile, les médias et les leaders communautaires ont un rôle crucial à jouer pour garantir que ce texte ne reste pas lettre morte.

Le Gabon ne peut plus se permettre une réforme de façade. Cette Constitution doit être le socle d’une nouvelle ère politique, marquée par l’intégrité, la responsabilité et le respect des principes démocratiques. Les dirigeants ont l’occasion de prouver leur engagement envers le peuple. Le feront-ils ?

Il est encore temps d’écrire une nouvelle page de l’histoire gabonaise, mais cela ne se fera qu’à condition que chacun joue son rôle. Sinon, cette réforme ne sera qu’un chapitre de plus dans l’interminable livre des occasions manquées.

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Le Référendum : Un Droit pour Tous, sauf pour ceux de l’Intérieur du pays ?

À l’approche du référendum, le Ministère de l’Intérieur a bien déployé les moyens pour garantir aux citoyens la possibilité de voter. En effet, à Libreville, l’effervescence est au rendez-vous. Des numéros de téléphone, des équipes

À l’approche du référendum, le Ministère de l’Intérieur a bien déployé les moyens pour garantir aux citoyens la possibilité de voter. En effet, à Libreville, l’effervescence est au rendez-vous. Des numéros de téléphone, des équipes dédiées, et même le stade d’Angondjé mis à disposition pour faciliter le changement de bureau de vote.

Une organisation presque digne du grand événement que nous allons vivre. Mais alors, pourquoi ce déploiement impressionnant de moyens semble-t-il s’arrêter aux frontières de la capitale ?

Pourtant, le discours officiel est clair : Hermann Immongault, Ministre de l’Intérieur, invite les électeurs éloignés, en particulier ceux enregistrés dans des zones difficiles d’accès, à « se faire connaître aux équipes du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité sur le site du Stade d’Angondjé. » Alors quoi ? Le Ministère de l’Intérieur n’a-t-il d’yeux que pour Libreville ? Serait-il le “Ministère de l’Estuaire” ? Il semble que les Gabonais des autres villes et provinces, de Port-Gentil à Bitam, n’aient pas le même accès aux solutions pratiques pour pouvoir voter sereinement.

En effet, comme l’a relevé une twitto, « J’ai regardé les communications du ministère de l’intérieur, ils ont fait une opération spéciale à Libreville pour ceux qui ont voté en province en 2023. Mais pas dans le sens inverse, sauf si j’ai raté l’info. » Une remarque qui révèle le paradoxe de la situation : le ministère aurait donc pensé aux électeurs originaires des provinces qui résident dans la capitale, mais pas à l’inverse. Que doivent faire ces citoyens déplacés dans d’autres régions et sans moyens de rejoindre Libreville ? Accomplir leur devoir civique semble relever d’une épreuve de force, là où d’autres n’ont qu’à tendre la main.

La démocratie se construit sur un principe d’équité : chaque voix compte, indépendamment de l’endroit où elle se trouve. Mettre les moyens à disposition d’une seule ville et négliger les autres, c’est ignorer le sens même du mot “république”. Que vaut un référendum si certains citoyens sont indirectement empêchés d’y participer ? À quoi bon ce battage médiatique si, au final, on ne donne pas à chacun la possibilité de se faire entendre ?

Il est encore temps que les responsables prennent conscience que le Gabon ne se limite pas à Libreville et que le devoir citoyen s’accompagne d’un droit citoyen.

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27 Milliards pour le Référendum : subvention ou subterfuge ?

C’est donc ça, 27 milliards, le prix de la démocratie pour un référendum qui nous fait rêver… ou pas. Ça coûte cher, très cher. On aurait pu imaginer qu’une telle somme s’accompagnerait d’une mise en scène où chaque camp, Oui comme Non, aurait ses moyens pour s’exprimer. Mais non, il semble qu’il n’y ait qu’un côté qui chante, danse et parade.

Le Oui, côté de la majorité et bien sûr du pouvoir, est partout. T-shirts, casquettes, concerts, bus, il ne leur manque que les feux d’artifice. Un festival d’unité et de slogans. En face ? Le camp du Non semble chercher son micro, son porte-voix, son T-shirt. Pire, on se demande même s’ils ont reçu un centime pour leur permettre d’aligner trois mots et faire valoir leurs idées. Peut-être que le Non, c’est bien pratique justement parce qu’il ne fait pas de bruit ?

