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Immaturité, d’accord… Mais exemplarité d’abord

Entre amis, à huis clos, on peut encore discuter du goût de la blague. Mais quand cela devient public, quand tout le monde – y compris des jeunes sans recul – peut y avoir accès,

Entre amis, à huis clos, on peut encore discuter du goût de la blague. Mais quand cela devient public, quand tout le monde – y compris des jeunes sans recul – peut y avoir accès, la responsabilité change.
Car l’humour n’est pas neutre. Un mot railleur, une moquerie en ligne, une vidéo qui ridiculise… cela s’inscrit dans l’espace commun, se propage, se répète, s’imite.

Et là, la question est simple : qu’est-ce que l’adulte transmet ?
Son rôle dans la société n’est pas seulement de payer ses factures ou de dire ce qu’il pense. C’est aussi d’incarner une exemplarité, d’offrir un cadre où les plus jeunes apprennent le respect, la nuance, l’esprit critique.

À force de se réfugier derrière la légèreté de l’instant, certains oublient qu’ils ont un public. Un public qui regarde, qui absorbe et qui finit par reproduire.

Alors oui, l’immaturité existe, mais quand elle vient de ceux qui devraient montrer l’exemple, elle devient un poison.

Je te dis tout

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Le vagabondage sexuel, ce poison discret.

On ne le dit pas assez, mais beaucoup de foyers ne sont pas détruits par un manque d’amour. Ils le sont par l’accumulation de mauvaises habitudes prises pendant les années de célibat, puis importées sans filtre dans la vie de couple.

Prenons un exemple. Un homme, chef d’entreprise, marié, père de famille. Image publique impeccable. Mais dans les couloirs de son entreprise, il cumule les liaisons : avec la DRH, avec ses assistantes, parfois même avec des stagiaires. À chacune, il fait des promesses : promotion, stabilité, avenir, amour. Mais en réalité, il ne promet rien. Il utilise, puis écarte.
Et quand l’une tombe enceinte et vient frapper à la porte de la maison familiale, c’est tout l’édifice qui s’effondre.

Mais ce discours-là, on ne te l’a sans doute jamais tenu.
On t’a appris, au contraire, que “plus tu as de femmes, plus tu es un homme”.
On t’a fait croire qu’un homme respecté est celui qui “peut avoir toutes les femmes qu’il veut”. Et tu l’as cru. Parce que dans un certain monde, c’est vrai : le pouvoir donne accès aux femmes. Ou plutôt, il donne accès à des corps. Mais pas à l’amour. Pas au respect profond. Pas à la stabilité.

Alors tu as voulu “jouir de la vie”. Tu as expérimenté. Tu as profité. Mais à quel prix ? Combien de cœurs blessés ? Combien de foyers détruits ? Combien de mensonges empilés sous ton oreiller ?

Frère, jouir sans réfléchir, c’est facile.
Mais réfléchir avant de jouir, c’est ça, être adulte. Ce n’est pas s’infliger une souffrance. C’est éviter d’en créer pour les autres. Parce qu’au bout de tout ça, il y a souvent :

  • Une épouse qui doute d’elle-même
  • Un enfant qui découvre qu’il a des “demi-frères” au bureau de papa
  • Une jeune femme au chômage, enceinte, abandonnée
  • Une équipe démotivée, un climat malsain
  • Et toi… au milieu, fier de rien, vide de tout.

Le vagabondage sexuel n’est pas une liberté. C’est une fuite
Tu fuis l’intimité vraie. Tu fuis la vulnérabilité. Tu fuis l’effort de te contenir, de te tenir, de tenir parole. Mais plus tu montes, plus ta chute est bruyante. Et plus les dégâts sont profonds. Alors pose-toi. Pas pour être parfait. Mais pour être cohérent. Pas pour faire plaisir à la société. Mais pour ne pas finir esclave de ce qui est censé te servir

La virilité n’est pas dans la quantité. Elle est dans la clarté. Dans la maîtrise. Dans la responsabilité.

Je te dis tout

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Pourquoi sommes-nous si négligents entre nous ?

Pourquoi, lorsque nous devons faire un travail avec d’autres Gabonais, devenons-nous subitement mous, laxistes, négligents ? J’abuse peut-être. Ou peut-être pas. C’est en tout cas le constat que je fais. Et j’essaie de comprendre.

Peut-être que nous ne nous aimons pas assez. Je ne sais pas…

Dans ma vie professionnelle, j’ai croisé beaucoup de profils. Autant au Gabon qu’à l’international.
Je vais volontairement passer sur la partie internationale – ce n’est pas le sujet.
Ce qui m’intéresse ici, c’est cette dynamique étrange qui s’installe lorsqu’on travaille entre Gabonais.

Et je pèse mes mots : nous sommes capables de rigueur, tant que nous ne sommes pas entre nous.

Prenons un exemple banal. Une procédure à suivre pour une demande de visa :
Aucune ambiguïté. Aucun passe-droit. Aucun retard.
On réunit les documents, on prend rendez-vous en ligne, on respecte le protocole.
Sérieux. Efficacité. Respect des règles.

Mais dans une administration locale ?
Tout change.
Même pour l’opération la plus basique, on cherche un contact ou un “piston”.
Pourquoi ? Parce que bien souvent :
les procédures sont mal définies, mal communiquées, ou inexistantes,
les agents censés nous orienter sont absents, injoignables ou occupés à faire tout sauf leur travail,
la norme devient l’arrangement, l’exception devient la règle.

Et ici, on ne peut pas parler seulement des agents.
Les managers aussi ont une lourde part de responsabilité.
Ceux qui sont payés pour organiser le travail, mais qui ne sont jamais disponibles.
Ceux qui n’expliquent rien mais attendent tout.
Ceux qui t’accueillent dans une entreprise sans même prendre cinq minutes pour te former ou t’orienter.
Leur seule attente : “que tu fasses le travail” – comme par magie, sans outil, sans cadre.

Peut-être que tout cela tient à une chose plus profonde.
Peut-être que nous ne nous aimons pas assez.
Ou, dit autrement : peut-être que nous ne nous respectons pas assez.

J’ai souvent entendu cette phrase glaçante lors de mes échanges avec des prospects :
“Je ne savais pas que des Gabonais pouvaient faire ça.”

Ce n’est pas seulement blessant. C’est révélateur.
On ne croit pas en nous-mêmes.
On valorise davantage ce qui vient de l’étranger, non pas parce que c’est forcément mieux, mais parce que ça nous semble plus crédible. Plus sérieux. Plus contractuel.
Et pourtant, dès qu’un Gabonais ose appliquer cette même rigueur, on le taxe de “compliqué”.
On le met à l’écart.
Parce que la médiocrité est devenue la norme attendue.
Parce que trop bien faire dérange.

Alors non, je ne pense pas exagérer.

Ce n’est pas une affaire de compétence.
C’est une affaire de mentalité collective, de respect mutuel, de structures absentes et de confiance trahie.
C’est ce que nous devons combattre.
Pas demain. Maintenant.

Je te dis tout