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Quand tenter de gagner sa vie nous fait la perdre…

Notre pays souffre et quand je dis « notre pays », je parle de ses habitants… Ceux qui n’ont ni eau, ni électricité, ni voirie, ni même du travail pour s’offrir une éducation décente, une alimentation variée, des loisirs ou le droit de rêver.

Ces dernières années, le Gabonais est longtemps resté en détention à domicile pour « préserver sa sécurité », tantôt contre des maladies meurtrières, tantôt contre d’éventuelles ripostes au coup de la « liberté » qui parce qu’ayant été « non sanglant » a pourtant été bien accueilli par ceux-ci. Les récents événements dans le monde de la politique me donnent plus l’impression que c’était pour que les plus rusés d’entre nos décisionnaires se remplissent davantage le ventre pendant que toi, moi et nos proches, nous battions pour trouver à manger, réaménager nos horaires de travail et autres. Quoi qu’il en soit, maintenant que nous sommes libres de nous mouvoir dans le pays et en dehors qu’importe l’heure et la raison, rien ne permet réellement que ce soit possible… Enfin, sauf les moyens de transport qui se multiplient en ville ; En plus des bus climatisés, taxis climatisés, taxis lambda, taxis bus, taxis clandestins (clando), on a désormais aussi des tuk tuk (ou touk touk je ne sais pas je suis Ghisir), bien urgents pour l’économie du pays… Bref, ce n’est pas le sujet aujourd’hui. On en parlera sans doute une autre fois.

Donc… Le Gabonais est un pacifiste qui ne demande pas grand-chose. Lorsqu’il quitte le « confort » de sa maison pour se mettre dans la rue c’est qu’un bouchon a été poussé trop profond dans sa gorge et qu’il s’en étouffe. Lorsqu’il réclame quelque chose à coup de manifestation, c’est que celle-ci lui est réellement due, qu’il s’agisse de bourse ou d’emploi, le gabonais a trop peur de la répression pour se risquer quand il a tort. Résultant, tout ce que le gabonais, bien qu’issu d’un pays aux richesses visibles variées, a pour lui ce sont les délestages, les embouteillages, les nids de poules, la privation et la rationalisation des denrées alimentaires et les métiers ingrats ou le chômage, à quoi s’ajoute désormais la probabilité de mourir sur son lieu de travail.

Je ne veux pas être censurée, mais j’ai envie de dire « M*rde, quelle m*rde et p*tain de m*rde, quel pays de m*rde… ». Voilà une fille, une mère de famille, une tante, une sœur, une amie qui sort de chez elle le matin, va faire un métier ingrat et ne rentre jamais parce que les conditions de travail IMPOSÉES par le Code du Travail (pourtant applicable à TOUTES les entreprises intervenant au Gabon) via le Décret N°01494 définissant les Règles Générales d’HSE Sur Les Lieux de Travail au Gabon, ne sont respectées que par les entreprises qui le choisissent et personne ne va tomber ?

[Si c’est long, relisez lentement, s’il vous plait… Il faut bien comprendre la partie là, c’est important pour la suite.]

Je ne sais pas combien d’entre vous se sont déjà rendus sur les chantiers et sites gérés par les entreprises asiatiques au Gabon, les chinoises en particulier. Je disais récemment qu’en majorité, ce sont des mouroirs connus de nos autorités. Pour y avoir fait plusieurs visites, on y voit l’inimaginable. Des latrines en guise de WC, des dortoirs surchargés, des postes à souder fixés près de cuves de stockage d’hydrocarbures, des cubitainers troués et sans bacs de rétention servant de récipients de stockage de produits chimiques, des employés travaillant sans équipements (de protection et autres outils de travail) adéquats, et j’en passe. Un enfer pour les âmes d’HSE.

En pareilles circonstances, comment espérer rentrer chez soi sans dommage immédiat ou une maladie professionnelle si non par la foi ?

Un employé ne devrait pas perdre la vie en tentant de la gagner ; Mais la faute à l’Etat !!! C’est lui qui se remplit les poches, du moins celles de ses dirigeants, sur la misère des gabonais normaux. Je suis révoltée qu’on se soucie plus de politique et de l’image du pays aux yeux du monde, que de la vie et du bien-être de ses citoyens. Que fait l’Inspection du Travail ? Quelles sont les missions de la Direction Générale de la Santé et Sécurité au Travail ? Pourquoi les entreprises dont la non-conformité aux textes de loi est palpable au quotidien continuent d’obtenir des permis d’exploiter dans notre bananeraie, Seigneur Jonas !!!??