Mais, sérieusement, où est passé l’argent pour le camp du Non ? Car c’est ça, la démocratie. Un débat, avec des armes égales pour chaque camp. Un jeu de questions et de réponses, sans silence imposé. Si le Oui a des bus, le Non devrait avoir le droit de louer quelques scooters, au moins ! S’ils n’ont rien, alors on nous vend la démocratie comme une loterie truquée : à la fin, toujours le même ticket gagnant.

Au Sénégal, il y a quelques années, un référendum n’a coûté « que » 2 milliards pour une population de 13 millions d’habitants. Mais ici, pour un pays d’à peine 2 millions, la note est de 27 milliards. Il va falloir nous expliquer comment un référendum peut valoir si cher et à quoi sert réellement tout cet argent.

Et si on avait imaginé autrement ces 27 milliards ? On parle d’un pays où des agents attendent toujours leurs soldes, où des fonctionnaires s’accrochent à des promesses de salaires, où les routes urbaines se transforment en casse-tête quotidien entre nids-de-poule et chaussées dégradées. Sans parler de nos bâtiments administratifs, usés par le temps, qui tiennent plus de la ruine que de l’institution. Combien de ces problèmes aurait-on pu résoudre avec cette enveloppe ?

Mais non, la priorité est ailleurs, nous dit-on, et cet argent doit servir le référendum. Si encore il servait à assurer un débat équitable, où chaque camp aurait les mêmes moyens pour s’exprimer… Mais ce qu’on voit est une démocratie qui penche dangereusement d’un côté.

Alors, ce n’est plus seulement un enjeu de référendum mais bien de transparence et d’égalité. Comment, après tant d’années à dénoncer ces pratiques, on en est toujours là ? Peut-être que c’est une question de nostalgie pour certains, une envie de retrouver les bonnes vieilles méthodes qui garantissent un certain confort, un silence complice.

Si on veut être franc, cet argent aurait dû servir à garantir un espace de débat où chacun pourrait s’exprimer avec des moyens équitables. Un référendum, c’est deux camps qui s’affrontent, avec des arguments, pas une mascarade où l’un danse et l’autre se tait. Parce que dans une vraie démocratie, 27 milliards ne sont pas faits pour embellir le Oui et étouffer le Non.

Au final, à ceux qui gèrent cette somme et décident de son partage, la question n’est plus : “Où est l’argent pour le Non ?”. Elle devient plutôt : “Voulez-vous vraiment que ce soit un référendum ou juste un spectacle de propagande déguisé ?”

Alors oui, 27 milliards, c’est beaucoup d’argent. Mais visiblement, ce n’est pas suffisant pour garantir un semblant d’équité. Et ça, ça ne coûte rien de le dire.

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Dysfonctionnements politiques en période de référendum au Gabon

« Qui côtoie les chiens, se lève avec des puces ». Alors que le Gabon s’apprête à franchir une nouvelle étape démocratique avec la campagne référendaire en cours, les jeux de pouvoir et les comportements douteux de certains acteurs politiques viennent jeter une ombre sur cette période décisive.

Une cohabitation imposée, fruit des héritages de l’ancien régime et du manque de renouvellement des pratiques, maintient le Parti Démocratique Gabonais (PDG) au cœur de plusieurs institutions publiques, suscitant une certaine frustration chez les Gabonais.

Depuis la prise de pouvoir par le CTRI (Comité de Transition pour la Restauration de l’Intégrité), nombreux étaient ceux qui espéraient un profond renouvellement des structures étatiques et une rupture avec les pratiques passées. Cependant, le choix de maintenir certains membres du PDG dans des postes stratégiques laisse perplexe. Cette situation ne résulte pas seulement d’un choix politique, mais semble davantage traduire une réticence à démanteler un réseau établi. Aujourd’hui, ce qui aurait pu être un tournant pour le pays s’apparente plus à une continuité teintée de familiarité pour les citoyens, qui observent une transition inachevée et une stagnation des institutions.

Une campagne référendaire au goût de déjà-vu

Avec le référendum en vue, la campagne du « Oui » orchestrée par le CTRI rappelle étrangement les anciennes méthodes. Les stratégies employées, telles que la distribution de t-shirts, les concerts de rue improvisés et la désinformation auprès des électeurs, semblent issues des livres de stratégie de l’ancien régime. L’esprit de manipulation, qui sous-entend que voter « Non » serait un acte d’opposition envers le CTRI ou qu’un vote favorable garantirait des projets d’infrastructures, alimente les doutes sur les intentions réelles des dirigeants. Plutôt qu’une campagne transparente, les citoyens sont confrontés à un jeu d’ombre et de confusion, où la politique de l’ambiguïté semble triompher.

Ces pratiques, que l’on croyait révolues, sont révélatrices d’un certain immobilisme politique. L’utilisation des ressources publiques pour mobiliser un soutien populaire au profit d’une campagne révèle une approche qui n’a que peu évolué. Cette scène politique opaque donne l’impression d’un retour en arrière, une résurgence d’un passé politique qui refuse de céder la place.

Un conflit d’intérêt au cœur du CTRI ?

Pourquoi le CTRI, censé être l’organe de transition, tolère-t-il ces pratiques de l’ancien régime ? Les décisions de laisser certains vétérans du PDG occuper des postes de coordination ne semblent pas être dues au hasard. Ces figures, bien connues des Gabonais, sont souvent associées à des réseaux financiers solides, un levier d’influence non négligeable en période électorale. Ce maintien, voire cette intégration de membres aux finances avantageuses, ouvre la voie à des soupçons : le CTRI serait-il réellement intéressé à promouvoir la transparence, ou joue-t-il lui aussi le jeu des alliances tacites ?

Cette période référendaire, au lieu d’unifier le pays vers un avenir démocratique, semble plutôt révéler un Gabon tiraillé entre des influences passées et une transition politique aux airs de continuité. Les Gabonais aspirent à une véritable rupture, une gouvernance intègre et une administration au service des citoyens, sans arrière-pensée électorale.

Un défi perdu pour la restauration de l’intégrité ?

Le CTRI a aujourd’hui l’opportunité de redresser la barre et de faire de ce référendum un modèle de probité et de transparence. Cela nécessiterait toutefois un abandon des comportements du passé, en écartant les pratiques de manipulation et en engageant une réelle réorganisation des structures politiques. Le Gabon a besoin d’un message clair : la période de transition ne doit pas être un simple remaniement de façade, mais un véritable tournant vers un renouveau politique.

Pourtant, certains alliés du 30 août 2023, qui devaient incarner ce changement, tiennent aujourd’hui plus du boulet que de l’envol libérateur, empêchant le pays de s’élever vers une vision partagée de prospérité et de stabilité. Cette transition, qui aurait pu être un envol vers une gouvernance exemplaire, semble davantage alourdie par les vestiges d’un système ancien.

Ce référendum aurait pu être l’occasion pour le CTRI de prouver son engagement en faveur de la transparence et de l’intégrité, en instaurant une campagne authentique, respectueuse de l’intelligence et de la liberté des électeurs. Mais, à ce stade, il est difficile de ne pas penser qu’il est déjà trop tard pour espérer un changement en profondeur.

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Référendum au Gabon : Votons en toute conscience pour l’avenir du pays

Le 06 novembre 2024 a marqué le lancement de la campagne référendaire au Gabon, une campagne qui devrait, en principe, offrir aux citoyens l’occasion de mieux comprendre le projet de nouvelle Constitution. Mais en pratique, il semble que le débat ait rapidement pris une autre tournure.