Je suis choquée par l’égoïsme des gens à qui on a fait confiance par les urnes ou par un quelconque soutien jusqu’ici.

Toutes les vidéos et photos de la défunte qui tournent, la montrent dépourvue d’équipements de protection individuels. Excepté le masque anti-poussière et le gilet de haute visibilité (que je suis fatiguée, en tant qu’HSE de répéter aux gens qu’ils ne servent pas à protéger, mais à rendre davantage visible), Madame IBRAHIME (paix à son âme) n’a rien pour se protéger ; pas de chaussures de sécurité, pas de vêtements de travail, pas de casque, pas de lunettes de protection… RIEN de ce qui est OBLIGATOIRE par la loi (ni même les procédures internes quand on est une structure qui se respecte exerçant dans un pays qui se respecte) pour réaliser ses activités de manutention. Et dites-vous que ces images ont été prises lors d’un reportage pour un web média (mené par un créateur de contenu célèbre). Donc, alors que les entreprises, lorsqu’elles sont informées de l’arrivée des caméras dans leurs locaux, font en sorte de se rendre présentable devant elles, le HSE de cette structure s’est (sans doute) dit que ça ne serait pas trop insultant pour nos intelligences de ne rien changer de d’habitude.

Je parle du HSE même, entre temps, je connais ses réalités. Souvent muselés par les chefs d’entreprises, nos profils ne sont jugés utiles que lorsqu’il y a des audits et des contrôles. C’est pour ça que je le redis, LA FAUTE A L’ETAT, et aux entités qu’il crée pour défendre les droits des salariés et veiller à l’effectivité des devoirs des employeurs, qui ne vont sur les chantiers que pour se prendre leur enveloppe annuelle. Ceux-là même qui deviennent aveugles devant les risques et les non-conformités dès qu’on a porté des billets jusqu’à leurs yeux… QUEL PAYS DE M*RDE !

En vrai, on espère quoi ? Qu’est-ce qu’on n’a pas vu avec FOBERT ???? Les employés ont lancé une alerte dont la structure en charge du risque sanitaire et phytosanitaire s’est saisie, que s’est-il passé ensuite ? Licenciement de son Directeur Général ? « Pourquoi ? Mais pourquoi pas ? Je suis là, je ne comprends rien… ». De toutes façons, et je vais finir là, quand eux-mêmes vont pour les visites des sites, que portent-ils d’autre que leurs treillis, leurs deux pompons et leurs ensembles ABACOST ? Rien.

On n’est visiblement pas sorti de l’auberge. L’année dernière, un accident se produisait on shore et endeuillait des familles gabonaises, enquêtes demandées, grands discours, promesses, on est là, on va encore faire comment ? Cette fois encore, je suis désolée pour la famille, mais il semble qu’on va de nouveau se poser la question, ON VA ENCORE FAIRE COMMENT ?

La Fière Trentenaire :*

Je te dis tout

GabonOpinionSanté

Les personnes handicapées physiques et cognitives, les rejetés de la société?

Il y a quelques mois, se faisait le recensement des personnes vivant avec un handicap.
J’y suis allée, après avoir consulté un professionnel de santé mentale pour me rassurer, car, sous d’autres cieux, je suis censée être prise en charge par l’État et recevoir des allocations. Ehhhh ! J’ai rêvé loin, oh !

J’y vais, je sens que, oh, on se moque même de moi, des professionnels qui sont censés me mettre en confiance.

Selon handicap.paris, une personne handicapée est une personne qui présente des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles durables dont l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à sa pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres.
Il y a plus de handicapés au Gabon qu’on le pense.

Parlons des handicapés physiques, eux qui ont normalement besoin d’assistance physique et morale, ne reçoivent que 75 000 F par an ! Dans un pays où tu ne peux vraiment vivre avec cette somme par mois. Que sont-ils censés faire avec cette somme ? C’est pour manger de l’alloco ?
Nous sommes décidément les rejetés de la société, les gens qu’on ne calcule pas, ceux qui ne méritent pas plus d’attention que ça !

Je vais dire une chose choquante, mais j’aurais aimé être handicapée physique pour qu’on me prenne au sérieux, qu’on m’écoute, qu’on comprenne mes difficultés, mais hélas…

Bref, j’espère sincèrement que les choses iront mieux petit à petit, sinon, on va se battre pour ça. On n’aura pas d’autre choix.