Au lieu de se concentrer sur l’explication des textes et des réformes proposées, les échanges se sont orientés vers une opposition presque stérile entre camps, avec de plus en plus de tensions. Le problème ? Cette campagne référendaire ressemble moins à une présentation de projet qu’à un appel à se positionner pour ou contre Oligui. On entend des discours qui résument le choix à un “Oui” ou un “Non” envers sa personne, comme s’il s’agissait avant tout d’un plébiscite pour le président plutôt que d’un vote sur l’avenir de la Constitution. Le message implicite qui circule ? “Voter Non, c’est barrer la route à Oligui, c’est freiner le changement.” Mais une telle vision, binaire et personnalisée, risque de détourner l’attention de ce qui est réellement en jeu dans ce référendum : l’avenir de notre nation, les règles de notre vie politique, et le cadre dans lequel les futures générations évolueront.

Car, il ne faut pas se méprendre, le vote du 16 novembre aura des conséquences profondes. Ce texte de nouvelle Constitution n’est pas un simple document à approuver ou rejeter sans y réfléchir ; il s’agit des fondations sur lesquelles le Gabon pourrait se reconstruire. Pour chaque citoyen, ce référendum représente l’occasion de prendre part directement aux décisions qui modeleront notre avenir politique, économique, et social.

Face à cela, il est donc primordial que nous, citoyens, nous engagions à comprendre les articles, les changements, et les implications de ce projet constitutionnel. Ne nous laissons pas guider uniquement par les discours de tel ou tel leader politique, mais par une compréhension personnelle des textes et de ce qu’ils signifient réellement. Voter en conscience, c’est prendre le temps de s’informer, de réfléchir, de discuter. C’est faire le choix de se projeter dans l’avenir avec lucidité, et non sous l’influence de passions éphémères ou de querelles partisanes.

Rappelons-nous que le référendum n’est pas un acte pour plaire ou déplaire à quelqu’un ; c’est une responsabilité individuelle et collective qui nous engage en tant que citoyens gabonais. Les résultats du vote ne concernent pas uniquement le présent, mais la façon dont nous souhaitons voir le Gabon évoluer et prospérer à l’avenir. Au lieu de céder aux appels de chaque camp, cherchons avant tout à comprendre ce que ce projet de Constitution apporte de neuf, ce qu’il change, et ce qu’il pourrait signifier pour notre quotidien.

Alors, dans les jours qui viennent, informons-nous. Écoutons les explications (lorsqu’il y en a), lisons les textes, partageons des discussions constructives avec nos proches. Le 16 novembre prochain, votons en connaissance de cause, pour des valeurs et pour un projet, et non pour des personnes.

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ConstitutionGabon

Quand le CTRI retire au peuple son droit de penser

À l’heure où notre pays le Gabon est en pleine Transition, à peine sortie d’un traumatisme créé par le PDG et ses membres peu glorieux, voilà qu’on nous parle d’ennemis de la Transition. Il s’agit clairement là d’un fantasme au goût douteux pour encore une fois de plus diviser les Gabonais. Probablement, le wording d’un ancien pédégiste tentant de décrédibiliser une opposition au CTRI.

Car c’est de ce qu’il s’agit. Un ennemi tente de nuire. Or nuire au CTRI qui est actuellement la seule représentation du pouvoir ne peut être réalisé que par des éléments internes : une erreur de casting par exemple comme on l’a vue. La prise de postes de certains « hommes qu’il faut à la place qu’il faut » ne donne pas toujours le résultat  attendu. Et ce n’est pas la critique de l’opposition (disons les termes), qui se forme car il en faut, qui est capable d’enrayer les capacités d’exécution du projet du CTRI. En bref, ce n’est pas parce qu’on critique la politique menée par le CTRI qui veut le bien du Gabon, qu’on est ennemi du CTRI.

Bien au contraire, cette opposition devrait être écoutée et son point de vue devrait être pris en compte. Leurs propositions ne sont pas contre le Gabon et cette période de Transition voulue sans parti politique ne devrait pas être sans proposition hors CTRI. Mais que constate-t-on dernièrement ? Un manque de transparence flagrant notamment au niveau de l’Assemblée Nationale, dont les élus ont été nommés par le CTRI. Nous connaissons notre histoire et l’opacité des débats sur notre constitution pose un réel problème. Nos chambres parlementaires ont jusqu’ici été des repères de partisans du point de vue du  Gabonais Lambda. Comment considérez-vous en 2024 que les débats sur la constitution se soient déroulés sans consultation du peuple par les députés ni retransmission des débats en cours pour savoir le contenu des discussions ?

D’où on est, une fois de plus, nous avons l’impression que cette discussion se fait non seulement sans nous mais à l’avantage d’un rôle de super président dont personne ne veut à part des personnes qui ne voudraient pas prendre leurs responsabilités. Ceux qui suivent l’actualité française observe la crise de démocratie qui y a lieu actuellement et comprennent que lorsqu’un président a la latitude de ne pas respecter L’ESPRIT DÉMOCRATIQUE, il le fait. Et c’est exactement le lit que nous sommes en train de construire pour les années à venir. 

800 amendements dont le peuple n’a aucune idée. L’Assemblée Nationale n’ayant qu’un rôle consultatif, ce sera donc au Comité Constitutionnel National, le même qui a fourni une première ébauche bâclée, de faire le tri et choisir… Peut-on réellement parler de démocratie dans ce cas ? Je pense pour ma part, que la première ébauche devait effectivement être un cadre de discussion mais que la décision aurait dû revenir au peuple et non à un organe géré par le CTRI. 

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ConstitutionGabon

Quand la circulation des « fakes » documents importants devient une stratégie foireuse

Dans la nuit du jeudi 05 septembre, comme si les Gabonais n’avaient pas assez de drames à gérer entre la pluie qui ne veut pas venir et les coupures de courant, voilà qu’un document très important – genre Constitution 2.0 – a atterri sur WhatsApp. Les gens n’ont pas perdu une seconde avant de partager ce “trésor”.

“C’est le projet de Constitution !” s’exclamaient les plus informés. Selon eux, c’était ce texte qui allait, rien que ça, décider de l’avenir politique du Gabon. L’objectif était qu’on le lise, s’en imprègne afin d’être prêt au moment du référendum quand il s’agira de voter. 

La bombe était lâchée, et sur les réseaux sociaux, ça chauffait comme quand tes 2 biz t’ont kangué kekpart. 

Entre-temps, Gabon24 – oui, la même chaîne qui nous avait fait la surprise du « coup d’état de la libération » – a tenté de calmer le jeu en déclarant que ce fameux document était… un faux ! Oui, oui, un faux ! Comme par magie. De quoi faire pousser un ouf de soulagement à certains. Mais pas à tout le monde ! Y a toujours les experts du complot qui traînent dans les rues (et sur les réseaux) : “Faux, hein ? On voit bien que les autorités ont vu que ça n’allait pas passer et hop, ils ont vite changé de discours”. Eh bien, pourquoi pas ? Après tout, ça serait pas la première fois que le rétro se mette en marche en haut lieu.

Mais sérieusement, qui a ce temps-là ? Prenons deux secondes pour réfléchir : qui va se lever un bon matin, rédiger une Constitution « bidon », l’imprimer, et PUIS LA SCANNER pour que ça circule sur WhatsApp ? Franchement, c’est pas un truc que quelqu’un fait par plaisir. Si tu cherches bien, même un faux billet de 500 ne passe pas par tant de péripéties.

Au final, vrai ou faux, ce projet de Constitution a fait couler plus d’encre que le dernier match des Panthères. Et même si certains pensent qu’on a juste voulu “tester les eaux”, une chose est sûre : les Gabonais ne sont pas là pour se laisser mener à la baguette, ni par un faux document, ni par de vraies décisions douteuses.

Morale de l’histoire : Non ya rien, je voulais juste faire genre je dis un truc intelligent.

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Quand la communication institutionnelle porte atteinte à la démocratie : Le cas du référendum

Ceux qui habitent Libreville là ? Oui, bonjour. Vous avez déjà vu les affiches qui incitent à voter « oui » au référendum, non ? Les autres ? Vous avez vu à la télé, à la radio, les interventions du Président et d’autres « porte-paroles » qui parlent de voter « oui » au prochain référendum alors même que le projet de constitution n’a pas encore été montré au grand public. Il est encore secret et sortira au bon vouloir des autorités.

Pourtant, une grosse campagne de communication institutionnelle s’est déjà mise en place, on nous « encourage » à voter pour un projet dont on n’a pas encore connaissance. Les débats et les conversations dans les bars ont commencé : entre ceux qui prônent le « oui » sans poser de question et les Saint Thomas, les avis ne sont pas les mêmes.