Je te dis tout

GabonOpinion

La santé mentale au Gabon : Quand est-ce qu’on va commencer à prendre ça au sérieux ?

Au Gabon, la santé mentale est souvent négligée, comme une blessure que l’on préfère ignorer plutôt que de soigner. Pourtant, les signes sont là. Entre le stress, l’anxiété, la dépression, et autres troubles, nombreux sont ceux qui souffrent en silence.

Mais, étrangement, ce sujet reste souvent négligé. Comme si c’était un « truc de blancs » et que chez nous les noirs, il suffisait de “tenir bon“. Résultat : beaucoup passent à côté d’une aide précieuse.

On met tout sur le dos des “sorciers”

Pour beaucoup d’entre nous, les problèmes de santé mentale sont souvent ignorés ou mis sur le compte des grand-parents ou du mauvais œil. On te dira : « Hein, c’est quoi ces histoires de dépression ? Va prier, ça ira mieux ». Certes, la spiritualité peut avoir un impact positif, mais il y a un moment où il faut comprendre que la dépression ou l’anxiété ne se soignent pas uniquement par des prières, une tisane ou encore une formule de 33. 

Un manque flagrant de structures adaptées

S’il y a un sujet qui pique un peu, c’est bien le manque de structures adaptées pour gérer la santé mentale. Combien de cliniques ou d’hôpitaux au Gabon sont vraiment équipés pour diagnostiquer et traiter les troubles mentaux ? Sans parler des professionnels qualifiés. DANS TOUT LE PAYS ON A QUE MELEN, POUR PLUS DE 2 MILLIONS D’HABITANTS. Il y a un vrai déficit de psychologues et de psychiatres, et même quand on les trouve, consulter coûte souvent trop cher. Du coup, on se dit : « Bah, j’irai quand ça ira vraiment mal ». Mais à ce moment-là, c’est souvent trop tard.

La pression sociale et familiale

L’autre gros problème, c’est la pression sociale. Au Gabon, on a une culture où il faut toujours paraître fort. « Un homme ne pleure pas », « Une femme doit toujours gérer »… Du coup, personne ne veut montrer qu’il va mal mentalement. Les gens ont même peur qu’on utilise leurs soucis contre eux… Le mal est profond, faut pas suivre. Dans nos familles, tu as plus de chance d’être écouté si tu dis que tu as mal à la tête que si tu dis que tu te sens triste ou angoissé. Résultat : beaucoup de jeunes préfèrent souffrir en silence plutôt que d’être jugés comme faibles. 

Les jeunes, premiers touchés

Les jeunes Gabonais, en particulier, sont exposés à cette négligence. Entre la pression pour trouver un boulot, le goumin, le ngué, la difficulté à se projeter dans l’avenir, et les nombreux changements sociaux et économiques, beaucoup sont en détresse mentale. Mais qui les écoute vraiment ? PERSONNENOBODY !!! Les associations qui travaillent sur ces questions sont souvent sous-financées et n’ont pas suffisamment de visibilité. Souvent c’est même sur fonds propres. Quand certaines associations sont reconnues d’utilité publique en même pas 1 an d’existence, d’autres sont délaissées à leur triste sort. Pitié, vraiment pitié hein. 

Changer les mentalités : une priorité

Il est temps qu’on prenne conscience de l’importance de la santé mentale au Gabon. Il faut sensibiliser les populations, former plus de professionnels, et surtout, mettre en place des structures accessibles pour ceux qui en ont besoin. Ce n’est pas un luxe, c’est une nécessité.Et soyons honnêtes : tout le monde est concerné, parce que la santé mentale, c’est aussi important que la santé physique. Vous vous soignez le corps mais vous êtes malades dans la tête. On vous voit marcher là, on croit que tout va bien alors que c’est juste la coque, la coque. A l’intérieur, vous êtes morts

Alors, Gabonais, Gabonaises, mes chers compatriotes, il est temps de commencer à parler de ce qui se passe dans nos têtes, et de comprendre que demander de l’aide, ce n’est pas un signe de faiblesse, mais de force.

Je te dis tout

GabonOpinion

Si j’étais Président de la République…

Mes chers compatriotes,

Bon, asseyez-vous bien hein, on va causer un peu. Si demain, par un coup de baguette magique (ou une bonne vieille élection démocratique), je me retrouvais Président de la République, voilà ce qui se passerait.