On se demande quand même : pourquoi faire un grand bruit sur du vide ? Qu’en est-il de l’avis de la population ? Ces affiches qu’on ne peut pas rater portent-elles atteinte au semblant de démocratie qu’on a ?

Un projet écran de fumée ?

Un projet écran de fumée, c’est quelque chose qui est lancé pour attirer l’attention et donner une bonne image, mais qui, quand on creuse, manque cruellement de transparence ou de contenu réel. 🤡 En bonne Gabonaise normale, et surtout en tant que responsable communication (en faux), je me suis posée la question. J’ai fait des recherches, j’ai tenté de trouver des cas de campagnes similaires, j’ai questionné ChatGPT, etc. L’objectif ? Savoir comment la communication, dûment utilisée, porte atteinte à la démocratie et, si je veux même déborder, porte atteinte à la liberté d’un individu.

Manipulation de l’opinion publique ?

On ne va pas se mentir, on subit un petit pressing. Genre, le pressing où tu te demandes si c’est normal ce qui se passe. Tu es confus, ton opinion n’est pas forcément claire parce que, vivant à Libreville, tu vois ces affiches partout. Tu n’as même pas le temps de réfléchir à ça que déjà, quand tu te connectes sur TikTok, les gens sont en live pour en débattre. C’est abusé. Tous les vrais/faux leaders d’opinion ont quelque chose à dire. Certains mettent même leurs postes en jeu au nom de la liberté d’expression, d’autres s’invitent dans des plateaux TV ou écrivent des grands mots pour ne (presque) rien dire.

Que dire de tout ça ? Cette communication te donne un sentiment d’urgence, et influence en faux ton esprit. Tu te dis, « S’ils insistent autant et que tout le monde est d’accord, peut-être qu’il faut que je vote oui » ou même « C’est pour notre bien. C’est le changement qu’on attendait ». « Si XXX, quelqu’un que je respecte, milite pour ça, alors je vais voter oui. » Vraiment ?

On appelle ça l’influence. Mais ce n’est pas le niveau de Créol ou Chambre à Louer (même si on va sûrement les appeler aussi). Ça va jouer sur ton désir d’appartenir à un groupe, de t’y identifier parce que vous êtes tous d’accord. Il ne faut pas qu’on te traite d’« ennemi de la transition » parce que tu ne te reconnais pas dans ce propos extrême. Moi, ennemi ? Jamais !

Mais du coup ?

Quand tu lis tout ça, c’est un peu clair. Cette campagne du « Oui » au référendum est biaisée. Elle limite ta capacité à avoir une information complète et objective, ça compromet ton libre arbitre. Elle se concentre sur les émotions, mais pas sur les faits. On nous a sauvé, disons oui.

Du coup, quand tu sais que dans un environnement démocratique il y a la liberté d’expression, la transparence, la participation citoyenne, et l’accès à l’information, tu fais vite le calcul. C’est quand même dangereux pour les pratiques à venir. Même si nous sommes dans un contexte de transition, normaliser ces pratiques ne nous mènera nulle part. Ce sont des pratiques manipulatrices utilisées pour influencer l’opinion publique et atteindre des objectifs politiques qui ne sont pas encore clairs. Si elles sont acceptées, elles deviendront de plus en plus courantes et peuvent avoir un résultat négatif où la manipulation et la tromperie deviennent la norme alors que c’est ça que la majorité souhaite combattre.

D’ailleurs, qui fait les panneaux pour inciter au « oui » au référendum ? C’est avec l’argent de qui qu’ils font ces panneaux-là ? Le contribuable ? Nous ? C’est quand même de la propagande ! On vous aime bien, mais il faut doser un peu. Une invitation à voter lors du référendum, c’est OK, mais aller dire aux gens de voter « oui » alors qu’ils n’ont pas vu le projet qui va définir l’avenir politique du pays, NOOOOOOOON ! À une époque, d’anciens activistes, aujourd’hui Ministres, seraient déjà allés sur TV5 et RFI pour crier au scandale.

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