Premièrement, l’eau et l’électricité, c’est sacré !

Parce que franchement, à quoi ça sert d’avoir un beau frigo si tu sais que dès 18h, c’est lui qui va te manger à cause des coupures d’électricité ? Donc priorité absolue : on arrête les pannes soudaines. Les civettes qui mangent les câbles, je convoque une réunion avec les DG , on fait un vrai audit et on met les moyens pour changer les choses. Et s’ils ne comprennent pas qu’un Gabonais a besoin de lumière et d’eau pour vivre, on les envoie en stage de survie dans un quartier où l’eau ne coule qu’à 4h du matin. Une semaine voire 3 mois là-bas et ils changeront vite de comportement ! Peut-être qu’en vivant les mêmes réalités, ils comprendront la nécessité de changer et d’améliorer les choses. 

Ensuite, l’éducation et la santé, on arrête de blaguer.

Quand un gamin va à l’école, c’est pas pour faire des maths dans une salle avec 99 autres enfants ou suivre des cours sous un manguier, non ! On va remettre l’école au centre du village, avec des salles de classe dignes de ce nom, des profs motivés (et bien payés), et un programme scolaire qui prépare nos enfants à autre chose qu’à être experts en grève.  

Côté santé, plus question de te faire soigner par quelqu’un qui cherche encore son diplôme. On va rendre nos hôpitaux aussi rassurants que des cliniques privées. Pas de lit cassé, pas de « y a plus de médicaments », parce que quand tu tombes malade, t’as déjà assez de soucis pour pas en rajouter avec des problèmes de paperasse.

L’économie ? Ah ça, c’est simple, on crée des emplois, pas des « papiers des postes »

Finis, les contrats fictifs où tu te lèves pour te rendre compte qu’il n’y a rien à faire. On va stimuler les PME, les start-ups, les jeunes qui ont des idées mais qui manquent de moyens. Tu veux devenir entrepreneur ? Hop, un financement transparent, pas besoin de connaître le cousin du cousin d’un ministre pour avoir une chance. Et ceux qui bossent déjà ? Bah on les respecte, on les paie à l’heure et on les forme pour qu’ils montent en compétences, pas juste pour qu’ils stagnent dans le même bureau pendant 20 ans. Après c’est pour mal recevoir les gens et être grincheux comme si c’était de la faute des usagers

Et puis les routes ! Ah les routes !

C’est fini les excuses du genre « On a réparé, mais la pluie a emporté la route ». Si je suis Président, on va utiliser du béton armé comme en Allemagne, pas du « made in on sait pas où ». Parce que si je vous dis qu’il y aura des routes où tu pourras faire Libreville-Mbigou sans t’arrêter pour changer une roue, vous croirez que je rêve, mais croyez-moi, je ne blague pas. Là-bas ils ont encore les ponts en bois. On est au 17ème siècle ?

Ah oui, et la justice, parlons-en un peu.

Aujourd’hui, tu veux une solution à ton problème ? Direction les réseaux sociaux. Non, mais je vous comprends, hein ! La justice est tellement lente que même un chat pourrait obtenir sa retraite avant toi. Si je suis Président, on met des juges compétents, des enquêtes rapides, et une transparence totale. Un problème entre voisins ? Tribunal direct, pas besoin de faire un live Facebook pour espérer que quelqu’un prenne ton affaire au sérieux.

Enfin, les salaires et le pouvoir d’achat !

On va cesser de faire des Gabonais des « Spartatiates » modernes qui doivent choisir entre payer le loyer ou manger du poisson braisé. Le SMIG doit augmenter, les prix doivent baisser, et les contrôles seront renforcés. On va réguler tout ça pour que chacun puisse vivre dignement de son travail.

Alors voilà, chers compatriotes, si j’étais Président, ça se passerait comme ça. Bon, je sais bien que pour l’instant, je suis juste un citoyen qui rêve tout haut, mais c’est aussi notre rôle, non ? Parce que même si je ne suis pas Président, ensemble, on peut continuer à réfléchir et à pousser pour avoir le Gabon qu’on mérite.

En attendant, je reste à ma place, mais si jamais vous voulez voter pour moi en 2025… Qui sait ?! Ah bah non, j’aurais pas encore 35 ans 😔😔

Votre compatriote qui aime son pays et ses nikes avec tout sauf le piment,  

Un Gabonais normal qui rêve.

Et vous, que voudriez-vous améliorer si vous étiez Président(e) du Gabon ?

Je te dis tout